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Le génocide des Palestiniens par l’État d’Israël avec l’aide des USA et de leurs alliés soulève la révolte à travers le monde entier

Palestine

Lien publiée le 6 novembre 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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Dans la nuit de jeudi à vendredi, après avoir laissé sortir plusieurs centaines de ressortissants d’autres pays et binationaux par le check-point de Rafah, l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait encerclé la bande de Gaza et qu’elle allait y renvoyer les Palestiniens, travaillant en Israël, qu’elle avait retenus après le 7 octobre. Désormais, il n’y aurait plus aucune communication avec Gaza, complètement coupée du monde. Le pire est à craindre, au-delà de l’horreur des massacres de masse déjà perpétrés et des conséquences meurtrières de la famine, du manque d’eau potable, de l’absence de soins médicaux. Vendredi et samedi, l’armée israélienne n’a pas hésité à bombarder l’entrée de l’hôpital al-Shifa à Gaza, un convoi d’ambulances, une école de l’ONU, une de plus, où s’étaient réfugiées des personnes déplacées, ainsi que le camp de réfugiés de Magahazi à Gaza faisant 51 morts, majoritairement des femmes et des enfants.

Le camp de concentration qu’était déjà Gaza devient un véritable camp d’extermination. Plus de 10 000 Gazaouis dont plus de 3900 enfants sont déjà morts, un nombre largement sous-estimé parce qu’il est impossible de retrouver les corps sous les tonnes de béton des tours d’habitation écroulées sous les bombes et il y a au moins trois fois plus de blessés.

Le pouvoir israélien a annoncé avoir ordonné des frappes sur plus de 600 cibles dans la seule journée du dimanche 29 octobre rasant dix tours d’habitation dans le sud de Gaza. Mardi et mercredi dernier, le camp de Jabaliya, à Gaza, qui abrite 116 000 personnes, a été bombardé à plusieurs reprises par l’aviation israélienne à coups de bombes d’une tonne et de missiles, faisant 195 morts officiellement. L’armée israélienne s’est félicitée d’avoir réussi à « viser avec succès » un des chefs du Hamas, affirmant aussi que la population était prévenue -mais où peut aller celle-ci alors que tout est bombardé du nord au sud, y compris les refuges de l’ONU, les écoles et les hôpitaux. Cela n’empêche pas des médias en France et dans d’autres pays alliés du régime sioniste de relayer complaisamment ce récit mensonger en parlant de « dommages collatéraux » et de « boucliers humains » que seraient les civils palestiniens.

Les puissances occidentales complices du plan israélien d’épuration ethnique

Une grande partie de la presse occulte le génocide en cours pour mettre en exergue les appels hypocrites des Etats-Unis et autres gouvernements occidentaux à des « pauses humanitaires » et à « épargner les civils ». Macron, après le flop de sa proposition de coalition contre le Hamas, projette maintenant une conférence humanitaire qui se tiendrait à Paris le 9 novembre. Le ridicule le dispute au cynisme alors que des bombes d’une tonne sont lâchées de façon continuelle à Gaza et que l’artillerie israélienne accompagne ses tirs d’obus au phosphore disséminant leurs particules incendiaires qui mettent le feu à tout ce qui est inflammable, y compris les meubles, les vêtements et les corps humains. Des parties entières de Gaza sont transformées en charniers à ciel ouvert. Affamé·es et sans eau potable, sans abris, les survivant·es vivent un enfer, dans l’attente des bombes qui déciment des familles entières et submergent les hôpitaux qui restent encore debout de blessés que les médecins opèrent le plus souvent sans anesthésie ni médicaments ni électricité. 117 camions d’aide au total ont pu rentrer à Gaza jusqu’au 29 octobre dernier, quand il en faudrait 100 par jour au minimum.

En Cisjordanie, des colons israéliens d’extrême droite se livrent à des pogroms contre les Palestiniens pour les chasser de leurs terres, non seulement en toute impunité mais protégés et encadrés par les soldats israéliens. On y compte déjà plus de 140 morts et 5000 Palestiniens y ont été arrêtés.

