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PSA Aulnay: la grève résiste

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Lien publiée le 26 avril 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(NPA) Alors que la grève est entrée dans le 4e mois, les deux cent grévistes sont décidés à continuer leurs actions. Jeudi 18 avril, occupation du siège des Constructeurs de l’automobile, et le lendemain, gare de l’Est : une centaine de grévistes sont venus s’adresser aux usagers, ainsi qu’aux cheminots, avec une délégation d’une quinzaine de militants de la CGT et de Sud Rail. Arrivés en gare avec leurs tracts, banderoles, tee-shirts, et badges, ils se sont adressés avec mégaphones aux milliers de salariéEs qui, tous les matins, descendent des trains de banlieue pour se rendre au boulot.

Bien que pressés, nombre d’entre eux, ainsi que les cheminots présents sur place, se sont arrêtés. Bien qu’ayant déjà plus de trois mois de grève à leur actif, les grévistes ont une sacrée énergie et ont mis une ambiance comme on en voit rarement dans la gare. En un peu plus d’une heure, ils ont récolté près de 1 400 euros, et ont pu une nouvelle fois apprécier combien leur grève bénéficie d’un large soutien de la population.

Toujours motivés

Cette solidarité financière donne les moyens à la grève de tenir. Au-delà il y a les motivations : obtenir le retrait des sanctions contre des grévistes (4 grévistes licenciés et procédures en cours contre 4 élus), mais aussi la garantie d’un CDI pour tous en cas de fermeture d’Aulnay. D’autant qu’à PSA, l’argent existe, mercredi 24 avril : la direction compte faire valider par l’Assemblée générale des actionnaires le rachat d’actions pour un montant de 3 200 millions, et la distribution de 30 millions à certains dirigeants pour les remercier de leur zèle et de leurs persévérance à mettre en œuvre le plan de licenciement.

Concernant ce dernier, le TGI de Paris rendra son jugement vendredi 26 avril. Mais les grévistes savent bien que la justice ne leur offrira au mieux qu’un délai supplémentaire, s'il y a invalidation du prétendu Plan de sauvegarde de l’emploi qui vise à liquider 11 200 emplois. Même dans ce cas-là, le problème restera entier : comment construire un rapport de forces pour empêcher PSA de mettre en œuvre son projet ?

C’est dans ce contexte que la direction de Sud PSA Aulnay a décidé de cesser la grève, invoquant des désaccords avec la CGT sur la bataille juridique contre le PSE, accusant la CGT de vouloir monnayer les assignations en justice des syndicats en échange de la levée des sanctions contre les grévistes. Ces accusations qui semblent infondées risquent d'affaiblir un mouvement qui constitue un point de ralliement possible.

Les grévistes sont bien conscients que ce n’est pas à 200 qu’ils feront reculer PSA. Mais tant que la grève tient, la production est bloquée à Aulnay, car les non-grévistes, aussi incertains sur leur avenir, n’ont pas plus envie que les grévistes de se remettre au boulot. Tant que la grève tient, elle peut devenir un point de ralliement pour d’autres salariéEs en lutte contre les plans sociaux. Le rassemblement organisé lundi 22 avril pour accueillir des délégations de salariés de l’agro-alimentaire frappés par des plans sociaux (Fralib et les Moulins Maurel de la région de Marseille, les Pilpa de Carcassonne, Fraisnord près d’Arras ou une chocolaterie de Dijon) montre que c’est possible.