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    En Grèce, la droite tente de se recomposer face à la poussée à gauche

    crise Grèce

    Lien publiée le 23 mai 2012

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    ATHENES, 22 mai 2012 (AFP) - Face à la poussée de la gauche à moins d'un mois de l'élection du 17 juin, la droite grecque de la Nouvelle-Démocratie (ND) tente de recomposer son camp, qui a subi plusieurs scissions, en prônant l'unité des forces "patriotiques" et "proeuropéennes" pour maintenir le pays dans l'euro.

    L'étoile montante de la politique grecque, Alexis Tsipras, chef de la Gauche radicale Syriza, qui dispute la première place dans les sondages à Antonis Samaras, dirigeant de la ND, inquiète la droite et a entraîné le retour dans ses rangs de Dora Bakoyannis, et de son parti Alliance Démocratique, dissidence de la ND.

    "En vue des élections du 17 juin, nous avons demandé la création d'un grand front patriotique pour l'Europe afin de rassembler tous ces citoyens qui ne laisseront pas le pays s'entraîner par le populisme et l'aventurisme", a lancé M. Samaras en annonçant le ralliement lundi soir de Mme Bakoyannis.

    Issue d'une des grandes dynasties politiques du pays, ancienne ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de droite (2006-2009) et fille de l'ancien Premier ministre Constantin Mitsotakis, Mme Bakoyannis avait été exclue du parti en 2010, pour avoir voté en faveur du premier prêt accordé au pays par l'UE et le FMI, au prix de l'imposition d'un premier plan de rigueur.

    A l'époque, M. Samaras, leader du principal parti d'opposition face aux socialistes Pasok au pouvoir, demandait à toute force la renégociation du plan d'aide international au pays et l'allègement des mesures de rigueur.

    Mais un an et demi plus tard, sous l'effet de la crise, la ND a été contrainte de participer à un gouvernement de coalition avec les socialistes et à accepter un deuxième prêt au pays par l'UE et le FMI, assorti d'une poursuite des mesures dites d'austérité, qui comportent également des réformes structurelles de l'Etat.

    Du coup, le 6 mai, lors des législatives qui ont pris valeur de test pro ou anti austérité, la ND a subi de plein fouet le vote sanction contre les deux partis accusés d'avoir accepté sans broncher les diktats des bailleurs de fonds.

    Bien qu'étant en première position avec 18,85% des votes, le parti s'est retrouvé incapable d'obtenir une quelconque majorité pour former un gouvernement, même avec son ancien allié de circonstance le Pasok, qui s'est aussi effondré, tandis que le Syriza (gauche radicale) devenait la deuxième force politique du pays (16,78%).

    A gauche, M. Tsipras, qui se trouvait en Allemagne mardi après la France lundi, ne cesse de qualifier de "faux dilemme" l'enjeu du prochain scrutin tel que posé par la ND et le Pasok, à savoir "dans ou hors de la zone euro". Il insiste sur "la dénonciation du mémorandum" et l'introduction de mesures "de croissance" en Europe pour tourner la page "de l'austérité".

    Sous la poussée du Syriza et après l'élection de François Hollande en France, partisan de la croissance, la contestation des politiques de rigueur s'est accentuée même au sein de la ND et du Pasok, qui demandent aussi une "renégociation du mémorandum" pour parer à la récession et au chômage, mais pas "le rejet dans son ensemble, comme Syriza".

    L'objectif est de créer "un front national crédible pour renégocier quelques parties du mémorandum", a dit Mme Bakoyannis mardi à la télévision privée Skaï.

    Mardi, le quotidien libéral grec Kathimerini saluait mardi "le mariage Samaras-Bakoyannis" destiné à "maintenir le pays dans l'euro". Tandis qu'au centre-gauche, Ethnos évoquait surtout le "pillage" du parti d'extrême droite Laos par la droite classique.

    En effet, ces derniers jours, deux députés Laos, autre parti dissident de la ND créé en 2007, ont rallié la ND pour lutter contre "le populisme" de la gauche.

    Dans le sillage des alliances de droite, deux petites formations libérales centristes ont décidé de s'unir: le tout récent parti "Création de nouveau" de Thanos Tzimeros et "L'action" de Stéphanos Manos, député et ancien ministre de droite, qui n'ont pas pu atteindre le seuil de 3% et entrer au parlement. Ces deux partis misent maintenant sur leur unité pour y parvenir.

    Mais, après l'implosion du système politique traditionnel le 6 mai, l'analyste Thomas Gérakis prévoit maintenant une repolarisation du scrutin du 17 juin "si forte" qu'elle pourrait "faire disparaître tous les petits partis en faveur de la ND et du Syriza".