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Interventions media de Nathalie Arthaud dimanche 20 mai

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Lien publiée le 21 mai 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le  Monde) Devant près de 15 000 personnes, réunies à Presles (Val-d’Oise) pour la fête annuelle de Lutte ouvrière, la porte-parole du parti d’extrême gauche Nathalie Arthaud a appelé ses troupes, dimanche 20 mai, à se mobiliser contre la politique menée par le président de la République et son gouvernement.

« Contre l’offensive de Macron et du capital, le monde du travail doit rendre les coups » et « avec tous ceux qui ne supportent plus la situation et souhaitent une nouvelle explosion sociale, nous affirmons que oui, il faut un nouveau mai-juin 1968 !, a-t-elle lancé à la foule. Tôt ou tard, les exploités se lèveront de nouveau en masse. »

« En un an, Macron a enchaîné les attaques contre les travailleurs », a-t-elle dénoncé, énumérant « les ordonnances travail pour que le patronat puisse licencier plus vite et moins cher »« la hausse de la CSG [contribution sociale généralisée] que les retraités ont payé de plein fouet »« la sélection dans les universités » ou le « contrôle des chômeurs ».

« Si nous ne mettons pas un coup d’arrêt à tout cela, où en serons-nous dans cinq ou dix ans ? Quelle sera la vie de nos enfants ? Derrière le “changement” et la “modernité” affichés par Macron, il y a un président qui n’a d’yeux que pour les fameux premiers de cordée et les machines à faire du fric. »

Critiques contre Mélenchon et Hamon

Mme Arthaud a ainsi appelé ses partisans à se mobiliser le 22 mai pour la journée d’action de la fonction publique et le 26 mai aux côtés d’une cinquantaine d’organisations politiques, syndicales et associatives. Mais elle a tenu à se différencier de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ou du Parti communiste (PCF).

« Avec Mélenchon ou le PCF, [c’est] une contestation partagée de Macron mais les perspectives sont opposées », a-t-elle assuré, alors que le député des Bouches-du-Rhône a appelé à la constitution d’un « Front populaire » de partis, syndicats et associations.

« Tout en œuvrant pour le succès de cette manifestation, nous ne signons pas l’appel unitaire car nous rejetons l’opération politique qui se dessine et nous appelons les travailleurs à la méfiance », a-t-elle réaffirmé, jugeant avec une grande sévérité les leaders de gauche.

« Quels que soient leurs discours d’aujourd’hui, lorsqu’ils seront au pouvoir, ils gouverneront à leur tour au service des plus riches, a encore ajouté Nathalie Arthaud. Alors, si nous dénonçons souvent les mêmes choses que Mélenchon, [Pierre] Laurent [le secrétaire national du PCF], ou [Benoît] Hamon [chef de file du mouvement Génération.s], nous ne le faisons pas du tout dans la même perspective. »

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(Libération) A l'occasion de la fête de Lutte ouvrière, sa porte-parole annonce dans une interview à «Libération» qu'elle participera à la grande manifestation du 26 mai, mais non pour construire une alternance politique qui, selon elle, mènerait à une nouvelle impasse.

Comme chaque année depuis quarante ans, Lutte ouvrière organise sa fête annuelle pendant les trois jours du week-end de la Pentecôte à Presles (Val d’Oise). La porte-parole du parti trotskiste, Nathalie Arthaud, livre à Libération son analyse de la situation politique et quelques pistes sur la feuille de route de son parti avant la grande mobilisation populaire prévue le 26 mai.

Il y a un an, Emmanuel Macron remportait l’élection présidentielle face à Marine Le Pen. Avec le recul, quelle analyse portez-vous sur ce scrutin?

Celle du sentiment d’une éternelle continuité. Toujours avec ce candidat surgit de nulle part, et qui promet qu’il «fera autrement», qu’il «changera tout», qu’il «réinventera la politique»… Mais plus on avance, plus le monde ouvrier recule. Pendant cinq ans on a eu la gauche au pouvoir. Et le gouvernement Hollande a complètement décrédibilisé l’idée qu’il puisse y avoir une gauche qui gouverne différemment de la droite. C’est ce qui a permis à Emmanuel Macron de se prétendre «et de gauche et de droite».

Aujourd’hui il est davantage perçu comme un président menant une politique de droite que de gauche…

Je crois que ces étiquettes politiques ne portent plus de différences. Elles se sont évaporées au fil du temps. Mais il y a une réalité sociale qui demeure: l’opposition des classes dans notre société.

Avec 0,64% des suffrages à la présidentielle et 0,72% aux législatives, LO n’est-il pas un parti isolé sur la scène politique française?

La perspective de Lutte ouvrière est de renverser le capitalisme. Que les travailleurs postulent au pouvoir politique. Je pense que c’est la raison de nos 300 000 électeurs. Dans une période de résignation, les idées révolutionnaires sont à contre-courant… L’inverse serait surprenant.

Vous avez annoncé votre participation à la grande manifestation du 26 mai, qui appelle à l’union des gauches. Mais vous refusez de signer l’appel commun. Pourquoi?

Parce que nous ne contestons pas dans la même perspective que les autres. Tous ceux qui participent à cette union contre Macron ont comme objectif l’alternance politique. Le retour de la gauche au pouvoir. Nous, nous pensons que c’est une impasse. Cette alternance-là, on en a soupé. «Mon ennemi, c’est la finance» ne vous rappelle rien ? Le retour de la gauche au pouvoir prétendant moraliser, normaliser le capitalisme… ça suffit ! Aujourd’hui, nous appelons les travailleurs à la méfiance… Les reculs viennent de Macron parce qu’il est au pouvoir. Mais tout président depuis les années 70 prend ses ordres du côté des grands capitalistes… Peu importe qui. Il ne peut y avoir de perspective pour les travailleurs dans ce cadre-là.

Même avec un Jean-Luc Mélenchon comme chef de file?

Exproprier la bourgeoisie, lui enlever ses moyens de production, collectiviser sous le pouvoir de la classe ouvrière… ce sont des perspectives communistes. C’est l’idéal communiste. Dont se défend bien sûr Jean-Luc Mélenchon. Il peut parler de «coup de balai», mais être communiste c’est autre chose… En vérité il postule pour gérer les affaires de la bourgeoisie française. C’est un réformiste qui, tout comme Hollande, cherche une solution pour les travailleurs dans le cadre du capitalisme. Pour nous, la lutte des classes exige de choisir un camp. On ne peut pas prétendre à la fois gouverner pour la société capitaliste et pour les exploités. Ceux qui font mine de ne pas voir cela, ou de faire croire que ces intérêts sont conciliables, œuvrent dans la direction de ceux qui sont les maîtres aujourd’hui, c’est-à-dire pour le compte des capitalistes. Peut-être par peur d’être seuls… Ce n’est pas notre cas.

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