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Plainte pour «abus de faiblesse» contre Darmanin: la plaignante témoigne

féminisme

Lien publiée le 26 février 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Parisien) La jeune femme qui accuse le ministre d’abus de faiblesse a transmis aux enquêteurs nombre de SMS et de courriers qui prouveraient les échanges qu’elle a eus avec lui. Elle explique avoir compris après coup qu’il s’agissait selon elle d’une manipulation.

Une relation sexuelle peut-elle constituer un abus de faiblesse ? C’est la délicate question posée par la plainte déposée le 13 février par une femme à l’encontre de Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics. Cette deuxième plaignante explique être allée trouver la police après la révélation de la première plainte d’une femme pour viol, finalement classée sans suite.

« Je pense qu’il a abusé de moi, de ma faiblesse », a déclaré cette femme à la police, en analysant a posteriori la relation nouée avec l’élu à partir de septembre 2015, et qui a donné lieu à l’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire.

Dans sa plainte, dont le site Mediapart a dévoilé hier de larges extraits, Sarah*, que le site d’information a également pu rencontrer, explique, preuves à l’appui, que l’ancien maire de Tourcoing (Nord) lui a envoyé nombre de SMS et a fait avancer son dossier de demande de logement. Elle explique, preuve à l’appui, que l’ancien maire de Tourcoing lui a envoyé nombre de SMS et fait avancer son dossier de demande de logement. En échange, il lui aurait envoyé plusieurs signaux pour lui faire comprendre qu’il en attendait une récompense en nature, toujours selon elle. Cette dernière se serait « sentie obligée », raconte-t-elle.

« Je me présente à vous car j’ai vu à la télé qu’une femme avait déposé plainte contre Gérald Darmanin pour des faits de viol. Moi aussi, j’ai été abusée par M. Darmanin. C’était en 2016. […] Je pense qu’il a abusé de moi, de ma faiblesse. » C’est ainsi que le 13 février, Sarah s’est présentée à la police, et que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.

« Il a abusé de moi mais il ne m’a pas forcée à avoir des relations sexuelles »

A plusieurs reprises, dans son témoignage, Sarah précise que Gérald Darmanin ne lui a pas demandé clairement ce qu’il a finalement obtenu d’elle : « Il a abusé de moi mais il ne m’a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. […] Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail. » Elle explique plutôt comment, selon elle, il aurait multiplié les sous-entendus et préparé sa mise en condition. Il aurait par exemple donné son numéro de téléphone personnel dès leur première rencontre à la mairie, comme il le fait souvent selon un proche. Lors d’un entretien dans son bureau, il lui aurait ensuite demandé si elle était célibataire, si elle « se faisait embêter », si elle « avait des frères et sœurs ». Puis lui aurait fait quatre bises appuyées. Un échange de message s’ensuit, puis une visite de l’appartement de la jeune femme pour constater sa précarité. Là, l’édile aurait alors posé la main sur sa cuisse, puis lui aurait fait comprendre qu’il avait mal à la nuque en espérant un massage. Ce jour-là, le rendez-vous se serait terminé avec deux fellations, faites dans un étrange contexte.

Darmanin nie tout abus de faiblesse

Plusieurs courriers sont ensuite échangés qui lui prouve que son dossier de demande de logement avance. D’autres rendez-vous auront lieu. D’autres rapports aussi.

La jeune femme dit finalement avoir été « attachée à lui » et avoir même pensé qu’ils allaient « être un couple » : « Ce n’était pas physique mais il m’a proposé des choses. Il a dit qu’il allait m’aider. » Elle raconte avoir cru qu’il l’« aimait bien », l’« estimait », la « considérait ». Mais « par la suite, je me suis rendu compte que je me faisais des films », a-t-elle encore confié à Mediapart. La plaignante n’a finalement jamais obtenu le logement tant espéré.

Joint dimanche par notre journal, Me Pierre-Olivier Sur, l’un des avocats de Gérald Darmanin, a réaffirmé que ce dernier n’avait « jamais abusé de la faiblesse ou de l’intégrité de quiconque » sans autre commentaire, insistant sur « les deux classements sans suite d’une première plainte pour viol » visant le ministre.

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(Libération) Mediapart publie la version de la jeune femme ayant porté plainte pour «abus de faiblesse» contre le ministre de l'Action et des Comptes publics.

Son identité n’est toujours pas connue. Mais l’on dispose désormais de sa version des faits. Le site d’information Mediapart a rencontré l’habitante de Tourcoing (Nord) ayant déposé plainte contre Gérald Darmanin, et publié dimanche soir son témoignage. Déposée le 13 février, cette plainte pour «abus de faiblesse» concerne des faits étalés entre 2015 et 2017, alors que l’actuel ministre de l’Action et des Comptes publics était encore maire de Tourcoing : selon la jeune femme, ce dernier lui aurait rendu divers services en échange de faveurs sexuelles.

C’est en septembre 2015 que «Sarah» (le nom d’emprunt utilisé auprès de Médiapart) aurait rencontré Gérald Darmanin, par hasard, à la mairie de Tourcoing. Elle souhaite changer de domicile et s’en ouvre à l’élu, qui lui donne son numéro de portable. S’ensuivent des échanges de SMS (dont la plaignante a gardé la trace), puis des rencontres, dans le bureau du maire puis au domicile de  «Sarah». Lors de cette visite, «il s’est retourné vers moi et il m’a dit qu’il était célibataire, affirme la plaignante. Il m’a aussi dit que mon dossier logement, il allait s’en occuper. Il m’a pris la main et il l’a posée sur son sexe. J’avais compris ce qu’il voulait. J’ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation mais je ne suis pas allée jusqu’au bout».

