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Aéroport de Roissy : grève contre la précarité et les bas salaires
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Des salariés d'Air France mais surtout des autres entreprises étaient présents : Transdev piste, en butte à un plan de 49 suppressions d'emplois, Passerelle, qui sort d'une grève victorieuse, des bagagistes, des agents de sûreté et aussi des personnels des douanes. Les slogans dénonçaient la précarité, les bas salaires, les temps partiels avec un refrain s'adressant aux patrons, « les salauds ». Ils n'épargnaient pas le gouvernement : « Y'en a ras le bol de ce gouvernement qui prône l'austérité, qui impose la loi Diart. » Cette loi Diart, qui date de la droite et sur laquelle le gouvernement socialiste n'est pas revenu, a renforcé les pressions antigrève : les syndicats doivent déposer un préavis cinq jours à l'avance et les salariés du transport aérien doivent se déclarer grévistes 48 heures à l'avance. Les patrons ont alors toute latitude pour faire pression sur les agents et les remplacer par des non-grévistes, même d'un bout à l'autre du pays. C'est ce qu'ils ont fait lors de la grève de décembre 2011. Et il y a un mois, des agents de Roissy ont été envoyés à Marseille aux frais du patron, payés trois fois leur salaire, pour casser une grève chez ICTS.
L'appel concernait toute la zone de Roissy-aéroport qui regroupe plus de 90 000 salariés, dont plus de la moitié sont émiettés en des dizaines d'entreprises sous-traitantes (750 en tout !), parfois petites, mais souvent reliées à de grands groupes par l'intermédiaire de filiales, et de filiales de filiales.
Cette division permet tous les abus : chez Samsic, (assistance aux passagers à mobilité réduite, plus le ménage, les bagages...), un exemple entre cent, nombre de salariés sont convoqués au jour le jour, ayant peur de rater le coup de fil du soir qui leur permettra de travailler le lendemain. Mais même en CDI, les salariés sont précaires : chaque entreprise est soumise à des appels d'offres tous les trois ans. Quand l'entreprise perd le marché, même si les salariés sont repris, les patrons en profitent pour supprimer les avantages maison, bouleverser les plannings, baisser les salaires, etc. Le travail intègre de plus en plus des coupures dans la journée : les patrons voudraient faire travailler les salariés vol par vol, et y sont arrivés dans certains cas.
Différentes organisations ont apporté leur soutien au mouvement. En particulier notre camarade Nathalie Arthaud, pour Lutte Ouvrière, a souligné que tout le personnel de la zone subit les mêmes attaques et que cela nécessiterait la même riposte. Et en effet des grèves ont éclaté çà et là, lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ou à l'occasion des transferts. Même si les patrons ont saucissonné les salariés en des centaines d'entreprises différentes, leurs intérêts, leurs revendications sont les mêmes. Cette première journée interprofessionnelle en appelle donc d'autres. Correspondant LO