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La bourgeoisie se déchaîne pour faire peur à la population et pour empêcher l’élection de Mélenchon
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis quelques jours, le spectre d’une victoire de Mélenchon plane sur la France. La bourgeoisie prend peur et sort l’artillerie lourde pour empêcher l’élection de Mélenchon. Les éditorialistes se succèdent sur toutes les chaînes pour vanter les qualités de tribun de Mélenchon… tout en mettant en garde les gens sur l’horreur du programme de Mélenchon : « si les gens savaient ce que Mélenchon, ils ne voteraient pas pour lui » déclarent-ils avec toute leur morgue habituelle. L’ambiance se rapproche de celle du référendum de 2005 où toutes les élites politiques, économiques et médiatiques de la bourgeoisie étaient unies pour la victoire du OUI. Mélenchon ne s’y trompe pas. Sur son blog ce mercredi (http://melenchon.fr/2017/04/12/rage-de-retour/), il explique : « L’ambiance me rappelle ce que nous avons connu en 2005, quand toute la caste des superstructures politiques et intellectuelles du pays s’était mobilisée dans une rageuse haine des tenants du "non" au référendum constitutionnel européen. La rage est de retour »
En effet. Le Figaro a mis le paquet ce matin. Il a consacré sa "une" et trois pleines pages à ce qu'il considère comme le « délirant projet du Chavez français ». Paul-Henri du Limbert se désole dans l’éditorial « qu’un homme au programme aussi grossièrement démagogique puisse s’attirer autant de sympathie ». Méprisable peuple qui se refuse à Macron et à Fillon, des hommes si charmants et si raisonnables !
Hollande montre son vrai visage, répugnant, en faisant de Mélenchon son ennemi principal. Dans Le Point publié ce jeudi, il déclare : « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte ». Et il ne cache plus son soutien à Macron, dont il vante « l’audace », en ajoutant : « Je considère que le politique a besoin de renouvellement ». Traduisez : je vote Macron pour faire barrage au péril rouge.
Macron et Fillon tirent à boulots rouge contre Mélenchon l’affreux « communiste » ! Dans une touchante tribune publiée par Le Point ce mercredi, des jeunes macroniens et des jeunes républicains s’unissent pour attaquer Mélenchon :
Mélenchon serait dangereux pour nos libertés ; la preuve, c’est le pote des « dictateurs » Chavez, Castro, Maduro, etc. Mélenchon est un type dangreux parce qu’il veut augmenter l’impôt sur le revenu et la fiscalité des entreprises ! C’est un ennemi de la liberté… parce qu’il veut mettre fin aux subventions aux écoles privées !
Et voici le pompon de cette tribune : « Une société où l'on travaille moins, où l'on prend des congés et où l'on part à la retraite simplement parce que la loi l'exige, ce n'est pas un paradis, c'est une prison dans laquelle l'égal partage de la misère est préféré à l'inégal partage de la richesse. Une prison isolée du monde, où, de nationalisation en nationalisation, de mesure protectionniste en mesure protectionniste, l'État deviendra le seul employeur du pays, écartant toute forme de concurrence et de remise en question de ses monopoles ».
Cette tribune en dit long sur le socle commun de Macron et Fillon : ces ordures considèrent qu’une société où on travaille moins, où on prend des congés… c’est une prison ! Partager les richesses, c’est partager la misère !
L’Obs, l’hebdomataire de la gauche bourgeoise, n’est pas en reste, et publie ce mercredi une projection de ce à quoi ressemblerait les 100 premiers jours de Mélenchon au pouvoir, article écrit par les économistes macroniens Olivier Blanchard et Charles Wyplosz : http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170412.OBS7897/melenchon-a-l-elysee-a-quoi-ressembleraient-ses-100-premiers-jours.html
Bien sur, ils promettent l’apocalypse, la désolation. On notera notamment ce passage délirant : « Avec l'arrivée des vacances, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, Philippe Poutou, a lancé un appel au nationalisme ouvrier ». Le pire, c’est que ce n’est pas l’humour mais cela se veut une projection très sérieuse.
Cette fin de campagne va permettre à chacun de voir le vrai visage et le vrai projet des différentes forces politiques. En 2005, la propagande hargneuse de la bourgeoisie n’avait pas intimidé les travailleurs qui avaient voté en masse pour le NON à cette Union européenne capitaliste qui nous broie.
Nous nous réjouissons que la bourgeoisie commence à prendre peur. Nous avons critiqué durement le programme de Mélenchon (http://tendanceclaire.org/article.php?id=1175) : son antilibéralisme est une impasse, mais la bourgeoisie est consciente des risques que son élection peut entraîner, des dynamiques qu'elle pourrait générer, des énergies qu'elle pourrait libérer, etc.
Le rôle des communistes révolutionnaires sera d’agir partout pour favoriser les mobilisations et pour porter un projet de rupture conséquent avec le capitalisme. La crise du capitalisme, la crise d’hégémonie des élites néolibérales ouvrent des possibilités énormes pour notre classe.