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Voiture "propre": mensonges et effet d’aubaine

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Lien publiée le 16 juin 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Voiture « propre » : mensonges et effet d’aubaine | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

Dans l’industrie automobile, la fin possible, à l’échelle d’une génération, du moteur thermique (essence, diesel) constitue un vrai changement. Toute la production et l’usage de voitures sont concernés. Et la force de travail est appelée à en supporter et payer les conséquences.

Si les impératifs climatiques étaient réellement déterminants, on s’orienterait vers une priorité aux transports collectifs et un rapprochement des lieux de production des lieux de consommation. Mais les solutions mises en œuvre par les firmes automobiles avec le concours de l’État continuent de privilégier la voiture individuelle avec moteurs électriques ou hybrides.

Les bilans globaux, depuis l’extraction des terres rares pour les batteries jusqu’à la fabrication des voitures, leur usage et la gestion des mises au rebut, montrent qu’il n’y a pas d’avantage significatif en matière de bilan climat pour les véhicules électriques. Sans compter qu’en France l’électricité est majoritairement produite par des centrales nucléaires et que dans de nombreux autres pays elle est produite par des centrales à charbon.

Pour l’industrie automobile, Il s’agit d’utiliser ce contexte pour trouver de nouvelles formes d’exploitation du travail et de nouveaux débouchés, et ainsi une issue à la crise structurelle qui avait éclaté en 2008 et qui n’est pas encore résolue.

Redistribution des cartes

Dans les « vieux » pays industrialisés, les niveaux de production et de vente d’avant la crise de 2008 n’ont pas été retrouvés. Les autorités de Bruxelles, accompagnant une tendance mondiale, édictent des mesures de plus en plus contraignantes en termes de pollution, rendant nécessaire la production et la mise en vente de voitures à moteur électrique ou hybride.

Les firmes automobiles chinoises sont maintenant parmi les leaders dans ce domaine et instaurent un changement de rapport de forces. En même temps, les firmes nord-américaines sont pour la première fois concurrencées dans leur propre pays par un nouveau venu nord-américain, la firme Tesla. Avec une capitalisation boursière de 570 milliards de dollars au début du mois de juin, dépassant celles de General Motors et de Toyota, ce n’est pas qu’une simple bulle financière : les ventes de voitures Tesla augmentent, de nouvelles usines sont en construction notamment en Chine et en Allemagne. Et en France les ventes de voitures Tesla viennent de dépasser celles de la Renault Zoé.

Tesla a construit son succès en vendant des voitures très chères – à partir de 40 000 dollars. Alors que les produits industriels de grande consommation connaissent une baisse continue de leur prix de vente, l’automobile qui avait suivi la même évolution depuis des décennies, inverse cette tendance.

Les petites voitures type Twingo disparaissent. Et les nouvelles voitures électriques ou hybrides sont vendues en France à des prix qui commencent aux environs de 30 000 euros. Les firmes annoncent vouloir vendre au total moins de voitures en espérant gagner plus sur chaque voiture vendue.

Le prix très élevé des voitures électriques s’explique par les marges de profit des firmes automobiles, mais aussi par le fait que la valeur de la voiture, en termes de ressources utilisées et de travail humain incorporé, se répartit entre les constructeurs automobiles et les fabricants de batteries. Le coût d’une batterie représente encore aujourd’hui près du tiers de la voiture contre la moitié il y a dix ans.

Des conséquences dramatiques sur l’emploi

Pour les constructeurs automobiles, la fabrication d’une voiture électrique simplifie l’assemblage avec moins de pièces en mouvement, à commencer par la disparition des embrayages et vilebrequins. Alors que cette simplification devrait mettre à l’ordre du jour une réduction du temps de travail, les menaces sur l’emploi s’aggravent. En Allemagne, la transition risque d’affecter d’ici 2030 jusqu’à un tiers des emplois avec au moins 178 000 emplois concernés d’ici à 2025. En France, 100 000 emplois sont menacés d’ici à 2030 selon des sources patronales.

Ces alarmes pour demain sont sonnées par les firmes automobiles elles-mêmes, pour mieux faire accepter les attaques d’aujourd’hui. En effet c’est au nom de ces pressions écologiques que de nombreuses fonderies sont en voie de liquidation. Pourtant la Fonderie de Bretagne comme la SAM dans le bassin de Decazeville ont déjà commencé à fabriquer des pièces pour des voitures électriques.

Renault installe « ElectriCity » qui doit regrouper les sites actuels de Douai, Maubeuge et Ruitz. Cet ensemble de 6 000 emplois aujourd’hui aura un statut de filiale, les dispositions garanties par les accords Renault ne s’y appliquant donc pas. Avec le chantage à l’emploi, tous les syndicats ont donné leur aval à cette filialisation visant à aligner les conditions de travail sur les impératifs de la concurrence. Tesla est la firme référence : ce champion de l’innovation « new age » est aux États-Unis le champion de la régression sociale. Dans son usine historique de Fremont en Californie, les accidents du travail y sont plus nombreux que dans le reste du secteur automobile, les syndicats n’ont pas droit de cité, et les accords salariaux ne s’appliquent pas.

Dans cet univers de concurrence capitaliste impitoyable, les salariéEs ne peuvent pas se faire les défenseurs des voitures diesel ou essence. Il convient de faire valoir droits et acquis face à la montée en production et en usage des voitures électriques.