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Mélenchon revendique le leadership de l’opposition
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
POLITIQUE - "Le vieux monde est de retour". Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu une minute ce lundi 15 mai pour réagir à la nomination d'Edouard Philippe à Matignon. Juste après l'annonce, celui qui est candidat à Marseille pour les législatives a donné une conférence de presse, retransmise en direct par les chaînes d'information en continu.
Le but: se poser immédiatement en leader de l'opposition. "La droite vient d'être annexée. Le Parti socialiste a été déjà absorbé puisque ses élus et ses candidats par dizaines ont demandé l'investiture de Macron et nombre d'entre eux attendent d'être élus pour le rejoindre. Enfin, les électeurs du Front national, après que ce parti a rempli le rôle d'épouvantail qui était attendu de lui, sont abandonnés, leurs chefs ont tous désertés. Il ne reste qu'une force cohérente, unie autour d'un programme, c'est la France insoumise", a déclaré le tribun.
"Ne donnez pas les pleins pouvoirs à M. Macron et à son premier ministre, une cohabitation est nécessaire", a-t-il poursuivi , dénonçant un "attelage hasardeux" que constitue selon lui l'alliance entre le président de la République et le maire du Havre.
Une intervention qui intervient alors que c'est silence radio du côté de Marine Le Pen. La présidente du Front national a en effet laissé ses lieutenants présenter seuls le plan de bataille frontiste pour les législatives et laisse encore planer le doute concernant sa candidature dans son fief d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Marine Le Pen s'est tout juste contentée de publier un communiqué pour dénoncer une "nomination [qui] est donc en quelque sorte la synthèse parfaite des deux quinquennats précédents".
"Cette nomination est la démonstration qu'en aucun cas LR ne peut incarner une opposition digne de ce nom. Après avoir apporté son soutien à Emmanuel Macron dès les premières minutes du second tour, LR donne maintenant au Président de la République son Premier ministre et demain sans aucun doute plusieurs membres du gouvernement", ajoute-t-elle.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon n'est néanmoins pas le seul à critiquer le choix d'Emmanuel Macron d'avoir choisi un élu issu des Républicains. "Maintenant c'est clair: avec un premier ministre de droite, le Parlement a besoin de gauche!", a tweeté Jean-Christophe Cambadélis, rejoint par plusieurs cadres socialistes, dont Alexis Bachelay ou encore Pascal Cherki
Plus tard dans l'après-midi, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, a estimé dans un communiqué que "la place de la gauche n'est ni dans son gouvernement ni dans la majorité qui pourrait le soutenir". Ce faisant, le député des Yvelines invite "les Français à élire le plus grand nombre de députés de gauche lors des élections législatives".
De son côté, la droite a réagi par la voix de Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains. "C'est une décision individuelle, ce n'est pas un accord politique, car nous sommes dans le temps législatif, un temps où la clarté doit supplanter l'ambiguïté: l'ambiguïté quant au programme, qui sera soutenu par ce gouvernement, et que les Français doivent connaître avant de se prononcer lors des législatives des 11 et 18 juin; l'ambiguïté quant à la campagne elle-même", a-t-il affirmé, estimant dans un tweet que le maire du Havre s'était lui même exclu de sa formation politique.