La scène se serait reproduite une deuxième fois, déclare «Sarah», précisant ne pas avoir été contrainte, mais s’être «sentie obligée» à de telles faveurs, jugeant que «c’est ce qu’il attendait en échange de son aide». La plaignante affirme qu’un semblable épisode se serait produit en juin 2016, dans un hôtel d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne. En parallèle, Gérald Darmanin aurait effectivement appuyé (sans succès) les démarches de la jeune femme pour trouver un nouveau logement, ainsi qu’un stage. «Moi aussi j’ai des torts dans tout ça, j’ai envoyé des textos et tout…», reconnaît «Sarah» auprès de Mediapart, racontant avoir envoyé au futur ministre des «messages coquins» et des photos «dénudées». La relation s’interrompt à partir de l’entrée de Gérald Darmanin au gouvernement, en mai 2017.

Contacté par Mediapart, Gérald Darmanin n’a pas voulu commenter les déclarations de la plaignante, dont il dit ignorer l’identité. Le ministre a déjà fait l’objet d’une plainte, récemment classée sans suite, pour viol. Il était là aussi accusé d’avoir exigé des faveurs sexuelles contre un service rendu. Mais l’enquête n’a pas démontré le caractère contraint du rapport en question.

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(Le Monde) C’est la première fois qu’elle parle publiquement. Mediapart publie dimanche 25 février le témoignage de la femme qui a porté plainte pour « abus de faiblesse » contre Gérald Darmanin mi-février, déclenchant l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris.

Vivant à Tourcoing - dont le ministre de l’action et des comptes publics a été maire de 2014 à 2017 -, Sarah (le prénom a été modifié) accuse l’élu d’avoir usé de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles.

Elle raconte avoir rencontré pour la première fois par hasard M. Darmanin en septembre 2015 à la mairie de Tourcoing. Elle lui aurait alors demandé un entretien pour lui faire part « de sa demande de changement de logement », explique le site d’information. Le maire de Tourcoing lui donne alors son numéro de téléphone portable et aurait ensuite échangé à plusieurs reprises avec elles via des SMS que Mediapart n’a pas pu consulter« Je lui ai même envoyé une photo de moi, une photo normale, pour pas qu’il ne m’oublie. Il m’a répondu qu’il ne m’oubliait pas », explique Sarah.

Alors que sa demande de changement de logement n’avance pas, la plaignante dit avoir reçu M. Darmanin chez elle. Ce jour-là, il aurait posé sa main « sur (sa) cuisse » et elle se serait d’abord « reculée ». Elle poursuit :

« Après, il s’est retourné vers moi et il m’a dit qu’il était célibataire. Il m’a aussi dit que mon dossier logement, il allait s’en occuper. Il m’a pris la main et il l’a posée sur son sexe. J’avais compris ce qu’il voulait. J’ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation mais je ne suis pas allée jusqu’au bout. »

« Je l’ai fait pour mon dossier logement »

La scène se serait produite une seconde fois dans l’appartement et, dans son récit, Sarah affirme que M. Darmanin ne l’aurait « pas forcée du tout » mais lui aurait « fait comprendre en baissant son pantalon et son caleçon ». « Moi je me suis dit que c’est ce qu’il attendait en échange de son aide pour le logement et le travail », raconte-t-elle à Mediapart.

Par la suite, M. Darmanin reconnaît avoir appuyé les demandes de logement de Sarah - comme « pour des centaines d’administrés » a-t-il répondu à Mediapart - mais « au bout du compte, aucun organisme ne favorisera [sa] situation », poursuit le site.

Selon la plaignante, un deuxième épisode similaire aurait eu lieu dans une chambre d’hôtel d’Ivry-sur-Seine, en juin 2016. Dans la chambre, le ministre aurait « déboutonné son pantalon » et se serait allongé sur le lit « en caleçon »« Il m’a regardé l’air de dire : “qu’est-ce que tu attends pour la fellation !” », explique-t-elle dans son dépôt de plainte.

Une autre plainte pour viol classée sans suite

En parallèle M. Darmanin aurait continué à assurer à Sarah qu’il continuait d’appuyer ses demandes de logement, sans résultat. Contacté par Mediapart, M. Darmanin, via ses avocats, explique vouloir « laisser la justice travailler sereinement » et réaffirme n’avoir « jamais abusé de la faiblesse ou de l’intégrité de quiconque ». Sur BFM TV, le 19 février, le ministre avait déjà plaidé son innocence.

C’est la deuxième plainte qui vise M. Darmanin. Une première plainte pour « viol » avait été déposée au début de l’été, puis relancée fin janvier par Sophie Spatz, une femme de 46 ans, qui assurait que l’ancien député du Nord lui avait promis d’intervenir dans un dossier judiciaire la concernant en échange de faveurs sexuelles. Le 16 février, le procureur de la République de Paris a procédé au classement sans suite de l’enquête préliminaire, estimant notamment que « les actes d’enquête réalisés n’ont pas permis d’établir l’absence de consentement de la plaignante ».