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Grèce: Tsípras vote des mesurettes sociales, la zone euro se fâche

Grèce

Lien publiée le 14 décembre 2016

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Pour la rupture anticapitaliste avec l'Union européenne !!

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(Libération) L’Eurogroupe a annoncé ce mercredi que le minuscule allégement de dette accordé au pays était suspendu après la décision du gouvernement grec d'octroyer, grâce à un excédent budgétaire au-dessus des objectifs, une hausse des pensions pour les retraités modestes.

Le principe du geste avait été décidé en mai. Il ne manquait plus qu’à parapher les documents pour que, enfin, la Grèce bénéficie d’un allégement de sa dette. Ce fut chose faite il y a à peine plus d’une semaine, le 5 décembre lorsque le Mécanisme européen de stabilité (MES) chargé de la mise en œuvre de cet allégement en annonçait les modalités. En réalité, beaucoup de bruit pour trois rien puisque l’allégement n’a d’allégement que le nom. En euros sonnants et trébuchants, Athènes se voyait réduire son ardoise extérieure que de quelque 300 millions d’euros. Une goutte d’eau si on les compare aux 320 milliards de dette grecque. Les mesures prévoyaient de ne pas déclencher la hausse automatique en 2017 des taux d’intérêt sur les prêts contractés par la Grèce et aussi l’allongement des délais de remboursement.

C’en est fini de cette toute petite magnanimité des créanciers de la Grèce. Ce mercredi, Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (qui réunit les ministres des Finances de la zone euro) a décidé de suspendre cette mesure. Une annonce en forme de sanction contre la décision du Premier ministre grec, Aléxis Tsípras. «Les actions du gouvernement grec ne sont pas en ligne avec nos accords», selon «quelques Etats membres», écrit ce mercredi dans un communiqué l’Eurogroupe. L’Allemagne avait clairement fait savoir que ces «mesures unilatérales» prises par Athènes n’étaient pas acceptables.

Entre 300 et 830 euros par an de plus pour les petits retraités

Quel est donc le manquement de Tsípras ? De ne pas avoir respecté la mise sous tutelle des dépenses budgétaires. Depuis que le pays est sous perfusion financière du Fonds monétaire international (FMI) et des pays de la zone euro, toutes les décisions budgétaires doivent avoir la «bénédiction» des créanciers d’Athènes. Or, le Premier ministre grec a eu l’outrecuidance de consacrer 600 millions d’euros pour soutenir les pensions des petites retraites et de geler une hausse du taux de TVA initialement prévue avec les bailleurs de fonds du pays. La hausse des pensions devait représenter entre 300 et 830 euros par an pour les 1,6 million de Grecs qui touchent moins de 850 euros mensuels.

Quant au report de la hausse de la TVA sur les îles de l’est égéen, où s’entassent actuellement plus de 16 000 migrants et réfugiés, le même Tsípras avait souligné que ces mesures étaient d’autant plus faisables que le pays a réussi à dégager cette année un excédent budgétaire primaire (une fois remboursée la charge de la dette) d’environ 1,1% du PIB, soit très au-dessus de l’objectif de 0,75% fixé avec les créanciers européens. Mais mercredi, les institutions que sont le FMI, la Commission européenne, la BCE et le Mécanisme européen de stabilité (MES) se sont rappelées au bon souvenir d’Aléxis Tsípras, qui avait imaginé qu’il pourrait utiliser à son goût ce surplus budgétaire acquis par un violent tour de vis des dépenses publiques. La conséquence est rude pour la Grèce, dont la dette atteint environ 180% de son PIB.