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JO Paris 2024 : contre l’arnaque olympique

sport

Lien publiée le 2 août 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.anti-k.org/2017/08/01/dossier-jo-paris-2024-contre-larnaque-olympique/

L’accord financier conclu entre Los Angeles et le Comité international olympique (CIO) ouvre la voie à la désignation de Paris pour accueillir les Jeux olympiques en 2024. Tandis que tous ses concurrents ont renoncé pour des raisons budgétaires, l’équipe française assure qu’elle tiendra son budget de 6,6 milliards d’euros. Les risques de dérapage sont pourtant réels, notamment pour la sécurité.

On imaginait que l’annonce se ferait face à une délégation française en liesse devant les caméras de télévision du monde entier. Mais c’est quasiment en catimini que le maire de Los Angeles a sobrement mis fin au semblant de suspens autour de la désignation de la ville hôte des Jeux olympiques de 2024. Ce lundi, après avoir passé un accord financier avec le Comité international olympique (CIO), l’édile démocrate Eric Garcetti a confirmé, dans les colonnes du Los Angeles Times, que sa ville accueillerait les jeux en 2028, ouvrant la voie à la désignation de Paris lors de la prochaine session du CIO à Lima le 13 septembre.

À ce flop de communication s’ajoute un constat qui en dit long sur l’attractivité des Jeux : Paris n’accueillera pas les JO parce qu’il a écrasé la concurrence, mais seulement parce que plus personne n’en voulait. Sous la pression de leurs opinions publiques, toutes les villes (Rome, Budapest, Boston ou Hambourg) ayant fait acte de candidature ont tour à tour jeté l’éponge après les déboires retentissants d’Athènes en 2004 ou de Rio en 2016, obligeant le CIO à mettre sur pied une procédure de double attribution inédite pour sécuriser son modèle jusqu’en 2028.

La délégation de Paris 2024 à Lausanne le 11 juillet. © ReutersLa délégation de Paris 2024 à Lausanne le 11 juillet. © Reuters

Afin de couper à la racine toute contestation, le comité de candidature français a multiplié les annonces rassurantes. Paris 2024 comptera sur un budget raisonné et parfaitement équilibré. Son montant total est de 6,6 milliards d’euros, la moitié pour les infrastructures, l’autre pour les charges opérationnelles. Soit 2 milliards de plus que pour la candidature malheureuse pour les Jeux de 2012. Certes, mais cette fois, assure-t-on chez Paris 2024, les dépenses seront maîtrisées.

Dans le détail, le budget paraît pourtant déjà intenable. Les derniers JO ont conduit à des dépassements de l’ordre de 200 à 300 %. La candidature de Londres est passée de 4,6 milliards d’euros lors de l’examen de son dossier en 2005 à 15 milliards au final. Si des erreurs de gestion peuvent être imputées aux différents organisateurs, il y a aussi des constantes. En 2004, à Athènes, puis huit ans plus tard à Londres, l’augmentation des dépenses de sécurité a ainsi largement plombé les dépenses.

La suite ici : https://www.mediapart.fr/journal/france/010817/jo-2024-vainqueur-par-forfait-paris-peut-le-payer-cher


 Jeux olympiques : « Non aux dépenses pharaoniques du sport-spectacle »

Les Jeux olympiques représentent un gâchis de ressources extraordinaire et attisent les nationalismes, affirme le professeur Pierre Guerlain.

LE MONDE | 02.08.2012 |Par Pierre Guerlain, professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre 

Le 27 juillet 2012 à 22 heures (heure française), la cérémonie d'ouverture a lancé les 30e Jeux olympiques organisés pour la troisième fois à Londres.

Je me sens assiégé par les reportages et enthousiasmes médiatiques sur les Jeux olympiques (JO), que je n’aime pas. Il semble qu’il y ait consensus pour suivre cette compétition mondiale mais, en France, on n’entend pas beaucoup les voix critiques des JO. François Hollande vient même de déclarer depuis Londres qu’il était favorable à une nouvelle candidature de Paris pour les JO de 2024. L’hyper-manifestation sportive est pourtant encadrée par un formidable déploiement policier et militaire, la Grande-Bretagne, déjà championne du monde de la vidéosurveillance, en rajoute une couche orwellienne. Gigantisme militarisé de l’amusement.

Les contribuables du monde entier financent le sport dit de haut niveau au détriment d’investissements pour aider pauvres, chômeurs, mal-logés, mal-payés. Partout dans le monde le chauvinisme devient licite lorsqu’il s’agit de parler des médailles. On suit « nos » athlètes et leurs chances de médailles, leur gain d’un dixième de seconde dans telle ou telle course. L’infantilisme généralisé est encouragé par des préoccupations puériles portant, par exemple, sur le fait de courir le 100 mètres en 9 secondes 20 ou en 9 secondes 30.

La drogue circule dans tous les sports, pas seulement en Chine ou en Espagne, dans le cyclisme ou la natation. La chimie et la chimie du nationalisme dopent des performances qui n’ont aucun intérêt sinon celui d’assurer les profits de marchands de stades, de drogues, d’appareils sportifs, de boissons énergisantes ainsi que le prestige supposé des nations.

Les Romains avaient leurs panem et circenses (« pain et jeux du cirque ») ; nous avons de plus en plus de « circenses » et, pour beaucoup, de moins en moins de « panem » ; selon le mot d’un sociologue américain, Neil Postman, nous nous amusons à en mourir : les JO consacrent l’alliance des spectacles, sport et télévision, ils occupent le temps disponible de cerveaux qui ne pensent pas en termes politiques. La drogue du sport et des JO n’est pas que celle qui gonfle les muscles des athlètes-gladiateurs, mais c’est aussi la drogue télévisuelle et compétitive qui envahit les cervelles des spectateurs nationalistes.

