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    Éboueurs d'Angoulême : Les employeurs-élus PS ont dû reculer

    lutte-de-classe

    Lien publiée le 11 mai 2012

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2284&id=50

    Après huit jours de grève, les éboueurs et l'intersyndicale de la communauté d'agglomération du Grand Angoulême ont obtenu que la mise à la porte de l'un d'entre eux, Pascal Berteau, soit annulée et que celui-ci soit embauché. Le président de la communauté d'agglomération (l'Agglo) est le maire PS d'Angoulême, et le vice-président le maire PS d'une commune périphérique.

    Cette communauté d'agglomération compte 36 employés en CDD sur 500 agents, ce que les dirigeants justifient avec des arguments spécieux du genre : quand il y a une absence injustifiée, il faut remplacer au pied levé à 5 h du matin. Comme si des titulaires d'astreinte ne pouvaient pas faire face à ce type de problème !

    Pascal Berteau est l'un de ces éboueurs à qui les dirigeants ont imposé 62 CDD d'un mois depuis 2007, soit en cinq ans et deux mois. Ses employeurs l'ont informé qu'au mois d'avril son contrat ne serait pas renouvelé. Il s'agissait pour les dirigeants de refuser son embauche en contournant la loi, dite de résorption de la précarité, qui oblige à titulariser un agent au bout de six CDD ininterrompus. Qu'à cela ne tienne, leur but avoué, c'est « l'optimisation » des services.

    Ce qui ajoute encore à l'odieux, c'est que ce travailleur est handicapé à 20 %, à la suite d'un accident au travail : il subit une baisse d'audition consécutive à une agression alors qu'il ramassait les poubelles.

    Devant l'obstination des élus, jeudi 26 avril, l'intersyndicale a lancé un mot d'ordre de grève illimitée dans ce secteur. Une douzaine d'employés municipaux - conducteurs de camions bennes, ripeurs, employés de déchetterie - se sont mis en grève. Ils ont monté un abri devant les locaux de la communauté d'agglomération, puis se sont installés en centre-ville devant la mairie d'Angoulême avec des banderoles.

    Pour intimider le mouvement, les élus de gauche ont multiplié les calomnies contre ce travailleur, prétextant qu'il avait travaillé quatorze mois sans prendre de congé ; qu'il aurait insulté un usager lors d'une distribution de sacs-poubelle ; qu'il était mal noté... Des contre-vérités, marquées du sceau de la mauvaise foi. Et pour faire bonne mesure, le directeur des services affirmait que « les éboueurs prenaient les usagers en otages ».

    Mais au bout d'une semaine de grève les résidus (de verre notamment) ont commencé à s'accumuler ; deux déchetteries ont dû fermer. L'information sur les raisons de la grève s'est répandue, suscitant l'indignation, au point que l'un des vice-présidents de l'Agglo s'est alarmé publiquement de la situation.

    Jeudi 3 mai, le maire d'Angoulême et le vice-président de l'Agglo ont dû annoncer qu'ils renonçaient à mettre ce travailleur dehors : il est embauché comme stagiaire d'abord, avant sa titularisation. Ils ne l'ont pas fait sans une dernière mesquinerie : il ne le sera pas comme éboueur, mais comme ouvrier d'entretien, le tout assorti d'une déclaration méprisante sur le fait que « l'agglomération a fait beaucoup pour Pascal Berteau ; nous avons fait preuve de trop d'indulgence. Il y a un an qu'il ne devrait plus travailler pour nous. » Il n'empêche : les travailleurs en grève, solidaires, ont gagné contre ces employeurs « de gauche » que rien ne distingue de patrons antigrévistes.

    Correspondant LO