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Grève des intermittents: l’ouverture du Festival d’Avignon annulée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
AVIGNON, 4 juil 2014 (AFP) - L'ouverture vendredi soir du 68e festival d'Avignon a dû être annulée en raison de la grève des équipes travaillant sur les deux représentations prévues, qui soutiennent le mouvement des intermittents, a annoncé le directeur du festival, Olivier Py.
Les spectacles programmés samedi restent pour l'instant à l'affiche, a souligné Olivier Py lors d'une conférence de presse.
Lors d'une assemblée générale, une majorité de salariés du festival ont voté jeudi soir pour la grève appelée par la CGT Spectacle, fer de lance de la protestation contre la nouvelle convention d'assurance chômage durcissant les conditions d'indemnisation des intermittents.
Le vote des équipes travaillant sur les deux spectacles d'ouverture a confirmé vendredi matin cette décision, a précisé Olivier Py.
Par conséquent, "Le Prince de Hombourg", pièce mythique créée à Avignon par son fondateur Jean Vilar en 1951 avec Gérard Philipe, et "Coup fatal", un ballet d'Alain Platel avec des musiciens traditionnels de Kinshasa, ne pourront être présentés, a déploré le directeur.
Olivier Py a précisé que le coût de ces annulations était de l'ordre de 29.000 euros en billeterie.
Les possesseurs de billets pourront soit se faire rembourser, soit choisir un autre spectacle du festival. "Le Prince de Hombourg" ne pourra toutefois pas être reprogrammé pour cette édition, faute de créneau disponible.
En accord avec les salariés, France 2 pourra tout de même diffuser la pièce qu'elle a enregistrée lors de répétitions, a-t-il assuré. Du côté de la chaîne, on se disait encore "incertain" à la mi-journée.
"Je respecte absolument le droit de grève, le combat des intermittents doit rester dans un cadre légal, même si pour le directeur du festival d'Avignon c'est difficile (...)", avait déclaré plus tôt dans la matinée le metteur en scène, dont c'est le premier Festival d'Avignon en tant que directeur.
Le spectre de l'annulation totale s'est toutefois éloigné, après le vote mardi du personnel à 80% contre une grève frappant l'ensemble des représentations.
- Maintenir la pression -
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Tout en rejetant l'idée de blocages ou d'annulation pure et simple des festivals, la CGT Spectacle a maintenu son appel à une "grève massive" dans toute la France vendredi, pour marquer le coup d'envoi du festival d'Avignon, avant une autre journée de mobilisation nationale le 12 juillet.
Dans le "Off" d'Avignon, la majorité des 1.083 compagnies s'est déclarée déterminée à jouer mais la "grande parade" qui donne le coup d'envoi des festivités vendredi après-midi est remplacée par une "marche silencieuse".
A Aix-en-Provence, la tension est montée brutalement jeudi soir avec une manifestation bruyante des intermittents sur la place jouxtant la Cour de l'Archevêché, où était donné l'opéra "Ariodante" de Haendel, qui a dû s'interrompre brièvement.
Vendredi est "la journée la plus exposée", avait reconnu le directeur du festival d'art lyrique Bernard Foccroulle. "Nous gérons la situation au jour le jour". Chaque représentation annulée à Aix "coûterait au moins 150.000 euros", a-t-il estimé, assurant qu'une annulation du festival cette année rendrait impossible les éditions de 2015 et 2016.
Les intermittents (artistes, techniciens, régisseurs exerçant leur activité en alternant périodes d'emploi et de chômage) dénoncent leur nouvelle convention d'assurance chômage qui durcit les conditions d'indemnisation des périodes d'inactivité, dans un secteur où l'emploi précaire est la règle.
La mobilisation de vendredi vise à maintenir la pression alors qu'à Paris, une concertation mise en place par le gouvernement pour une "refonte" du statut a débuté.
Le trio de personnalités chargé par le gouvernement de l'organiser a annoncé son calendrier: les réunions avec l'ensemble des parties doivent se tenir tous les jeudis jusqu'au 24 juillet avant une pause en août et leur reprise en septembre. La mission doit remettre ses propositions avant fin décembre.
L'enjeu est de convaincre les plus sceptiques des intermittents que la concertation n'est pas seulement un leurre visant à passer l'étape cruciale des festivals d'été.