Les JO ne sont que la forme exacerbée et mondialisée du triomphe de la société du spectacle décrite par Guy Debord. Ils représentent un gâchis de ressources extraordinaire, comme nombre de compétitions sportives. Le bilan carbone de ces jeux est catastrophique, il en est de même pour l’impact général sur l’environnement. Les JO favorisent en outre les investissements dans des secteurs qui promeuvent l’inégalité.

De la même manière que les contribuables ordinaires financent les plus riches bénéficiant de paquets fiscaux, les gens modestes paient les revenus exorbitants de sportifs-divas qui assurent le spectacle (et qui s’avèrent parfois décevants, comme les footballeurs capricieux). Les contribuables paient donc pour de gigantesques installations qu’ils n’utiliseront jamais. Combien de stades de banlieue, de foyers communautaires, d’écoles ou de centres aérés pourraient être construits avec cette manne déversée sur une toute petite minorité ?

Les JO placent la compétition au centre des valeurs, là où la solidarité et la coopération seraient les bienvenues. Certes, le sport en général et les JO en particulier sont populaires, ils sont l’opium du peuple de nos sociétés, mais qui fourgue cet opium ? Pourquoi ne traque-t-on pas les dealers de cette substance toxique ?

L’anti-intellectualisme nationaliste qui fleurit est une aubaine pour les pouvoirs économiques : pendant la communion autour du sport et de « nos » athlètes, la rébellion est étouffée. L' »homme révolté » de Camus s’endort au son de La Marseillaise, est bercé par les voix enflammées des reporters sportifs qui savent bien allier vacuité idiote, nationalisme exacerbé et enthousiasme de pacotille. La cruauté de la compétition est gommée par les discours sur la beauté du sport et les qualités psychologiques et physiques exceptionnelles que les champions doivent posséder.

La relégation sociale dans les banlieues est dissoute dans l’admiration pour « nos » sportifs issus des minorités soudain promus gloires nationales protégées du racisme. L’idéologie de la compétition généralisée, si chère à nos dirigeants et penseurs néolibéraux, fait une percée extraordinaire durant les JO : même les critiques se rallient à l’idéal de la compétition non faussée. Le sport et son armada de thuriféraires médiatiques réussissent à tuer dans la ouate les velléités de révolte.

Les JO n’ont rien à voir avec une pratique sportive saine qui n’est pas compétitive et ne nécessite pas d’investissements pharaoniques. Le bien-être de tous ne passe pas par le gain d’un dixième de seconde, l’ingurgitation de drogues ou le désir d’écraser l’autre, surtout s’il ou elle est de nationalité différente.

Les JO nous renvoient une image hideuse de notre société mais la laideur est rendue socialement acceptable par la magie médiatico-sportive. Regardons les visages torturés et durs des athlètes, ils sont notre vérité dans la compétition. Nationalistes hargneux, sans tendresse, méchants, oublieux des déshérités, aveuglés sur notre propre situation, aliénés dans le culte des héros du jour, fondus dans une masse qui regarde mais ne fait pas, passifs et dépouillés par les investisseurs de la société des jeux du cirque. Une catastrophe éthique devient un beau succès idéologique.

Le sport lui-même est tué par la compétition. Il ne faut pas croire que nous sortons indemnes de la cocaïne médiatique des JO, notre accoutumance est incapacitante et nous la payons cher, au sens propre comme au sens figuré. 

Lire le point de vue de Kevin Daly, économiste spécialiste du Royaume-Uni chez Goldman Sachs : Accueillir les JO favorise la relance de l’économie

Publié en 1967 chez Buchet-Chastel, La Société du spectacle est un essai de Guy Debord devenu culte avec les événements de Mai 68. Il y dénonce les dérives de la société de consommation.


JO Paris 2024 : contre l’arnaque olympique

Disponible en version électronique (format PDF) pour 5 euros :

Pour recevoir ce numéro, contacter Quel Sport ? à l’adresse suivante fabien.ollier@wanadoo.fr ou remplissez le bulletin de commande

Sommaire :

Quel Sport ?, Nous refusons la candidature de Paris aux JO 2024 !

Quel Sport ?, Show-business olympique : l’inhumain d’abord !

Quand la gauche collabore avec les multinationales du sport

Wladimir Andreff, Les dépassements de coûts des Jeux olympiques.

Paris doit-elle candidater à n’importe quel prix ?

Danielle Simonnet, JO 2024 : Paris ne doit pas candidater !

Caroline Andréani, Faut-il soutenir la candidature de Paris aux

JO 2024 ?

CNT, JO 2024 : non à la candidature parisienne !

Collectif Un projet pour la décroissance, Le sport est devenu

un outil au service de la croissance

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Continuité d’une lutte

Jean-Marie Brohm et alii, Paris 2012. Non à l’imposture olympique !

Comité Anti-JO Paris 2012, S’opposer aux Jeux olymfric

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Comités anti-JO à Boston et Hambourg

NoBoston 2024, Pourquoi s’opposer à Boston 2024 ?

Nolympia Hamburg, Non à l’olympiade !

***

CIO, FIFA, même combat, mêmes maffias

Jean-Marie Brohm, Claude Javeau,

Fabien Ollier et Pierre-André Taguieff, La FIFA, une honorable

société du crime organisé