Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Gilles Deleuze sur Israël et la Palestine dans "Deux régimes de fous" (1983) (28/04)
- Grève dans une usine d’emboutissage d’Aulnay-sous-Bois (28/04)
- Comprendre le retour de l’inflation dans la crise globale du capitalisme (28/04)
- Macron l’Américain, la France livrée aux Gafam ? (28/04)
- Les luttes à Renault-Billancourt (27/04)
- Les élections européennes, la crise du gouvernement et la faillite de "la gauche" (27/04)
- Appel à mobilisation – Pour la liberté d’opinion et contre la censure ! (27/04)
- Tribune: Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques (27/04)
- Lordon: La fin de l’innocence (26/04)
- La transition énergétique, la question économique et la Gauche (26/04)
- L’amour de/dans la révolution. Lire Alexandra Kollontaï (26/04)
- Mélenchon: La jeunesse de Sciences Po est l’honneur de notre pays face au génocide (26/04)
- Il y a 50 ans, le Portugal entrait en révolution (25/04)
- Israël-Palestine : "C’est la liberté d’expression qu’on veut censurer" (25/04)
- Il y a 50 ans : la « Révolution des œillets » (25/04)
- Plan d’urgence pour l’Education nationale : bilan de la lutte (25/04)
- Miyazaki : forces et faiblesses d’un génie de l’animation (25/04)
- Grèce : Quelles suites après la grève réussie contre la misère ? (24/04)
- L’image de Lénine est au plus haut en Russie (24/04)
- Suicides à la Banque de France : un rapport décortique le management toxique de l’institution (24/04)
- Victoire historique dans le Tennessee pour le syndicat UAW (24/04)
- Soudan : La conférence de Paris controversée (24/04)
- Michel Pablo, une vie de révolutionnaire (24/04)
- La "Gauche démocratique et sociale" de Filoche appelle à voter France Insoumise (22/04)
- Elections au Pays basque espagnol : le parti séparatiste de gauche réalise une percée historique (22/04)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site du NPA
- Démosphère (Paris, IdF)
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- CGT Goodyear
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Anticapitalisme & Révolution
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Secteur jeune du NPA
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
"Le Jeune Marx", de Raoul Peck
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.contretemps.eu/jeune-marx-raoul-peck/
Raoul Peck, Le jeune Karl Marx, avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Hannah Steele… Sortie dans les salles le 27 septembre 2017.
Le film de fiction que le grand cinéaste haïtien Raoul Peck a dédié au Jeune Marx est une vraie œuvre d’art. C’est aussi l’œuvre d’un cinéaste qui a choisi son camp : celui des opprimés et exploités qui luttent pour leur émancipation. D’où son intérêt pour un certain Karl Marx, qu’il défend contre les attaques réactionnaires : « Karl Marx a aussi peu à voir avec l’histoire du Goulag que Jésus Christ avec le massacre de la Saint-Barthélémy »…
Ses films antérieurs, parmi lesquels deux inoubliables fictions sur la terreur Duvalieriste – Haitian Corner et L’homme sur les quais –, deux films sur Lumumba (une fiction et un documentaire), et, plus récemment I am not your negro sur l’écrivain africain-américain James Baldwin – un film qui a secoué l’Amérique –, témoignent de cette haute exigence artistique et de son engagement courageux.
Son dernier film, la première fiction sur Marx jamais tournée – si l’on excepte un vieux pensum soviétique servi par d’excellents acteurs (August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps et Olivier Gourmet, parmi d’autres) –, nous fait voir des personnages en chair et en os, parlant dans leur « langue originale » (allemand, anglais, français) : le jeune Marx, bien sûr, mais aussi Jenny von Westphalen, sa compagne, Friedrich Engels et son amie, l’extraordinaire Mary Burns, Pierre-Joseph Proudhon, Wilhelm Weitling, et plusieurs autres. On les voit discuter, polémiquer, s’engueuler, boire (trop), faire l’amour – la scène érotique entre Karl et Jenny est très réussie – et avant tout, rêver de révolution sociale.
La première scène du film est un coup de génie : tandis que, en voix off, on entend le jeune Marx lire quelques passages de son article sur les vols de bois par les paysans pauvres (brutalement punis par la loi) – un texte célèbre de 1842, brillamment commenté en son temps par Daniel Bensaïd –, on voit les paysans et paysannes qui ramassent des branches mortes tombées par terre dans la forêt seigneuriale, se faire violemment attaquer et massacrer par la cavalerie prussienne au service des propriétaires. Vous avez dit lutte de classes ? C’est une scène digne d’une anthologie cinématographique.
Le film couvre les années 1842-48, de la Gazette rhénane jusqu’au Manifeste Communiste. Ici ou là le cinéaste prend quelques libertés avec les faits historiques : par exemple, dans cette scène où la police de Cologne, après avoir envahi la rédaction de la Gazette rhénane, jette le jeune rédacteur Karl Marx dans un panier à salade, les mains enchaînées… Licence poétique !
Le scénario accompagne le jeune penseur dans ses exils successifs, et dans ses discussions orageuses avec les jeunes hégéliens, mais aussi avec Proudhon et avec Weitling. Les relations avec la Ligue des Justes, organisation prolétarienne allemande à vocation révolutionnaire, sont loin d’être faciles, à cause des préjugés des artisans autodidactes envers les intellectuels, mais aussi en conséquence d’une certaine arrogance de ses derniers… Finalement, les ouvriers décident de confier à Marx et Engels la rédaction d’un Manifeste, et les deux amis les persuadent de changer leur nom de « Ligue des Justes » en Ligue des Communistes, et de remplacer leur vieux mot d’ordre à tonalité chrétienne – « Tous les hommes sont frères » – par cet autre plus combatif : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
Constamment en mouvement entre la pensée et l’action, l’individuel et le collectif, l’intime et le politique, le film est un petit chef d’œuvre qui réussit pleinement à rendre vivante la figure du jeune fondateur du communisme moderne, et celles de ses amis ou rivaux.
Cela fait un siècle qu’on attendait ce film… Ne le ratez pas !