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    La production industrielle reste 10 % inférieure à son niveau d’avant-crise

    économie

    Lien publiée le 11 août 2017

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Les Echos) En dix ans, l'industrie française a perdu 500.000 emplois.

    Conjoncture  : Depuis la crise des subprimes, l'industrie française s'est considérablement affaiblie. La production manufacturière a baissé de l'ordre de 10 %, selon les derniers chiffres de l'Insee publiés jeudi. Surtout, l'industrie tricolore a perdu plus de 500.000 emplois. Pourtant, depuis 2012, le coût d'une heure de travail dans une usine en France a augmenté moins vite qu'en Allemagne et que dans le reste de la zone euro grâce au Cice et aux baisses de charges. Le niveau de gamme, trop faible, reste un problème majeur. Toutefois, à la faveur de la reprise de l'activité, la production manufacturière progresse de nouveau. Elle a augmenté de 2,4 % en un an.

    La production manufacturière a reculé de 10 % depuis 2007. En dix ans, l’industrie a perdu 530.000 emplois.

    Dix ans après le début de la crise des subprimes , l'industrie française porte toujours les stigmates de la récession qui a suivi. Selon les chiffres publié jeudi par l'Insee, la production manufacturière hexagonale a reculé de l'ordre de 10 % entre le deuxième trimestre de cette année et la même période de 2007. Pire, elle est aujourd'hui peu ou prou au même niveau qu'en 1993. Ce qui donne une idée de l'ampleur du défi du redressement productif. L'industrie française a perdu 530.000 emplois en dix ans, une partie de ces postes n'ayant pas été détruite mais externalisée (comme le marketing, la comptabilité...).

    Certes, la France n'est pas le pays de la zone euro qui a le plus souffert de la crise. Parmi les grandes économies européennes, l'Espagne a vu sa production industrielle baisser d'un quart en dix ans et l'Italie, de 20 %. Mais l'Allemagne, elle, a fait mieux que résister. Outre-Rhin, la production manufacturière a progressé de 8 % depuis 2007.

    L'heure de travail moins cher en France qu'en Allemagne

    Pourtant, grâce au Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) et les baisses de charges sociales du pacte de compétitivité du précédent quinquennat, le coût du travail augmente moins vite en France qu'en Allemagne. Depuis 2012, le coût d'une heure de travail dans l'industrie a grimpé de 6 % dans l'hexagone alors qu'il a augmenté de 12,7 % en Allemagne, selon les calculs de l'institut Coe Rexecode.

    Résultat : une heure de travail dans une usine française coûte aujourd'hui 5 % moins cher que de l'autre côté du Rhin et les marges des industriels sont aujourd'hui à leur niveau du début des années 2000. Mais entre les productions allemande et française, le niveau de gamme n'est pas le même. Les produits hexagonaux étant d'une qualité moindre, il paraît logique que le coût du travail soit inférieur de ce côté-ci du Rhin.

    Autre problème, alors que la productivité de l'industrie française est relativement élevée, « le niveau de gamme et le degré de modernisation du capital de l'industrie sont faibles », relevait récemment dans une étude Patrick Artus, chef économiste de Natixis. A titre d'exemple, selon ses calculs, la France compte 1,24 robot pour 100 emplois dans le secteur industriel tandis q ue l'Allemagne peut en revendiquer 2,53 . Tout se passe comme si « les entreprises industrielles françaises milieu et bas de gamme réduisaient l'emploi et substituaient du capital au travail, probablement en raison du coût élevé du travail en France » poursuit-il. « Ces entreprises investissent donc beaucoup dans des équipements qui leur permettent de réduire l'emploi, mais pas dans des équipements qui leurs permettraient de monter en gamme ».

    Le « conservatisme » des entrepreneurs

    La formation de la main d'oeuvre aux nouvelles technologies mais aussi la culture des patrons français peuvent aussi constituer une explication de la contre-performance française. Patrick Artus critique ainsi « le conservatisme des entrepreneurs, peu dynamiques en moyenne, comme le montre le faible nombre d'exportateurs ». L'Hexagone compte environ 125.000 entreprises exportatrices contre plus de 300.000 en l'Allemagne, 210.000 en Italie et 145.000 en Espagne.

    Toutefois, la désindustrialisation de l'Hexagone semble au moins temporairement enrayée. Entre le deuxième trimestre 2016 et la même période de 2017, l'Insee a annoncé jeudi que la production manufacturière avait progressé de 2,4 %. L'industrie française profite donc un peu de la reprise de la demande intérieure et extérieure. Pas assez néanmoins pour que la réindustrialisation de la France soit en vue.