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A la CGT, les luttes ne se gagneront pas sans les femmes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Après la révélation par «Mediapart» de violences sexistes au sein du syndicat, des militantes apportent leur soutien aux femmes qui ont osé prendre la parole.
Le 27 juin, le site d’information Mediapart a révélé, à la suite d’une enquête journalistique, des faits de violences sexistes courantes et répétées au sein d’un syndicat CGT de la Ville de Paris contre des militantes de l’organisation.
Les signataires de cette tribune souhaitent apporter tout leur soutien aux femmes qui ont osé prendre la parole pour dénoncer une situation inacceptable, particulièrement dans ce syndicat qui porte des valeurs de progrès, d’égalité et qui mène des combats en ce sens.
Nous savons que les organisations syndicales, politiques, associatives, qui font partie intégrante de la société, ne sont malheureusement pas étanches aux inégalités, et pire, aux violences générées par le patriarcat. Alors que ces organisations luttent pour les droits des femmes, elles n’échappent pas à la reproduction en leur sein des schémas discriminatoires.
Nous connaissons la difficulté pour les femmes de militer lorsqu’en même temps, elles doivent se battre contre les comportements machistes et sexistes de certains camarades, au quotidien, qu’ils soient assumés ou non, conscientisés ou non. Lorsqu’elles dénoncent des agissements sexistes au sein de leur propre organisation, les femmes sont souvent accusées de trahir leurs «camarades», de diviser les luttes, de fragiliser les mobilisations, d’utiliser le combat féministe à des fins politiques. C’est la double peine. En plus d’être victime de ces oppressions, les femmes qui prennent la parole sont dénigrées, culpabilisées, salies.
C’est d’ailleurs le cas pour toutes les dénonciations d’oppressions systémiques (racisme, homophobie, etc.), dont nous soutiendrons les victimes qui s’organiseront pour lutter.
Cela doit cesser.
Il est de la responsabilité de chaque organisation de s’interroger sur les violences sexistes qui la traversent et sur les moyens mis en œuvre pour y mettre fin.
Nous estimons que le mouvement de libération de la parole des femmes, qui a été accélérée notamment avec les campagnes «Balance ton porc» et «Me Too», est une étape historique du combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Il est temps que toutes les organisations prennent pleinement part à ce mouvement. Cela implique en premier lieu le soutien aux victimes et la reconnaissance de leur parole.
Nous, militantes engagées, responsables politiques, associatives, féministes, sommes convaincues que loin de fragiliser les organisations, la réelle prise en compte de ces questions en interne ne peut que les renforcer, les crédibiliser, les légitimer.
Car il y a bien une certitude : les luttes ne se gagneront pas sans les femmes.
SIGNATAIRES :
Isabelle ATTARD, EELV ; Clémentine AUTAIN, députée La France insoumise ; Marylin BALDECK, déléguée générale AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail) ; Hélène BIDARD, adjointe PCF à la maire de Paris, en charge de l’égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations et des droits humains ; Cathy BILLARD, NPA ; Laurence COHEN, sénatrice PCF ; Caroline DE HAAS, militante féministe ; Elen DEBOST, conseillère départementale de la Sarthe, adjointe au maire du Mans, EELV ; Meriem DERKAOUI, maire d’Aubervilliers, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, PCF ; Annie LAHMER, EELV ; Myriam MARTIN, élue régionale Occitanie, Ensemble ! ; Danièle OBONO, députée La France insoumise ; Armelle PERTUS, NPA ; Christine POUPIN, porte-parole du NPA ; Raphaëlle REMY-LELEU, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Suzy ROJTMAN, collectif national pour le droit des femmes ; Danielle SIMONET, conseillère de Paris, La France insoumise ; Aurélie TROUVE, porte-parole d’Attac.