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    Revue de Presse Sociale

    Lien publiée le 14 décembre 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.gsi-uitqi.org/?p=1495

    Dans de nombreux pays, on voit croître de manière très claire le rejet des politiques capitalistes connues sous le nom de politiques néo-libérales. Et ce rejet s’exprime chaque fois plus sur le terrain de la lutte des classes, par le biais de grèves de manifestations, de sit-in et prend un tour de plus en plus politique.

    Si l’on regarde l’activité de la lutte des classes des derniers mois, il apparaît que dans les pays où la logique néo-libérale a été poussée le plus loin, les travailleurs et les jeunes la rejettent consciemment et massivement de manière chaque fois plus organisée.

    Aux États-Unis, il faut mettre en lien le rejet massif du parti démocrate par la classe ouvrière et les grèves et les manifestations qui ont eu lieu dernièrement dans le pays. À juste titre, leparti démocrate a été vu comme celui de Wall Street et de la finance. Les travailleurs et les jeunes se sont donc massivement abstenus lors des élections présidentielles qui viennent de se dérouler.

    Ce sont ces mêmes travailleurs et ces mêmes jeunes qui s’organisent à travers tout le pays pour exiger un salaire minimum à 15 dollars de l’heure. Ce sont les mêmes qui défilent dans les manifestations anti-racistes organisées par le mouvement Black Lives Matter pour dénoncer les violences policières.

    Ce sont les mêmes qui sont massivement descendus dans les rues, faits très rare aux États-Unis, pour contester l’élection de D. Trump et dénoncer de cette manière le caractère anti-démocratique des institutions américaines.

    On n’observe pas autre chose au Royaume-Uni. Rappelons que dans ce pays, le mouvement ouvrier a été défait dans les années 1980, par la Premier-Ministre M. Thatcher. Près de trente ans plus tard, les travailleurs et les jeunes rejettent massivement les politiques néo-libérales mises en place par M. Thacther et ses successeurs.

    Au début de l’année 2016, une manifestation massive a été organisée contre les politiques d’austérité, à l’appel des syndicats. De nombreuses grèves ont eu lieu dans la santé, l’éducation, les transports et les administrations publiques contre les coupes budgétaires. Ce mouvement s’est traduit par la vote massif de la classe ouvrière en faveur du Brexit.

    Le Chili a été, dans les années 1970, après le coup d’état de Pinochet, un laboratoire pour les politiques néo-libérales théorisées par les économistes de l’université de Chicago. Dans ce pays, depuis près de trois ans déjà, les jeunes, soutenus par les travailleurs, manifestent massivement pour le retour à un système public, laïque et gratuit d’enseignement.

    Il y a quelques semaines, c’est plus d’un million de personnes qui sont descendues dans les rues pour dénoncer le système de retraites par capitalisation et exiger le retour à un système public par répartition.

    En Corée du Sud aussi il y a une corrélation entre mouvement social rejetant les politiques néo-libérales et le mouvement politique. Au cours des derniers mois, plusieurs mouvements de grève ont touché les grands conglomérats industriels du pays (Hyundai, Samsung etc.) pour exiger des augmentations de salaires et s’opposer aux plans de licenciement.

    Depuis quelques semaines, c’est sur le terrain politique que s’est déplacée la contestation. À plusieurs reprises au mois de novembre, ce sont plus d’un million de personnes qui se sont rassemblées à Séoul pour exiger la démission de la présidente Park Geun-hye, qui est impliquée dans un scandale de corruption de grande ampleur. Cette dernière est la fille de l’ancien chef de la dictature militaire soutenue par les États-Unis dans les années 1970-1980, Park Chung-hee.

    La montée de la lutte des classes reste l’élément déterminant de la situation politique actuelle aussi en Europe. Ainsi, l’Allemagne, principal puissance de l’Union Européenne et de la zone Euro, a connu dans les derniers jours du mois de novembre une nouvelle mobilisation sociale de grande ampleur.

    C’est à nouveau le secteur du transports aérien qui est concerné. Les pilotes de la compagnie nationale Lufthansa se sont mis en grève du 23 au 26 novembre. Plus de 2600 vols ont été annulés. Il s’agit du 14e mouvement de grève des pilotes de Lufthansa depuis le printemps 2014.

    Le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit dénonce l’absence d’augmentation salariale depuis plus de cinq ans, alors même que l’entreprise fait des bénéfices. Le syndicat réclame une revalorisation moyenne rétroactive de 3,66% par an, tandis que la direction propose 2,5% sur six ans pour environ 5 400 pilotes des compagnies Lufthansa et des filiales Lufthansa Cargo et Germanwings.

    Cette grève massivement suivie illustre que le « modèle allemand » reposant sur la collaboration de classe entre syndicats et patronat est de plus en plus remis en question par les travailleurs. Cette grève s’inscrit dans un contexte de rejet grandissant de la politique de la grande coalition SPD/CDU dirigée par A. Merkel. En réalité c’est toute la politique de l’austérité généralisée, de la précarité généralisée et du gel des salaires qui est rejetée par les travailleurs.

    En France, tous les médias, les dirigeants les partis politiques institutionnels et les bureaucraties syndicales cherchent à refermer l’épisode de la mobilisation contre la loi travail.À les écouter, il n’y aurait pas de grèves dans le pays et tout devrait se concentrer sur les élections présidentielles de 2017.

    Tous sont d’accord pour s’en remettre aux institutions anti-démocratiques de la Ve république. Or l’aiguisement de la lutte des classes en France est bien l’élément central de la situation politique actuelle, c’est même ce qui détermine tout.

    Quotidiennement, ce sont des centaines de grèves qui se déroulent à travers tout le pays. Àcela il faut ajouter qu’on constate une explosion des manières de s’opposer au patronat : il y a des débrayages de quelques heures, des rassemblements devant la direction, des sit-in, des pétitions adressées à la direction, des refus d’heures supplémentaires etc. Tous les secteurs sont touchés, notamment les services publics, l’industrie, les transports, la santé, la poste etc.

    Les agents des impôts se sont mis en grève le 15 novembre pour dénoncer la situation dans laquelle ils se trouvent, à l’appel de l’intersyndicale FO-CGT-Solidaires. Sous les présidences Sarkozy et Hollande, plusieurs dizaines de milliers de postes ont été supprimés. La grève a bien été suivie, de nombreux centres sont restés portes closes.

    Dans de nombreux départements (Finistère, Isère, Haute-Garonne, Gironde, Pyrénées Atlantiques, Calvados…), les pompiers professionnels dépendant des SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) sont en grève pour dénoncer les conditions de travail (salaire, temps de travail, périmètre d’intervention) et le manque de moyens. Le 24 novembre, ils étaient 1400 à manifester à Paris.

    Le 25 novembre, 70 à 75 % des salariés de la banque de France ont cessé le travail à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, SNABF-Solidaires, CFDT et CFTC pour s’opposer au projet de réforme des carrières des non-cadres. En début d’après midi près de 200 personnes ont participé à un rassemblement devant le siège de l’établissement public à Paris.

    De nombreuses grèves ont également eu lieu dans le secteur de la santé (aussi bien publique que privée), à la poste ou encore à la SNCF (contre les réorganisations et les suppressions de poste). La solidarité contre la répression anti-syndicale se renforce également.