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    Des maisons d’édition dénoncent la guerre israélienne contre Gaza

    Lien publiée le 13 novembre 2023

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Des maisons d'édition dénoncent la guerre israélienne contre Gaza - CONTRETEMPS

    Contretemps relaie une déclaration de Publishers for Palestine (Éditeurs-Éditrices pour la Palestine) appelant à un cessez-le-feu et dénonçant la répression de la solidarité avec la Palestine.

    ***

    Nous invitons les maisons d’édition, éditeurs, éditrices, écrivain·es et professionnel.les du livre du monde entier qui luttent pour la justice, la liberté d’expression et qui croient au pouvoir des mots, à signer cette lettre et à faire partie de notre collectif de solidarité mondiale, Publishers for Palestine / Éditeurs-Éditrices pour la Palestine.

    Nous honorons le courage, la créativité et la résistance des Palestinien·nes, leur profond amour et attachement à leurs terres ancestrales et leur refus d’être effacé·es ou de se taire, malgré les horribles actes de violence génocidaire commis par Israël. Face à la complicité effrayante des médias et des industries culturelles occidentales, nous puisons l’espoir dans l’action des centaines de milliers de personnes qui unissent corps et voix contre les mensonges. Des voix et des corps qui écrivent, chantent, parlent, qui construisent ensemble une communauté de solidarité sur les réseaux sociaux et dans les rues à travers le monde.

    Depuis le 7 octobre 2023, nous assistons aux bombardements incessants de Gaza par Israël. Israël fait subir aux Gazaouis une forme de punition collective en larguant des bombes au phosphore interdites et de nouvelles armes jamais utilisées ailleurs, avec le soutien des gouvernements des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne, de l’Europe et de l’Australie.

    Nous avons vu 1,1 million de Palestinien·nes fuir leurs maisons dans le nord, pour ensuite subir la destruction brutale des hôpitaux et des espaces de refuge dans les écoles, les camps de réfugiés, les églises et les mosquées dans le sud de Gaza. 2,3 millions de personnes, dont 50 % des enfants, se voient cruellement refusées les biens de première nécessité – abri, nourriture, eau, carburant, électricité – alors qu’Israël lance une invasion terrestre. Plus de 10 000 Palestinien·nes ont été tué.es jusqu’à présent, ainsi que des générations entières de familles qui s’étaient réfugiées à Gaza lors de la Nakba de 1948. Nous avons assisté au massacre insupportable de plus de 4 000 enfants par Israël. Comme le déclare Raz Segal, un spécialiste juif de l’Holocauste et du génocide : « L’attaque génocidaire d’Israël contre Gaza est tout à fait explicite, ouverte et sans honte. »

    Israël et les puissances occidentales tentent de concert d’éteindre la dissidence et de maintenir leur contrôle chancelant. Dans le milieu de l’édition et des médias, depuis le 7 octobre 2023, les représailles contre les personnes qui s’expriment ne cessent de s’aggraver et de s’étendre. Nous dénonçons l’assassinat de dizaines de journalistes à Gaza, notamment Mohamed Fayez Abu Matar, Saeed al-Taweel, Mohammed Sobh, Hisham Alnwajha, Mohammad Al-Salhi, Mohammad Jarghoun, Ahmed Shehab, Husam Mubarak, Mohammad Balousha, Issam Bhar, Salam Mema, Assaad Shamlakh, Ibrahim Mohammad Lafi, Khalil Abu Aathra, Sameeh Al-Nady, Abdulhadi Habib, Yousef Maher Dawas et Roshdi Sarraj.

    En tant que professionnel·les du milieu de la culture attentifs aux mots et au langage, nous soulignons que ce génocide a commencé avec l’usage de termes tels que « human animals » par les dirigeants militaires de l’occupation israélienne pour justifier leurs attaques contre les civils de Gaza. Il est choquant de voir un peuple qui a vécu la même expérience dans un contexte génocidaire recourir à ce même langage déshumanisant. Cela rappelle également le langage de l’effacement inscrit dans la mythologie sioniste (et chrétienne) d’« une terre sans peuple pour un peuple sans terre », et que l’on a mis en acte dans la Déclaration Balfour de la Grande-Bretagne coloniale il y a 106 ans, le 2 novembre 1917.

