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    Réponse d’un militant LFI à Alexandre Raguet (NPA)

    France-Insoumise NPA

    Lien publiée le 2 août 2017

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.anti-k.org/2017/08/01/reponse-a-alexandre-raguet/

    LR: Il s’agit d’une réponse à cet article de notre camarade Alexandre Raguet : http://www.anti-k.org/2017/07/30/avec-la-france-insoumise-polemiquer-lutter-rassembler/

    mediapart – 29 JUIL. 2017 – PAR JEAN-PIERRE BOUDINE 

    Alexandre appelle au débat. Je ne peut prendre cet appel que positivement. Le débat entre militants n’est jamais mauvais. L’idéal, c’est de poser les points d’accords, sans lesquels un débat n’a pas de sens, et de centrer le débat sur les désaccords importants, en balayant les prétextes, les raccourcis et les erreurs de fait, éléments qui parasitent et empêchent le débat sincère et positif.

    Le texte qui suit ne peut être évidemment qu’une introduction à cet éventuel débat.

    Je pose comme point d’accord le fait que, militant de la FI, je combat, depuis l’âge de quinze ans, pour l’émancipation du travail, tout comme Alexandre, militant du NPA.

    Je considère par ailleurs que le cœur des désaccords porte sur la situation de notre pays, et sur la transition.

    Pour que le débat soit sérieux, il faut éliminer les éléments parasites, les erreurs de fait, et les choses sans importance.

    Eliminons les scories.

    1 Benoît Hamon (pour la social-démocratie).

    Je n’analyse pas la position politique de Benoit Hamon comme étant « social-démocrate ». Je pense que Hamon, flanc gauche du Hollandisme, est totalement soumis au capital et à ses impératifs, dictés par l’UE.

    La gauche radicale s’est présentée en ordre dispersée, avec des candidats FI d’un côté, PCF de l’autre, EELV par ci, frondeurs par là. 

    Selon moi, aucun de ces courants ne peut être appelé : gauche radicale. D’ailleurs, sur ces quatre courants, trois n’ont pas de politique bien arrêtée, et la politique de la FI est à mes yeux correcte, mais non radicale. Peut-être que le NPA veut être dit gauche radicale,mais pas la FI.

    3 Le programme de la FI est en effet idéologiquement totalement compatible avec le PCF, EELV et les hamonistes.

    C’est naturellement faux ! Ce serait à peu près vrai pour le PCF, s’il avait une politique stable et bien définie, en particulier sur l’UE ou sur le nucléaire, ou sur le périmètre des alliances. C’est complètement faux pour EELV et Hamon, qui sont arrimés au char de l’UE et par là, aux urgences du capital.

    4 Or, là, le fonctionnement de la FI nous impose des adhésions individuelles – où chacun pourra dire ce qu’il veut mais sans se coordonner.

    C’est complètement faux et tout le monde le sait. Le PG se coordonne … les Communistes de la FI sont coordonnés … les militants de Ensemble sont coordonnés… les quelques militants de EELV sont coordonnés… les militants du POI sont coordonnés. La FI sera un espace politique au sein duquel il y aura des sensibilités différentes, c’est inévitable. La base commune est très forte : c’est le programme « l’avenir en commun », qui signifie pour les militants ce dont il s’agit de débattre entre nous : une compréhension de la transition.

    alors que Mélenchon y prend toute la place médiatiquement ? 

    Ceci a été vrai durant la campagne présidentielle, par une nécessité évidente due au caractère de l’élection présidentielle. Tout le monde a pu constater que c’est maintenant faux. François Ruffin, Adrien Quatennens, Caroline Fiat, Ugo Bernalicis, Alexis Corbières, et d’autres, comme Danièle Simonet, émergent chaque jour davantage.

    Si Alexandre est capable de nous donner acte de ce qui précède, et ne relève que de faits connus de tous, on peut commencer à débattre. Nous savons qu’il est difficile de balayer ces scories. Cela revient, pour nos adversaires, à prendre le risque d’un débat sérieux qu’ils ne sont pas sûrs de supporter. Mais il serait dommage qu’on en reste là. Les vraies questions sont bien plus intéressantes et difficiles.

    Traitons des vraies questions.

    Cependant, le programme de LFI n’est pas anticapitaliste. Il ne se définit même pas comme étant de gauche. 

