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    SNCM: grève reconduite, le ton monte entre Cuvillier et syndicats

    lutte-de-classe

    Lien publiée le 6 juillet 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Parisien) C'est la première fois que cette hypothèse est publiquement évoquée. Au douzième jour de grève des marins de la SNCM, le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, sommé de clarifier sa position, s'est montré favorable au redressement judiciaire de la compagnie maritime en difficulté financière. Seul moyen, selon lui, de «redonner un avenir» à l'entreprise détenue à 25% par l'Etat. 

    Très remonté, le représentant CGT des marins, a qualifié le ministre de «menteur» et de «liquidateur» estimant que cette option était «un moyen de démanteler la SNCM, avec plus d'un millier de licenciements.» Ce samedi soir, à Marseille, les salariés ont voté la reconduction de la grève.

    La trésorerie «pèse sur la pérennité de l'entreprise 

    Dans un entretien au quotidien La Provence, Frédéric Cuvillier, qui s'était rendu lundi soir à Marseille pour rencontrer les représentants des salariés, justifie ce choix par une double «épée de Damoclès» pesant sur la compagnie. Celle de la trésorerie qui «pèse sur la pérennité de l'entreprise à court et à moyen terme» et celle des «contentieux européens», la SNCM étant condamné par Bruxelles à rembourser 2 fois 220 M€ d'aides publiques jugées illicites.

    «Négocier prend du temps et l'Etat ne peut prendre ces sommes à sa charge. (...) Cela veut dire que si l'on veut échapper aux contentieux, il faut changer l'organisation de la société. (...) Continuer de la sorte aboutirait à une liquidation dont nous ne voulons pas. Chacun doit le comprendre sereinement. Il faut donc un plan de redressement maîtrisé. La situation décrite par la direction de l'entreprise laisse à penser que ce redressement passe par la voie du redressement judiciaire», explique ainsi le secrétaire d'Etat. 

    Il rejoint ici les positions de l'actionnaire principal, Transdev (détenu à parité par Veolia et la Caisse des dépôts), dont l'homme fort Antoine Frérot, PDG de Veolia, préconise depuis fin février la mise sous «protection» de la SNCM, pour «la mettre à l'abri des amendes de Bruxelles».

    Interrogé samedi midi sur RTL, Manuel Valls a simplement dit qu'il était «important de tenir un langage de vérité» appelant à ce que «tout le monde se retrouve autour de la table».

    Cuvillier est «un menteur et un liquidateur» 

    Mais la CGT de la SNCM ne l'entend pas de cette oreille. «Le redressement judiciaire, c'est un moyen de démanteler la SNCM, avec plus d'un millier de licenciements. Ce n'est pas acceptable pour nous. M. Cuvillier est un menteur et un liquidateur», a déclaré le représentant CGT des marins, Frédéric Alpozzo. «Il a fallu 12 jours de grève, précédés d'un préavis d'un mois, pour avoir ça ?», a-t-il encore lancé.

    La CFE-CGC a elle aussi vivement rejeté cette perspective de redressement judiciaire. Le secrétaire d'Etat aux Transports est «passé aux aveux», a ainsi lancé Maurice Perrin, délégué CFE-CGC et représentant des actionnaires salariés au conseil de surveillance. «Si nous n'avions pas porté l'exigence de clarification et de vérité, on nous aurait caché la vérité jusqu'en octobre. C'est un procédé honteux, scandaleux», a-t-il poursuivi. 

    Un courrier du secrétaire d'Etat adressé aux salariés va dans le même sens que ses déclarations à La Provence. Il y affirme notamment que «seul un plan de redressement pour construire une nouvelle SNCM peut permettre de mettre fin aux contentieux européens».

    Le secrétaire d'Etat affirme qu'il faut moderniser la flotte 

    Le secrétaire d'Etat, sans appeler explicitement à la fin de la grève, demande également que «chacun se montrer responsable», affirmant que la situation de la compagnie «s'aggrave de jour en jour» avec la grève et qu'il faut «éviter les surenchères». S'il affirme aussi qu'il faudra «moderniser la flotte de la SNCM», il assure que celle-ci n'est «pas en mesure aujourd'hui de passer commande de nouveaux navires». 

    Le plan industriel de redressement de la SNCM initialement validé début janvier par l'Etat prévoyait pourtant ce renouvellement de la flotte, en même temps qu'une augmentation du temps de travail et un plan de départ de 500 postes (sur 2 600), déjà lancé.

    Dans La Provence, Frédéric Cuvillier évoque à ce sujet la nécessité de «financer un plan social solide, en plus des départs volontaires». Il conclut enfin sur l'importance de «donner une chance de réussite à la mission du négociateur Gilles Bélier», qu'il a nommé lundi dans ce dossier. «Si l'on veut sauver la SNCM, tout le monde doit travailler ensemble.»