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Soins dentaires… Baisse des remboursements, privatisation et renoncement aux soins !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le ministère de la Santé a annoncé qu’au 1er octobre, le taux de remboursement des soins dentaires allait baisser de 10 %, passant de 70 % à 60 %. Un hold-up !
Un hold-up à 500 millions d’euros par an, qui fait reculer l’accès aux soins bucco-dentaires, accroît les inégalités, et va faire bondir les tarifs des complémentaires santé qui vont devoir prendre en charge cette baisse. Au final, c’est nous qui allons payer.
Un tiers des dentistes refusent les patientEs CMU
Pour les 3 millions de personnes sans mutuelle ou assurance santé, le renoncement aux soins bucco-dentaires, déjà très important, va exploser. Pour les porteurEs de CMU, remplacée depuis 2019 par la complémentaire santé solidaire, les difficultés vont s’accroître pour trouver un rendez-vous, alors qu’en 2015, un testing de Médecins de Monde indiquait déjà que plus d’un tiers des dentistes refusaient les « patientEs-CMU ». Un refus tellement courant que la Confédération nationale des syndicats dentaires n’a pas hésité à recommander à ses adhérentEs d’inscrire les patientEs bénéficiaires de la CMU sur « liste d’attente » !
43 % des personnes en France ont recours aux soins dentaires, contre 71 % en Allemagne
L’accès aux soins dentaires est marqué par de profondes inégalités. 45 % des ouvrierEs non qualifiés déclarent au moins une dent manquante non remplacée, contre seulement 29 % des cadres. Dans une enquête dans le Val-de-Marne, 13 % des enfants, en situation de précarité, scolariséEs en ZEP ou néEs à l’étranger, présentaient 82 % des caries dentaires. Le recours aux soins dentaires ne concerne que 43 % des personnes en France, contre 71 % en Allemagne ou en Angleterre, voire 85 % au Danemark ou 80 % au Pays-Bas. Conséquences : caries, inflammation des gencives, dents absentes, abcès dentaires, troubles nutritionnels, mais aussi moins connu, risques accrus d’endocardite bactérienne ou même risque aggravé de fausse couche et d’accouchement prématuré chez la femme enceinte. Sans parler des difficultés d’embauches et de la honte de soi ! Face à ces chiffres, on comprend mieux l’engouement pour les chaînes dentaires low-cost, comme Dentexia, liquidée en 2016, où des dentistes véreux, travaillant à la chaîne, massacrent la bouche de ceux qui n’ont d’autre choix que de confier leurs dents à ces capitalistes dentaires sans scrupules.
Le gouvernement veut baisser la part des dépenses de santé prise en charge de la Sécurité sociale
Les tarifs des complémentaires santé vont d’autant plus augmenter, en ces temps d’inflation, que le gouvernement affiche sa volonté de transférer d’autres dépenses de la Sécurité sociale au privé, au gré notamment des renégociations entre l’Assurance maladie et différentes professions de santé, comme les dentistes ou les sages-femmes. La revalorisation de la consultation des généralistes de 1,5 euro va, par exemple se traduire par une dépense de 100 millions d’euros supplémentaires pour les complémentaires, qu’elles ont évidemment décidé de répercuter sur leurs tarifs. Rien qu’avec la baisse des remboursements dentaires, « c’est presque 2 % de dépenses en plus remboursées par les mutuelles l’année prochaine » qu’il faudra compenser, prévient la directrice de la Mutualité française sur France Info. Au total, pour le gouvernement, l’objectif est de baisser la part des dépenses de santé prises en charge par la Sécu, comme l’a annoncé Bruno Le Maire. Il veut baisser cette part de notre salaire socialisé, que les employeurs doivent verser à la Sécurité sociale, qui garantit un accès égal pour toutEs à la santé, pour transférer toujours plus de dépenses de santé aux acteurs du privé, que chacun devra financer, ou pas, en fonction de ses possibilités !
Nous voulons le 100 % Sécu
Cette baisse des remboursements est un nouveau pas dans le basculement vers un système de santé dominé par les assurances, mutuelles, instituts de prévoyance, le dépérissement programmé de la Sécurité sociale, au profit d’un système assurantiel. D’ailleurs au même moment, surfant sur les déserts médicaux, le groupe Ramsay, avec à son capital le Crédit agricole, propose pour 11,90 euros par mois, un abonnement donnant accès à 20 téléconsultations médicales par an. Une médecine low cost, une ubérisation de la médecine qui ne profite qu’aux actionnaires !
Il faut s’opposer à ce déremboursement, en défendant le 100 % Sécu pour les soins et la prévention bucco-dentaire aussi, ainsi que l’ouverture partout de centres dentaires de service public. Sans oublier de refuser une cotation des actes dentaires qui pousse les dentistes à bâcler les soins « Sécu » sous-cotés, à refuser ou mettre en liste d’attente les patientEs en CMU ou en AME (aide médicale d’État) qui ne peuvent se payer les soins les plus chers, pour privilégier les traitements et prothèses à haute valeur ajoutée, pour ceux qui peuvent se les payer ! Face à la pénurie de dentistes, favoriser l’ouverture de facultés dentaires sur tout le territoire, avec les budgets correspondants, et un salaire étudiant en dentaire. Pour que plus jamais un président, « de gauche », Hollande pour ne pas le nommer, ne puisse traiter les pauvres de san