    Ces histoires d’effacement, d’extraction, de dépossession et de contrôle qui relèvent des systèmes de suprématie blanche, coloniaux et capitalistes se reproduisent à présent, même dans le monde des arts et de la culture. Depuis le refus de la Foire du livre de Francfort/Litprom d’honorer le prix décerné à l’autrice palestinienne Adania Shibli (une lettre de protestation contre cette décision a été signée par plus de 1 000 écrivain.es de renom), jusqu’à l’annulation de rencontres d’auteurs tels que Viet Thanh Nguyen au 92Y de New York et Mohammed el-Kurd à l’Université du Vermont, sans compter le récent renvoi de David Velasco, rédacteur en chef de la revue Artforum, les organisations littéraires et d’édition occidentales ont révélé leur profonde imbrication dans les intérêts politiques et économiques américains et israéliens en réduisant au silence et en punissant les écrivain.es qui s’expriment en solidarité avec la Palestine.

    Nous dénonçons la complicité de ceux et celles, œuvrant dans le milieu de l’édition au sein de grands groupes commerciaux comme dans les maisons indépendantes, dont la peur, le silence ou la capitulation face aux pressions de l’occupation israélienne, des donateurs, des bailleurs de fonds et des gouvernements impérialistes permet ou cautionne une telle répression. Nous condamnons la surveillance et la censure des écrivain.es, l’intimidation et le harcèlement des libraires et des professionnel.les de l’édition qui sont solidaires avec les Palestinien.nes.

    L’édition, pour nous, est d’abord et avant tout l’exercice de la liberté, de l’expression culturelle et de la résistance. En tant qu’éditeurs et éditrices, nous nous engageons à créer des espaces pour les voix créatives et critiques palestiniennes et pour tous ceux et celles qui luttent en toute solidarité contre l’impérialisme, le sionisme et le colonialisme de peuplement. Nous défendons notre droit de publier, éditer, distribuer, partager et débattre des œuvres qui appellent à la libération palestinienne sans récrimination. Nous savons que tel est notre rôle dans la résistance.

    La réduction au silence des auteur.es et écrivain.es palestinien.es ne fait que renforcer la répression d’une résistance littéraire palestinienne et contribue au génocide des Palestinien.nes et au vol de leurs terres. Cette répression qui se cache derrière les bombes, les démolitions, les enlèvements et la torture des prisonniers palestiniens est la même qui maintient les archives palestiniennes sous le contrôle israélien. Comme l’a dit l’écrivain Ghassan Kanafani, « la cause palestinienne n’est pas seulement une cause pour les Palestiniens, mais une cause pour chaque révolutionnaire ». Il nous rappelle que personne n’est libre tant que nous ne le sommes pas tous et toutes.

    Il est désormais temps de se tenir aux côtés des Palestinien·nes et d’entrer dans une nouvelle ère de résistance anticoloniale – une ère qui refuse les concessions d’Oslo et la normalisation des liens avec l’État sioniste. Il est désormais temps de se souvenir et de défendre d’autres victoires historiques contre les régimes coloniaux, comme la résistance qui a débarrassé l’Algérie de ses colonisateurs français. Le moment est venu d’intensifier notre soutien à la libération des Palestinien·nes d’Israël et de ses alliés américains et européens. Il est désormais temps de bâtir une solidarité entre nous pour refuser collectivement l’intimidation, la répression, la peur et la violence.

    Nous demandons à nos camarades, amis et collègues de diverses industries de l’édition de signer cette lettre et de soutenir les revendications suivantes :

    – Arrêter le génocide et mettre fin à toute violence contre le peuple palestinien à Gaza, en Cisjordanie, dans toute la Palestine historique et dans la diaspora.

    – Tenir Israël et ses alliés responsables des crimes de guerre qu’ils ont commis.

    – Affirmer les revendications du peuple palestinien en matière de liberté, de résistance et de droit de retour.

    – Soutenir l’appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) contre l’apartheid israélien.

    – S’assurer que les voix palestiniennes ne soient pas réduites au silence lors des futurs salons internationaux du livre et des festivals littéraires à travers le monde. Les accueillir plutôt à titre d’invité.es d’honneur pour qu’ils et elles puissent partager leurs histoires.

    – S’engager à faire de l’industrie de l’édition un véritable lieu d’apprentissage et de liberté d’expression. En tant qu’éditeurs et éditrices, nous nous engageons à créer des espaces pour les voix palestiniennes et celles qui sont solidaires contre la machine de guerre.

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