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Pérou : le gouvernement de Boluarte poursuit la répression et agite des élections pour 2023
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que des manifestations secouent le Pérou depuis la destitution de Pedro Castillo, le gouvernement putschiste de Dina Boluarte a annoncé l’état d’urgence ainsi que la probabilité d’élections anticipées en 2023. Des mesures qui ne permettront pas de calmer la colère.
Depuis le 12 décembre, des manifestations contre le gouvernement putschiste de Dina Boluarte et le Parlement péruvien secouent le Pérou. Ces manifestations font suite à la destitution et l’arrestation pour accusations de corruption du président péruvien Pedro Castillo et son remplacement par sa vice-présidente Dina Boluarte. Parmi les manifestants, les secteurs les plus mobilisés comportent les enseignants et plusieurs secteurs du mouvement ouvrier.
Le gouvernement putschiste a immédiatement répondu par la répression, en gazant, frappant, arrêtant et même en tuant des manifestants. Ainsi, au moins sept manifestants sont déjà morts depuis le début des manifestations et plus de 200 autres ont été blessés. Cette répression féroce n’a pourtant pas permis de canaliser la mobilisation, et des grèves nationales étaient prévues cette semaine chez les paysans et les enseignants.
Alors que la pression de la rue, qui conteste la politique du Congrès et Dina Boluarte, ne permet pas à cette dernière d’avancer dans son agenda de réformes néolibérales et austéritaires, l’avancement des élections générales de 2026 à avril 2024 a finalement été annoncé en début de semaine. Mais finalement, face aux mobilisations qui ne s’affaiblissent pas, la présidente a promis ce mercredi des élections anticipées en décembre 2023.
En plus d’agiter des promesses d’élections, le gouvernement continue de parier sur la répression et ce lundi, l’état d’urgence a été décrété dans plusieurs provinces avant d’être étendu ce mardi. Le ministre de la défense Alberto Otarola a ainsi expliqué ce mercredi qu’il fallait « une réponse énergique avec autorité », précisant que la mesure suspendait « la liberté de circuler et de réunion », qu’il y aurait potentiellement un couvre-feu et que « la police, avec le soutien [de l’armée], aura le contrôle de tout le territoire. » En réalité, ces déclarations et l’instauration d’un couvre-feu et de l’état d’urgence ne permettront pas de résoudre la profonde crise politique dans laquelle est plongé le Pérou depuis plusieurs années.
Alors que les manifestants exigent la démission de la présidente et la libération de Pedro Castillo, le Courant Socialiste des Travailleurs, organisation sœur de Révolution Permanente, rejette le nouveau gouvernement de Dina Boluarte, dénonce la répression et exige la libération immédiate de Pedro Castillo. Il appelle les travailleurs à rejoindre les mobilisations contre ce gouvernement illégitime, à développer des espaces d’auto-organisation ouvrière, paysanne et populaire et à lutter pour la mise en place d’une Assemblée Constituante libre et souveraine, seule manière de permettre à la volonté du peuple de s’exprimer réellement.