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La grève des conducteurs de camion-citerne continue
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le mouvement visant à bloquer les dépôts de carburant se poursuit mais peine à s'étendre. La CGT espère que la crainte des automobilistes de se retrouver à sec créera la pénurie.
Verra-t-on bientôt de longues files d'automobilistes devant les dernières stations encore approvisionnées ? La grève des conducteurs de matières dangereuses (carburants, gaz, produits chimiques...), lancée par la CGT, entame son cinquième jour et commence à mettre quelques stations à sec. Un mouvement reconduit à Paris et à La Rochelle (Charente-Maritime), mais qui peine à s'exporter partout en France.
«On appelle à amplifier la mobilisation, ça ne va pas s'arrêter», prévient Jean-Louis Delaunay, responsable du transport marchandises à la fédération des transports CGT, qui a annoncé lundi 70 à 80 % des stations franciliennes «en risque de rupture de stock». Des chiffres «largement exagérés», selon la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), selon qui la mobilisation est «essentiellement concentrée sur quelques dépôts d'Ile-de-France». Lundi, des barrages filtrants étaient organisés notamment devant la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), le dépôt de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Celui de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) a été bloqué.
Accentuer la pression pour la Pentecôte
L'Union française des industries pétrolières (Ufip) se veut rassurante. «On a pu effectuer en moyenne 75 % des livraisons en station», soutient un porte-parole. Mais certaines n'ont plus une goutte à Paris et ses environs. Total indiquait lundi 21 stations en pénurie sur ses 351 en région parisienne et une situation «normale» pour le reste du territoire.
Le site participatif Carbu.com, qui compare les prix des carburants, a demandé à ses utilisateurs de signaler les stations à sec. Lundi soir, sur les 22 recensées, seulement 8 se trouvaient hors de l'Ile-de-France.
«Pour l'instant, ce n'est pas forcément une pénurie, avoue Jean-Louis Delaunay. Mais cela peut inciter les automobilistes à aller faire le plein et donc à vider les cuves.» Un scénario redouté par les autorités, les pétroliers et l'Ufip. La CGT espère profiter du prochain week-end, étalé sur trois jours avec le lundi de Pentecôte, pour accentuer la pression. Mais les revendications du syndicat — un salaire minimum de 14 euros de l'heure, au lieu de 9,73 euros, et des journées de maximum 10 heures contre 12 actuellement — seront abordées «début juillet», assure la FNTR. Insuffisant pour la CGT qui veut l'ouverture de négociations sur «la spécificité de l'activité de conducteurs de matières dangereuses».
VIDEO. Plus de carburant dans les stations ?