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Le revenu des agriculteurs a reculé de 18,6 % en 2013

économie

Lien publiée le 13 décembre 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) La publication des chiffres des revenus des agriculteurs est toujours très attendue. Elle l'est encore plus aujourd'hui alors que le gouvernement s'est engagé dans une politique de rééquilibrage des aides européennes entre les agriculteurs français. L'objectif : soutenir tout particulièrement les éleveurs, moins bien dotés jusqu'à présent que les céréaliers.

Selon les prévisions publiées jeudi 12 décembre par le ministère de l'agriculture, le revenu annuel moyen des agriculteurs serait en baisse de 18,6 % en 2013, pour s'établir à 29 400 euros. Cette baisse, qui s'explique d'abord par le repli du secteur céréalier, intervient, il est vrai, après trois années de hausse. Le revenu moyen était de 36 100 euros en 2012.

LES CÉRÉALIERS FORTEMENT TOUCHÉS

Même si elle est moins flagrante qu'il y a un an, la disparité des revenus par type de production reste forte. En 2013, il était préférable d'être viticulteur ou betteravier, les deux catégories en tête du classement, plutôt qu'éleveur ovin ou caprin, toujours en queue de peloton. Le différentiel de revenu est de 1 à 3 entre les deux extrémités du spectre.

Les viticulteurs, qui tirent tout particulièrement leur épingle du jeu, après, il est vrai, une année de récolte 2012 historiquement faible, affichent un revenu moyen de 52 600 euros en 2013. Les betteraviers et les producteurs de pommes de terre sont juste derrière, à 50 800 euros. C'est un bon résultat, mais il baisse de 25 % par rapport au record atteint en 2012, à 77 900 euros.

Le retournement des prix, après la flambée de l'été 2012, touche encore plus fortement les céréaliers et les producteurs d'oléagineux et de protéagineux. Leur revenu moyen plonge de 50 %, à 24 200 euros. Ils se retrouvent du coup devancés dans le classement par les éleveurs laitiers, mais aussi, fait assez rare pour être souligné, par les maraîchers et les producteurs de fruits.

TENDANCE GLOBALEMENT À LA BAISSE DU CÔTÉ DES ÉLEVEURS

Grâce à une hausse des prix et des récoltes correctes, les arboriculteurs ont vu leur revenu s'améliorer au point de renouer avec une situation qu'ils n'avaient pas connue depuis le début des années 2000. Les maraîchers sont moins chanceux, pour qui le prix n'a pas compensé les pertes de production. Leur revenu est en recul de 21 %.

Du côté des éleveurs, la tendance est globalement à la baisse, à l'exception des éleveurs laitiers dont la situation s'améliore très légèrement grâce à une revalorisation du prix du lait en cours d'année (25 100 euros en 2013 contre 24 300 euros en 2012). Les éleveurs de caprins et ovins, avec 17 600 euros, continuent àsouffrir et perdent encore du terrain.

Tous les éleveurs subissent l'impact de la hausse du prix de l'alimentation animale, qui les a particulièrement affectés au premier semestre. Ceci est vrai pour les éleveurs de porcs, même s'ils bénéficient du meilleur revenu moyen, à 40 500 euros (contre 45 600 euros en 2012). Mais aussi pour les éleveurs de volaille dont les revenus, du fait de la dégringolade du prix des œufs, chutent plus fortement pour passer de 32 800 à 20 800 euros.

La FNSEA conteste les chiffres

Avant même la mise en ligne officielle des comptes prévisionnels 2013, la FNSEA, principal syndicat agricole, a publié, jeudi, un communiqué pour contester la crédibilité des chiffres. Pas ceux de 2013, mais les chiffres définitifs de 2012. « Comment se fait-il qu'il faille attendre le mois de décembre 2013 pour se rendre compte enfin que les chiffres publiés il y a un an, sont faux, archi-faux », interroge le syndicat.

La différence vient des revenus des céréaliers. Dans la prévision de décembre 2012, ils culminaient à un plus haut historique de 72 000 euros. Mieux, ceux qui cultivaient en plus des betteraves et des pommes de terre, décrochaient le jackpot à 80 000 euros.

Un an plus tard, l'estimation est nettement revue à la baisse, à 56 700 euros pour les céréaliers. La FNSEA dit regretter ces « chiffres erronés, sous les yeux pendant un an, en pleine réforme de la PAC » et d'ajouter que « cela jette un doute sur la sincérité des comptes publics et sur le rôle de la Commission des comptes de l'agriculture ».

Pour en savoir plus :

- la note du ministère de l'agriculture : http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur307.pdf

- la note de l'insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1477