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La Sécu, on se battra pour la garder !

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Lien publiée le 6 octobre 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La Sécu, on se battra pour la garder ! | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, présenté le 27 septembre en Conseil des ministres, prévoit de faire des économies, notamment sur le régime d’assurance maladie. Certes, l’objectif national de dépenses de l’assurance maladie (Ondam) va augmenter mais ce sera de toute façon insuffisant : + 3,2 % (contre 4,8 % en 2023). Nous avons, nous travailleurEs, notre mot à dire, car « la Sécu, elle est à nous ! On s’est battu pour la gagner » ! Pour l’augmentation de nos salaires et le contrôle sur la Sécu, plus que jamais.

(Re)-Conquérir « une véritable Sécurité sociale » !

Chaque année, après la discussion sur le budget de l’État vient celle sur le budget de la Sécu. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Après la réforme Juppé de 1995 sont apparus les termes barbares de PLFSS et d’Ondam qui expriment à quel point l’État s’est immiscé dans les affaires de la Sécurité sociale.

D’ailleurs, les faits et les chiffres contredisent bien souvent les paroles des fondateurs de la Sécurité sociale qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avaient l’ambition d’accorder aux travailleurEs une protection sociale qu’ils et elles pourraient contrôler.

Le souci de la justice sociale

Ainsi, pour ses créateurs, « la Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes ». Pourtant, aujourd’hui, 5 millions de personnes vivent avec moins de 940 euros par mois en France, prestations sociales incluses.

La Sécurité sociale devait répondre « à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants et les travailleurs sur qui pèse la menace de la misère. » Aujourd’hui, les 10 % les plus riches vivent en moyenne 10 ans de plus que les 10 % les plus pauvres.

« La Sécurité sociale trouve sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale », mais la moitié du patrimoine en France est détenu par les 10 % les plus riches.

Une organisation par et pour les travailleurEs

Personne ne doit rester sans ressource ! C’est l’objectif de la Sécu : « Il existe des circonstances dans lesquelles un travailleur se trouve privé de ses moyens d’existence, ou dans lesquelles ses ressources sont insuffisantes pour pourvoir aux besoins de sa famille ».

Or, « La sécurité sociale appelle l’aménagement d’une vaste organisation d’entraide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande généralité. », selon ses fondateurs. En contradiction avec ces principes, Gabriel Attal, alors ministre en charge des Comptes publics, déclarait en avril : « Il faut passer six mois de l’année en France pour toucher les allocations sociales, je souhaite qu’on relève la condition de ­résidence à neuf mois ».

Un autre principe remis en cause depuis 1967 : « L’unité d’organisation signifie que tous les facteurs d’insécurité doivent être couverts par des institutions communes ». Une ordonnance gaulliste a divisé la Sécu en branches spécifiques avec des budgets et des locaux séparés — maladie, accidents du travail, famille, vieillesse (retraites), autonomie.

La Sécu, retour vers le futur

« L’administration de l’État doit avoir son rôle limité au contrôle et à la coordination des efforts des différents organismes ». Pourtant, actuellement l’État exerce une tutelle permanente sur les organismes de Sécurité sociale notamment via les agences régionales de santé (ARS).

Il faut en finir avec cela. La Sécurité sociale doit être l’œuvre des intéresséEs eux-mêmes. Nous entendons ainsi réaliser le plan de sécurité sociale en exigeant une augmentation de la part ­patronale des cotisations.

« La démocratie politique implique une gestion des affaires publiques confiée à des élus de la population, au niveau local, départemental, régional et national, de même la démocratie sociale voudrait que des représentants des institutions sociales assument la responsabilité de la gestion des institutions créées au profit des assurés. » Les membres des conseils d’administration des caisses de Sécu doivent donc être à nouveau éluEs par les ­assuréEs sociaux.

À sa fondation, la Sécurité sociale devait « éviter le risque d’étatisme bureaucratique [et] être faite d’institutions vivantes, se renouvelant par une création continue, par l’effort des intéressés eux-mêmes chargés par leurs représentants d’en assurer directement la gestion ». Elle était « un élément de la révolution nécessaire… » Elle est aujourd’hui sous la férule de l’État qui dispose de notre argent et saigne nos hôpitaux.

Le salaire socialisé, un acquis à préserver !

La Sécu, c’est notre argent car c’est une partie de notre salaire qui est versée. Une part est payée individuellement aux salariéEs : le salaire net. L’autre part, les cotisations sont attribuées aux caisses de Sécu et de chômage.

Ce versement dans « un pot commun » est conçu pour satisfaire des besoins liés à la maladie, la maternité, aux charges familiales, au chômage, à l’invalidité, à la retraite. C’est un salaire socialisé ! La part prélevée sur le salaire brut (les cotisations sociales) est redistribuée sous forme de prestations : allocations familiales, remboursement des soins, pensions de retraite.

Ce salaire socialisé a été acquis grâce aux luttes sociales. Il est distribué sous forme de prestations aux assuréEs sociaux et à leur famille, afin de ne pas les laisser sans ressources lors des événements inhérents à l’existence : maladie, accident du travail, chômage, retraites.

Payer le travail et la protection

Les actifs d’aujourd’hui financent les retraites actuelles dans le cadre d’un régime par répartition. Dans un régime de retraite par capitalisation, la logique est ­différente : les actifs épargnent ou placent leur argent, en vue de leur future retraite.

La valeur de la force du travail sur laquelle se fonde le salaire obéit aux lois du marché capitaliste. En revanche, la distribution du salaire socialisé repose sur des critères qui préfigurent une logique socialiste « à chacun selon ses besoins » en rupture avec le dogme libéral qui prétend que le sort de chacunE est fonction de l’effort individuel.

Bien souvent les patrons ne supportent pas de payer leurs salariéEs « hors emploi ». Ils dénoncent fréquemment « les charges sociales » et préféreraient rémunérer leurs « personnels » uniquement pour la période où ils vendent leur force de travail, la période sous leur « subordination ».

Retraites par répartition

La retraite par répartition a un caractère anticapitaliste. Le retraité est un salarié placé hors de la subordination de l’emploi. Il dispose librement de son temps sans contrainte patronale et il perçoit un salaire financé par les employeurs, pas spécifiquement ceux de sa vie professionnelle, mais par le patronat. Il faut s’opposer à toute réduction de salaire durant l’activité professionnelle. Le salaire continué du retraité devrait être identique à celui perçu auparavant.

Le système par répartition démontre l’inutilité de l’accumulation financière pour financer les retraites et ouvre la perspective d’une gestion solidaire et non capitaliste.

Le patronat voudrait accaparer la manne financière de la Sécu, plus importante que le budget de l’État, en privatiser la collecte, la gestion et la distribution. Il souhaiterait supprimer cette conquête sociale et la remplacer par l’assurance privée, l’assistance et la charité.

Pour les travailleurEs, avec ou sans emploi, le maintien, la progression et l’extension des salaires directs et socialisés durant toute leur vie, peut être un moyen fort de changer le rapport de forces entre le capital et le travail. En retraite, sans travail contraint, sans être soumis à l’exploitation capitaliste, ils bénéficient d’un salaire. Mais le rapport de forces reste un élément déterminant… Alors, pour nos salaires, pour la Sécurité sociale, en lutte pour nos salaires !