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Mittal pollue la vallée de la Fensch (Moselle) à l’acide…

écologie

Lien publiée le 1 août 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/entreprises/mittal-pollue-la-vallee-de-la-fensch-moselle-lacide

À l’acide et vraisemblablement pas qu’à l’acide... L’affaire dont les tribunaux se saisissent remonte au dernier trimestre 2016, et pourrait révéler une pollution bien antérieure.

Le lanceur d’alerte a été licencié pour « manque de discrétion commerciale » : c’était la mesure la plus urgente à prendre, c’est chose faite... La meilleure défense étant l’attaque, Mittal porte plainte pour diffamation. Et pourquoi pas pour « ingratitude populaire » ? La CGT-Mittal prend l’affaire à bras le corps, et d’autres forces se mobilisent aussi avec énergie.

Chauffeur intérimaire, lanceur d’alerte… puis chômeur !

Celui qui a lancé l’alerte travaillait depuis le dernier trimestre 2016 pour Sanest, filiale de Sita-Suez Rv Osis Industrial Cleaning et sous-traitant de Mittal-Florange. L’entreprise est chargée de transporter quotidiennement par camions citernes l’acide servant à décaper l’acier transformé dans l’usine à froid du site de Florange (ce qui subsiste depuis que le dernier haut-fourneau de la Fensch-Vallée a été fermé) jusqu’au centre de recyclage de Malancourt-la Montagne.

Mais la destination réelle était le crassier de Mittal-Florange, crassier situé à Hayange-Marspich. Pour y avoir accès, les bons de livraison qui ouvrent les portes du crassier ont été falsifiés. « Les bons de livraison de ce que je devais transporter devaient indiquer “acide usagé classe 4 ou 5”. Au lieu de ça, eux marquaient “boues de fer” ». Ces déversements, il les a filmés avec son portable. « On me disait de me la fermer si je voulais garder mon boulot. » Il n’a pas pu, et a contacté le Républicain lorrain...

Mittal plus blanc que blanc

On a connu dans cette vallée sidérurgique, dans cette vallée Ernest-Antoine Seillière Wendel, le principe « privatisations des profits, socialisation des pertes ». Allons-nous nous laisser imposer le principe « profits à la maison mère donneuse d’ordre, externalisation des responsabilités du saccage écologique » ? C’est bien semble-t-il l’enjeu de la bataille qui a démarré avec ces révélations dans la presse fin juin. 

Mittal est très énergique dans sa défense en trois temps. D’abord, s’il y a eu des déversements sur le crassier, « il n’ a jamais eu déversements d’acide pur »... Ensuite, sont en cause des salariés, des sous-traitants... Pour finir rassurant : si pollution il y a, elle est négligeable…

La DREAL (direction régionale de l’environnement) semble bien complaisante vis-à-vis de Mittal et surtout soucieuse de ne pas créer d’affolement : tout est sous contrôle...

Une importante solidarité avec le lanceur d’alerte

Une pétition en ligne, lancée depuis Toulouse par des étudiants, va allègrement vers les 20 000 signatures, dont celle de Lionel Buriello, le secrétaire CGT-Mittal Florange. La CGT qui exige par ailleurs une expertise indépendante de la DREAL ainsi qu’un nouveau comité d’entreprise extraordinaire. 

La cause du chauffeur lanceur d’alerte licencié suscite une solidarité financière importante sur le net (14 600 euros récoltés au 15 juillet). Cette convergence des luttes écologique et sociale est des plus nécessaires !