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Journées décisives en Grèce
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le KKE (puissant PC grec), qui a toujours refusé toute confrontation directe avec le pouvoir et qui appelait simplement à de nouvelles élections, appelle désormais , sous la pression de sa base, à encercler le parlement jeudi (cf. l'article en anglais de la Tendance Marxiste internationale, qui évoque une situation en passe de devenir révolutionnaire : ICI)
Papandréou appelle de façon fébrile à "l'unité", mais les rats continuent à quitter le navire ; un nouveau député du PASOK vient de démissionner, alors que 3 ministres appellent au contraire à accélérer les réformes (ICI). Pendant ce temps là, des grèves sectorielles, occupations, se multiplient. Par exemple, la grève des éboueurs s'intensifie ; des camions d'une entreprise privée mobilisés pour casser la grève ont été brulés, et le gouvernement mobilise désormais l'armée (ICI).
Les jours qui viennent vont être décisifs.
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ATHENES (Reuters) - A l'entame d'une semaine décisive pour la Grèce, avec une grève générale de 48 heures, le Premier ministre George Papandreou a appelé le pays à l'unité avant le vote jeudi de nouvelles mesures d'austérité pour juguler la crise de la dette.
"Il s'agit peut-être de la semaine la plus importante pour la Grèce et pour l'Europe", a-t-il déclaré lors d'une entrevue avec le président grec, Karolos Papoulias.
"De notre point de vue, il est très important que toute la classe politique grecque montre son sens de l'unité et des responsabilités", a ajouté le Premier ministre socialiste.
Ne voyant pas d'autre solution pour réduire le niveau de la dette de son pays, George Papandreou a affirmé qu'il ferait adopter les mesures impopulaires réclamées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Le gouvernement dispose d'une courte majorité de quatre sièges au parlement. Au moins deux députés socialistes pourraient s'opposer à une partie du projet mais le Pasok table sur l'appui de deux petites formations pour faire passer ces mesures.
Le plan d'austérité prévoit des hausses d'impôts, des réductions du montant des salaires et des retraites, des licenciements et des modifications dans les accords salariaux.
Le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, a reconnu lui aussi que cette semaine serait celle "au cours de laquelle vont se décider de nombreuses choses, sinon tout".
FORTE MOBILISATION
Face à ce discours, les deux principaux syndicats, l'Adedy pour la fonction publique et le GSEE pour le secteur privé, représentant près de la moitié des quatre millions de salariés grecs, ont promis pour mercredi et jeudi l'une des plus fortes mobilisations depuis le début de la crise il y a deux ans.
Les débrayages devraient perturber les ravitaillements en denrées alimentaires et en hydrocarbures et les transports. Les hôpitaux fonctionneront avec des effectifs restreints.
Les inspecteurs de la troïka (UE, FMI et Banque centrale européenne) ont donné la semaine passée un timide feu vert au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros indispensable pour éviter une faillite de la Grèce.
Ce déblocage devrait intervenir sans doute début novembre, mais Athènes espère se présenter au sommet européen du 23 octobre en ayant fait la démonstration de sa bonne volonté.
Si la nouvelle tranche d'aide est essentielle pour que la Grèce puisse continuer à s'acquitter de ses obligations financières au-delà du mois de novembre, les Européens craignent que ce ballon d'oxygène n'apporte qu'un répit temporaire.
"Il faut démontrer que nous souhaitons de grands changements, nous devons nous présenter à la table des négociations le 23 octobre avec la tête haute et des cartes en mains pour obtenir ce qui est le mieux pour la Grèce", a expliqué George Papandreou.
DÉSASTRE
"Nous sommes parfaitement conscients des énormes changements dans la vie des gens et des problèmes que la crise économique pose aux services publics", ont déclaré les ministres de la Santé, de l'Education et des Transports dans un communiqué conjoint diffusé sur leurs sites internet.
"Mais, soit nous faisons tout ce qui est possible maintenant, soit nous allons au désastre", ajoutent les ministres appelant le Pasok à serrer les rangs.
La grève devrait affecter tous les services publics, perceptions, écoles, aéroports mais aussi les banques et entreprises ou petits commerces.
Même le fonctionnement de la justice devrait être perturbé, les magistrats ne rendant des décisions que dans les affaires les plus sensibles.
Une grève de 48 heures entamée lundi dans le secteur des transports maritimes a déjà provoqué l'interruption de liaisons passagers vers plusieurs îles grecques.
Les services douaniers observent un arrêt de travail de 24 heures et doivent décider de la suite à donner à leur mouvement qui pourrait affecter le ravitaillement en hydrocarbures.
Le mécontentement semble croissant dans la population grecque qui se montre de plus en plus défiante à l'égard de la classe politique pour résoudre ses problèmes.
"Je veux qu'ils s'en aillent. Ils ne peuvent pas résoudre nos problèmes parce que ce sont eux qui nous ont mis dans cette situation", affirme Maria Papadopoulou, une retraitée de 57 ans.
"Je ne manifeste pas d'habitude mais cette semaine, il faut prendre notre destin en mains et adresser un message au gouvernement", a-t-elle ajouté.
Derrière elle, on pouvait entendre de sombres chants de protestation datant de l'époque de la dictature des colonels.