Les deux objectifs officiels de l’offensive d’Israël contre Gaza, éliminer le Hamas et sauver les otages qu’il a capturés le 7 octobre dernier, ne résistent pas aux faits. Les familles d’otages sont unanimes pour réclamer l’arrêt des bombardements et accepter les conditions posées par le Hamas, la libération des milliers de prisonniers palestiniens y compris des membres des commandos du 7 octobre. Elles se sont heurtées à un refus catégorique de Nétanyahou emporté dans l’hystérie guerrière pour tenter de sauver son propre avenir de politicien assassin.

Quant à l’élimination du Hamas, si les autorités israéliennes se sont déjà félicitées d’avoir tué plusieurs de ses dirigeants, elles ne cherchent même pas à masquer leurs véritables objectifs, semer la mort et la terreur par les bombardements, mener une opération d’extermination de la population à Gaza.

« Il s’agit d’un cas d’école de génocide, écrit dans sa lettre de démission du 28 octobre, le directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits humains, Craig Mokhiber. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène en Palestine. Qui plus est, les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni et d’une grande partie de l’Europe sont totalement complices de cet horrible assaut. Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations conventionnelles “d’assurer le respect” des conventions de Genève, mais ils arment activement l’offensive, fournissent un soutien économique, des renseignements, et couvrent politiquement et diplomatiquement les atrocités commises par Israël. »

La logique folle des grandes puissances capitalistes au risque d’une extension et d’une généralisation de la guerre

A la suite des bombardements sur le camp de Jabaliya, responsables américains et occidentaux ont fait mine de s’inquiéter du sort des civils palestiniens et de l’insuffisance de l’aide humanitaire que laissait entrer Israël à Gaza. Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Blinken avait fait des déclarations dans ce sens la veille de sa visite en Israël. A peine arrivé à Tel-Aviv, il a apporté un soutien inconditionnel au régime sioniste. « Nous restons convaincus qu'Israël a non seulement le droit mais aussi l'obligation de se défendre et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que le 7 octobre ne se reproduise plus jamais ».

La réalité, c’est que les Etats-Unis qui financent déjà l’armée israélienne sont en train de discuter une nouvelle aide financière qui s’ajouterait à celle de 3,5 milliards de dollars qui lui est accordée chaque année. L’État américain voudrait sans doute pouvoir contrôler la situation, empêcher un embrasement de la région provoqué par la révolte des populations arabes en réaction au massacre des Palestiniens et une extension de la guerre, tout comme d’ailleurs l’Iran ou le Hezbollah, mais il est bien incapable de contrôler la logique de l’escalade militaire dans laquelle il s’est engagé. Son soutien inconditionnel au régime israélien est dans la continuité de toute l’histoire du sionisme et de l’État d’Israël, dont les vieilles puissances coloniales puis les Etats-Unis ont fait le champion de leurs intérêts au Moyen-Orient contre les peuples de la région.

Les puissances occidentales ont déployé ces dernières semaines un dispositif militaire considérable au large des côtes israéliennes, à Chypre, dans le but officiel d’évacuer leurs ressortissants ou de leur porter secours en cas d’extension du conflit au Proche-Orient. Le Royaume-Uni qui y possède déjà deux bases militaires vient de renforcer leurs effectifs. La France y envoie deux porte-hélicoptères et deux frégates, l’Allemagne deux avions de transport militaire A400 et 1000 soldats des forces spéciales et parachutistes, ainsi que trois navires de guerre, les Pays-Bas deux avions de transport militaire C-130 avec à leur bord 200 fusiliers-marins, le Canada un avion C-17A Globemaster lll et plus de 300 militaires...

Ce dispositif augmente de jour en jour, et peut également compter en cas de besoin sur les très importants moyens des groupes navals des deux porte-avions américains dans le secteur, le Dwight Eisenhower et le Gerald R. Ford.

