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Algérie - Le hirak passe le «test» de l’été avec succès

Algérie

Lien publiée le 31 août 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.elwatan.com/edition/actualite/de-plus-en-plus-de-manifestants-ces-deux-dernieres-semaines-le-hirak-passe-le-test-de-lete-avec-succes-31-08-2019

Le hirak, qui a bouclé ses six mois la semaine passée, a réussi le pari de se maintenir durant tout l’été. Ni le mois de Ramadhan, ni la période des vacances, ni la canicule, et ni les diverses manipulations visant à le diviser et à l’affaiblir, ne sont venus à bout de la détermination des Algériens qui arpentent les rues de différentes villes du pays chaque vendredi. Les étudiants eux aussi ont pu maintenir leur mouvement (mardi) durant tout l’été, alors qu’ils sont censés être en vacances.

Et le retour progressif de la mobilisation de ces deux derniers vendredis, qui ont connu, de l’avis de maints observateurs, la participation aux marches de plus en plus de citoyens, prédit un renforcement du hirak lors des deux ou trois semaines à venir.

En s’entêtant à vouloir tenir, le plus tôt possible, une élection présidentielle avec les mécanismes constitutionnels actuels, et en rejetant toute forme de transition, le pouvoir en place a certainement misé, lors des premières semaines du soulèvement populaire, sur l’essoufflement du mouvement. Les premières manifestations ont contraint Abdelaziz Bouteflika à démissionner le 2 avril. Par la suite, deux rendez-vous pour l’élection présidentielle ont été annulés (le 18 avril, annulé automatiquement après la démission de Bouteflika, et le 4 juillet). Mais, par la suite, seul l’un des «3 B» dont les manifestants réclamaient le départ chaque vendredi, en l’occurrence Tayeb Belaiz, est parti.

Les deux autres, le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre, Noureddine Bedoui, nommé à la tête de l’Exécutif par Bouteflika quelques jours avant sa démission, sont toujours là. En les maintenant, le pouvoir en place avait sûrement misé sur l’essoufflement d’un mouvement né spontanément, sans une organisation derrière qui pourrait éventuellement mettre sur pied une logistique humaine qui le ferait perdurer.

D’autant plus que la période qui a suivi la démission de Bouteflika allait être être celle du mois de Ramadhan et par la suite la période des vacances. Mais c’était compter sans la détermination d’une population qui aspire à un véritable changement. Même les diverses manipulations visant à le diviser, comme c’était le cas avec l’affaire dite de l’étendard amazigh n’ont pas eu les effets escomptés.

La rentrée sociale s’annonce donc cruciale. Le mois de septembre va être notamment marqué par la rentrée universitaire, où des milliers d’étudiants vont sûrement se joindre de nouveau à la contestation, et la reprise de la protestation sociale et catégorielle. Aujourd’hui, le pouvoir en place s’en tient toujours à sa feuille de route, à savoir une élection présidentielle «dans les plus brefs délais».

Ce qui est a priori rejeté par le hirak. Même le panel de dialogue et de médiation, dont le coordinateur est Karim Younès, n’arrive pas à convaincre grand monde, que ce soit chez la population ou la classe politique. Que va-t-il se passer dans les semaines à venir si jamais la mobilisation reprenait comme durant ses premiers mois ? Le pouvoir va-t-il se résoudre à faire des concessions, en acceptant par exemple les conditions posées par un certain nombre d’opposants, comme la libération des détenus d’opinion, comme «préalables» à une quelconque participation au dialogue ? Pour l’instant, rien n’indique que c’est cette voie qui sera choisie. Mais ce qui est certain, c’est que s’il y a une remobilisation du hirak, il est clair que le pouvoir en place sera obligé, cette fois-ci, de «réagir».

Le pays étant déjà dans un contexte socio-économique difficile, il est de l’intérêt de tout un chacun de ne pas faire perdurer la crise. Parce que maintenir le statu quo actuel ne fera que compliquer davantage la recherche d’une solution consensuelle. Après plus de six mois de contestation et l’été étant passé, il est clair aujourd’hui que les Algériens ne sont pas près de rentrer chez eux de sitôt. Le hirak va, selon toute vraisemblance, se poursuivre.