    On peut le dire ainsi. La question de « la gauche » est secondaire. Ceux qui militent parmi les travailleurs savent parfaitement que pour eux, « la gauche » c’est le PS, qu’ils vomissent. Nous avons préféré ne pas nous épuiser sur le créneau : « mais non ! La vraie gauche, c’est nous ! ». Au bout du compte ce n’est qu’une question tactique. Si Alexandre aime se dire « de gauche », libre à lui.

    Pour ce qui est de l’anticapitalisme, nous tomberons d’accord que l’essentiel n’est pas dans des déclarations aussi tonitruantes qu’abstraites.

    Selon moi, le programme « l’avenir en commun » contient des dizaines de mesures qui, en pratique, sont anticapitalistes. « La TERRE, la PAIX, le PAIN » ce n’est pas non plus un « programme anti capitaliste ».

    C’était ce qu’il fallait pour mobiliser les plus larges masses et initier ainsi une révolution.

    On est ici dans la vraie question qui est celle de la transition.

    J’ai esquissé dans un autre billet mon sentiment. En me référant au programme de transition que Léon Trotski a rédigé vers 1937, j’analyse le programme « l’avenir en commun » comme un programme de transition qui va dans la bonne direction et est adapté à notre pays comme à notre époque.

    La socialisation générale des moyens de production n’est pas envisagée dans le Programme de Transition de L’on Trotski. Seulement dans tel ou tel cas, lorsque les faits et la logique de la crise capitaliste amènent cette question au premier plan. Notre programme prévoit que les travailleurs d’une entreprise soient prioritaires pour prendre possession de leur usine en cas de faillite.

    On voit aujourd’hui-même dans le cas du port de Saint-Nazaire que la question de la socialisation se pose sans cesse.

    Aucun programme ne garantit quoi que ce soit !

    Le programme de Thessalonique, de Syriza, était également un programme de transition, d’ailleurs très correct.

    Seulement, il se trouve que Tsipras, au moment décisif, s’est couché devant les instances de l’UE.

    La question n’est donc pas uniquement de dire ce qui est dans « l’avenir en commun » et ce qui n’y est pas, mais de considérer sa méthode. Si nous parvenons au pouvoir (du moins au premier niveau de pouvoir que peut offrir une victoire électorale, ce qui ne constitue naturellement pas encore le vrai pouvoir), la bourgeoisie lancera de furieuses contre attaques et c’est ainsi que les bouleversements poussent les uns en arrière, les autres en avant. L’Abbé Sieyès ne voulait pas établir la République !

    Deux aspects.

    Alexandre dit qu’il faut discuter du drapeau français, de la Marseillaise, etc.

    Trotski explique dans le texte cité plus haut qu’il ne faut pas voir le patriotisme du travailleur comme celui du bourgeois. Ils n’ont pas le même sens. J’ajoute qu’à mon avis, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes s’applique à notre pays, plus qu’à moitié asservi dans l’UE dominée par l’Allemagne. Toutefois, je suis favorable au drapeau rouge dans nos manifestations, et si Alexandre y participe avec le même étendard, ce sera positif.

    Il insiste également sur ce qu’il appelle « le chef » et sur « la démocratie ». Mon avis personnel est que la question du leader, ou du chef, est profonde. Le personnalité dirigeante fait d’un grand nombre une force agissante. Oui, il y a eu Robespierre, Lénine, Trotski, Mao, Castro. Ils ont été des éléments indispensables du succès. Refaire l’histoire, ou se prévaloir de Eltsine et de Poutine pour croire prouver l’échec de Lénine et Trotski, c’est se montrer superficiel.

    Si Mélenchon n’avait pas été à la hauteur, nous n’aurions pas « fait » sept millions de voix.

    Certes, la question du chef est délicate et dangereuse : le pouvoir rend fou. Un chef non critiqué déraille. Mais cette difficulté considérable, il faut, si on a assez de maturité, comprendre qu’elle est incontournable, il ne suffit pas de dire « pas de chef » pour la résoudre.

    Par ailleurs, la liberté de discussion est rarement au top dans un mouvement politique, et là encore, il ne suffit pas de le regretter pour dépasser ce problème. Il faut qu’il y ait une certaine liberté de discussion mais que tout le monde combatte l’outrance et l’exagération. Il n’y a pas que les chefs qui ont un EGO !

    JPB