Ce déploiement militaire jusqu’alors dissuasif ne sera probablement pas directement engagé dans la guerre à court terme du fait qu’à ce stade ni l’Iran ni le Hezbollah ne semblent souhaiter y intervenir eux-mêmes directement. Vendredi, devant une foule de milliers de ses partisans, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, tout en revendiquant les attaques menées contre Israël dans le nord du pays pour soulager le Hamas et sans écarter l'éventualité « d'une guerre totale », s’est adressé aux Etats-Unis, qu’il dénonce comme premier responsable de la guerre et des souffrances des Palestiniens, pour empêcher l’extension du conflit en arrêtant l’agression contre Gaza. Peut-être que les uns et les autres comme les régimes arabes laisseront Israël achever sa guerre de nettoyage ethnique sans intervenir. Ils dressent les peuples contre eux, sèment la colère et la révolte qui se retournera contre leur infamie tant au Moyen Orient, plus que jamais une poudrière lieu d’incessants affrontements menaçant en permanence d’une généralisation de la guerre, que dans le monde entier.

« Conflit de civilisation » ? Non, une guerre de classe pour soumettre les peuples et les travailleurs

Des millions de femmes et d’hommes à travers le monde ont bravé la répression de leurs gouvernements pour manifester leur soutien à la population palestinienne. Profitant de l’attaque, clairement antisémite, d’une foule hostile aux Juifs sur un aéroport au Daghestan, une responsable du conseil de sécurité de la Maison Blanche a dénoncé sur X : « une montée mondiale de l'antisémitisme ». Et que lui importe que des milliers de Juifs aient manifesté dans la gare Grand Central de New-York en solidarité avec les Palestiniens et contre les gouvernements des Etats-Unis et d’Israël !

En France, c’est une campagne du même ordre qui a été orchestrée par le gouvernement et une grande partie de la classe politique contre le prétendu antisémitisme des organisations et partis qui ont exprimé leur soutien aux Palestiniens à l’Assemblée et par des rassemblements et des manifestations. Une accusation calomnieuse amplifiée par l’extrême droite de Le Pen et Zemmour, championne s’il en est de l’antisémitisme, qui cherche à salir la légitime solidarité et révolte contre le génocide en flattant les préjugés du racisme antimusulman et islamophobe.

La propagande belliciste mensongère des Etats-Unis et des grandes puissances occidentales définit la guerre comme le produit d’un conflit idéologique entre « l’occident » et ses valeurs -la démocratie et la liberté- et les dictatures quand il s’agit de Poutine ou de la Chine, ou bien prenant la suite de l’« axe du mal » de Bush après le 11 Septembre, du terrorisme islamiste quand ce n’est pas de l’islam tout court. C’est ce qui donne lieu aux théories délirantes du « grand remplacement » de Zemmour et autres comme à la campagne islamophobe systématique menée depuis des années par le gouvernement français, et Macron-Darmanin aujourd’hui.

Quelles que soient ses justifications mensongères, la guerre est le produit de la concurrence exacerbée qui régit les relations internationales comme les rapports entre les classes sous le règne mondialisé du capitalisme, une guerre de tous les instants menée par les classes possédantes contre les travailleurs et les peuples pour accaparer les richesses produites par l’exploitation de la nature et des êtres humains.

Partout, à travers le monde, s’expriment l’écœurement, la colère et la révolte devant les crimes et les mensonges cyniques de Netanyahou, Biden et leurs soutiens. Il est illusoire de demander aux criminels d’arrêter leur œuvre macabre perpétrée en toute conscience et lucidité, de croire qu’il serait possible de faire pression sur eux, de leur faire entendre raison. La guerre est le mode de perpétuation de leur système économique fondé sur l’exploitation et l’oppression. Une paix démocratique respectueuse des droits des peuples ne pourra venir que de leur défaite par les prolétaires du monde entier. Le martyre du peuple palestinien devient le drapeau du soulèvement de tous les exploités pour en finir avec cette barbarie du monde capitaliste.

Galia Trépère