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Afrique du Sud: l’agitation s’étend dans les mines de platine et menace l’armée

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Lien publiée le 12 septembre 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Nouvel obs) La tension persistait sur le front social mercredi en Afrique du Sud, où des mineurs du géant Amplats ont commencé à bloquer les routes de la « ceinture de platine » autour de Rustenburg (nord), alors que le tribun populiste Julius Malema voulait s’adresser à l’armée.

Mercredi matin, plusieurs centaines d’hommes ont dressé des barricades sur des routes menant aux mines d’Anglo American Platinum (Amplats). Des voies d’accès à la mine voisine de Marikana étaient également bloquées, ont constaté des journalistes de l’AFP qui tentaient d’accèder au site.

« Il y a une grève, des mineurs se rassemblent », a affirmé le porte-parole de la police locale Thulani Ngubane, joint par téléphone.

« Ils barricadent les routes avec des pneus, des troncs d’arbres et des pierres », a ajouté le porte-parole, ajoutant: « En gros, c’est une émeute, mais la situation est sous contrôle. »

Plus calmement, plusieurs milliers de mineurs d’un autre site d’Amplats, dans la même zone, se sont rassemblés pour exiger un salaire de 12.500 rands mensuel (1.200 euros), une somme qui tient lieu dorénavant de revendication commune dans tous les mouvements sociaux en cours.

« Nous avons vu nos collègues en grève. Nous voulons aussi 12.500 rands et nous allons les obtenir », a déclaré un mineur à l’agence Sapa, sous couvert de l’anonymat.

La direction d’Amplats, qui avait nié toute grève, était injoignable mercredi matin.

La tension actuelle est la conséquence des événements dramatiques de la mine de Lonmin, à Marikana, où 45 personnes ont été tuées en moins d’un mois. Dix hommes ont trouvé la mort début août dans des affrontements intersyndicaux, puis 34 grévistes ont été abattus par la police le 16 août.

Mardi, un cadavre portant des blessures à la tête a été découvert sur le site de Marikana, mais aucune information n’a filtré sur son identité ou les causes de sa mort.

La grève avait démarré par la demande de foreurs d’obtenir un salaire de 12.500 rands, ce qui représente pour certains d’entre eux le triplement de leur traitement.

Le malaise social menaçait mercredi de gagner l’armée, où des soldats du rang ont fait appel au jeune tribun populiste Julius Malema, qui a pris fait et cause pour les mineurs en grève, pour donner de la publicité à leur malaise.

Malema, exclu de l’ANC –le parti dominant– en avril pour ses prises de positions outrancières, continue de défier le pouvoir politique et économique en appelant les mineurs à faire la « révolution ».

Il a promis de s’adresser à la troupe soldats dans la journée de mercredi à Lenasia, au sud-ouest de Johannesburg, près de deux bases de l’armée de terre, à la demande de soldats mécontents qui s’estiment sous-payés et traités comme des intérimaires.

L’annonce du meeting a provoqué la vive réaction du ministère de la Défense qui a menacé de prendre des sanctions disciplinaires.

« Je ne sais pas à quel titre M. Malema a l’intention de s’exprimer », a déclaré la ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula à la radio SAfm.

« Le souhait a été exprimé par Malema de rendre le secteur minier « ingouvernable » et de saper l’économie. Le pays ne peut pas se permettre que la même instabilité gagne l’armée », a déclaré la ministre, citée par The Times. « Les forces nationales de défense sud-africaines (SANDF) sont l’ultime ligne de défense de la souveraineté de ce pays. Nous ne pouvons pas permettre que quelqu’un joue au football politique avec cette institution », a-t-elle ajouté.

Le ministère a tort de réagir « par la menace et l’intimidation au lieu de s’asseoir et d’écouter ce que les soldats ont a dire », a répondu Pikkie Greeff, secrétaire national du syndicat des forces armées Sandu.

« La principale raison pour laquelle ils ont fait appel à Malema est que la chaîne de commandement refuse de traiter leurs plaintes et que personne ne les écoute », a-t-il ajouté, soulignant que les instances de dialogue créées par les autorités « n’ont pas la confiance des hommes du rang ».

« Le premier problème est l’écart entre le salaire des généraux payés au niveau d’un général américain, et la troupe qui gagne dix fois moins qu’un collègue étranger », a-t-il ajouté