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    Martinez (CGT) rejoint le front républicain et appelle à voter Macron

    Lien publiée le 30 avril 2017

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Martinez (CGT) appelle à voter Macron. Il rejoint le front républicain autour de Macron. Nous sommes bien sur opposés à cette capitulation : le mouvement ouvrier n'a pas à se mettre à la remorque du candidat préféré de la bourgeoisie, qui promet de s'attaquer au code du travail dès cet été.

    Pour notre part, nous sommes aux côtés des syndicalistes qui refusent de voter pour Macron ou Le Pen : http://tendanceclaire.org/breve.php?id=23594

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    http://www.leparisien.fr/economie/philippe-martinez-la-cgt-demande-de-voter-contre-le-front-national-30-04-2017-6902889.php

    A la veille d'un 1er Mai en ordre dispersé, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, appelle, sans vouloir le dire clairement, à voter Macron au second tour pour faire barrage au FN. Entretien. 

    Alors qu'en 2002 les syndicats avaient défilé ensemble le 1er Mai pour appeler à faire barrage au Front national au second tour, cette fois ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur un mot d'ordre commun. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, explique les raisons de cette désunion. Opposé au ni-ni, il appelle à voter contre le FN dimanche prochain. Bref, à glisser un bulletin Macron dans l'urne... mais sans le dire pour autant.

    En 2002, CGT et CFDT défilaient ensemble le 1 er Mai contre le FN. Pourquoi pas en 2017 ?

    Philippe Martinez. Justement, on n'est plus en 2002. Avec la CFDT, il y a une différence d'appréciation de fond sur l'analyse des raisons qui amènent le FN à être présent une nouvelle fois au second tour. Les deux centrales combattent le FN. Par contre, nous considérons que tout le monde doit tirer la leçon de 2002, des déceptions, des promesses non tenues, du chômage, de la détresse sociale, des politiques d'austérité. Comment se fait-il que, quinze ans après, on se retrouve dans la même situation ? C'est un échec de la classe politique. Si on ne corrige pas ça, dans cinq ans on va se réveiller avec un plus grand mal de tête qu'aujourd'hui. La CFDT considère que ces questions-là, on les verra après.

    FO ne mentionne pas le FN dans ses revendications. Etes-vous tombés d'accord sur un mot d'ordre commun ?

    On ne se mêle pas de leurs débats internes. Ils considèrent qu'un appel à ne pas voter pour quelqu'un est une position politique et contraire à leur statut. La CGT considère qu'il faut dire les choses clairement. A Paris, on défilera contre l'extrême droite et pour le progrès social. Il y a des mots d'ordre différents selon les manifestations mais avec une idée centrale : faire barrage à l'extrême droite.

    Votre slogan, «Aucune voix pour le Front national», sans dire comment, c'est un peu faire le service minimum...

    Pas du tout. C'est une position claire ! Si le FN n'a aucune voix, ils ne seront pas élus.

    Dans ce climat, le danger n'est-il pas l'abstention ?

    Le ni-ni, ce n'est pas la position de la CGT. Cela veut dire qu'il faut aller voter, c'est clair. Les citoyens que je croise mesurent bien le danger, même s'il faut continuer à discuter. Quand la CGT est présente dans les entreprises, le vote FN est moins élevé. Mais il est encore trop élevé pour nous. Il faudrait qu'il y ait 0 % de sympathisants CGT qui fassent le choix du vote Front national. Le syndicalisme, et la CGT notamment, est un rempart.

    Alors, pourquoi ne pas appeler clairement à voter Macron, comme la CFDT ?

    Emmanuel Macron a dit dimanche soir : «Je ne vous demande pas de voter contre le Front national, je vous demande de voter pour moi.» La CGT demande de voter contre le Front national. Et défend dans cette position, d'une part, une analyse critique des politiques qui ont été menées depuis quinze ans et, d'autre part, des alternatives sociales.

    En 2012, Bernard Thibault a bien appelé à voter Hollande...

    C'était une position personnelle lors d'une interview. La CGT avait demandé de s'opposer au président sortant.

    Marine Le Pen a fait un copier-coller de vos revendications sociales. Comment menez-vous le combat des idées dans vos rangs qui comptent 15 % de ses sympathisants ?

    Il s'agit d'une usurpation de nos slogans. Une vitrine, mais, dans l'arrière-boutique, c'est autre chose. On fait des campagnes de sensibilisation, des fiches argumentaires, des formations pour le faire comprendre. On explique que le Front national n'est pas un parti comme les autres, contrairement à la banalisation que certains tentent d'alimenter. C'est un parti raciste, révisionniste, autoritaire qui remet en cause les libertés individuelles et collectives. Un parti antifemmes, qui est contre l'interruption volontaire de grossesse et pour qu'elles restent à la maison. Il dit vouloir le bonheur de tout le monde sauf les femmes, les immigrés, les jeunes, les chômeurs, les retraités ! C'est aussi un parti libéral.

    Et si certains de vos militants se présentent sur ses listes aux législatives, que ferez-vous ?

    On ne prendra pas une semaine pour réfléchir, c'est : dehors ! On l'a fait pour le maire d'Hayange, Fabien Engelmann. Mais on fait la différence quand il s'agit de syndiqués qui s'interrogent. Il faut aussi que les politiques se posent des questions, Emmanuel Macron en tête. Comment François Hollande peut-il se permettre de faire la pub de son bilan et de faire après la leçon aux électeurs. Il ne suffit pas de dire que ce sont des imbéciles qui ne comprennent rien. Pourquoi ils en arrivent là ? Quand on prend la carte de France et que l'on regarde où le FN fait le plus de voix, c'est quand même sur des friches industrielles, des endroits où les services publics sont en retrait. Il faut bien amener ces questions dans le débat. Ce n'est pas en continuant la même politique qu'on va se sortir des mains du Front national.

    Avez-vous rencontré les deux candidats ?

    Marine Le Pen, jamais. Il n'y a pas eu de demande. Avec Emmanuel Macron, il y a eu un contact presque six mois avant le premier tour pour une éventuelle rencontre, qui n'a pas eu lieu.

    La CGT est passée pour la première fois derrière la CFDT aux dernières élections. Ne pâtissez-vous pas de l'image du syndicat qui dit non ?

    Notre problème, c'est notre implantation. Quand les salariés ont le choix, ils votent pour nous. La CGT est restée dans la ligne de Bernard Thibault et de Louis Viannet, à savoir celle d'un syndicat qui conteste et qui négocie aussi. Sur la loi Travail, on a contesté le projet avec FO notamment et fait des propositions pour un Code du travail du XXI e siècle. Mais, aujourd'hui, c'est la conception même du dialogue social qu'il faut revoir. Emmanuel Macron veut procéder par ordonnances sur le travail. Est-ce que c'est du dialogue social ? Il va falloir redéfinir ce cadre. Ça ne peut pas être : «J'ai raison et vous vous adaptez.»