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Actu’Ukraine, 27 septembre

international Ukraine

Lien publiée le 27 septembre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.les-crises.fr/actu-ukraine-27-septembre/

Situation dans le Donbass

Il y a eu très peu de changements territoriaux en une semaine. Kiev continue d’amasser des forces.

carte au 24 septembre

carte au 24 septembre

RPD

Malgré les annonces de cessez-le-feu sous la surveillance de l’OSCE, les combats se poursuivent, notamment sur le territoire de l’aéroport de Donetsk. Comme depuis des semaines, les troupes qui y sont encerclées bombardent Donetsk : 2 morts et 4 blessés parmi les civils, et des appartements détruits le 24 septembre. Plusieurs mines ont également été bombardées. Crimes ordinaire des gentils libérateurs pro-européens. Les informations concernant l’aéroport se contredisent régulièrement. Il semble que Kiev y ait toujours des centaines de soldats, mais peut-être très peu de blindés encore en état de marche.

Donetsk continue de se préparer à la guerre. J’ai mentionné la semaine dernière que la RPD avait affirmé avoir un important stock d’armes en cours de réparation. On peut constater que c’est vrai sur cette vidéo.

Des combats et tirs d’artillerie ont également lieu régulièrement dans la banlieue de Donetsk à Avdeevka, Marinka et Gorlovka. Les troupes de Kiev ont quitté Marinka le 23 septembre pour s’installer à Kourakhovo, quelques kilomètres à l’ouest.

Les rebelles se renforcent dans les villages de Nijnyaya Krynka et Jdanovka, récemment abandonnés par Kiev. Les soldats de Kiev continuent de détruire l’infrastructure du Donbass, un pont sur la Krynka a notamment été détruit par les troupes qui ont abandonné Nijnyaya Krynka.

À Debaltsevo, toujours occupée par Kiev, les combats se poursuivent. L’intensité des combats aurait diminué pendant quelques jours, mais repris de plus belle le 25, avec des tentatives des soldats de Kiev de briser l’encerclement. Les pertes de Kiev sont inconnues mais probablement importantes.  Toujours près de Debaltsevo, le bataillon Aïdar aurait abattu 2 soldats (matelots du 73e Centre marin) qui voulaient quitter leur position et reculer, en accord avec l’ordre de Porochenko.

Près de Marioupol, les rebelles tiennent toujours la banlieue est et sont toujours bombardés à l’artillerie “Grad”.

Le vice premier ministre de la RPD Andreï Pourguine a estimé que la guerre avait fait 4000 morts, mais que ce chiffre pourrait être revu à la hausse car de nombreux enterrements ont été faits sans être déclarés. Environ 600 entreprises sont détruites, c’est à dire qu’elles ont subi des dégâts trop importants pour être réparables rapidement. L’estimation des dégâts n’est pas encore faite mais se compte en milliards de dollars, voire en dizaines de milliards de dollars. Le gouvernement de Donetsk a commencé à payer des retraites et aides sociales aux personnes qui en ont le plus besoin : les blessés de la Seconde Guerre Mondiale, les enfants handicapés et les familles aillant perdu le soutien de famille.

La guerre a au passage anéanti la petite industrie automobile ukrainienne, qui dépendait largement des exportations vers la Russie : 139 voitures produites en août, contre 50 000 pour toute l’année 2013. Ce n’est que le début, des centaines de milliers d’emplois qui dépendent des commandes russes sont menacés par l’accord d’association avec l’UE : les secteurs ferroviaire, métallurgique et de l’armement seront les plus touchés. La Russie subventionnait activement l’industrie ukrainienne, et ses importations (tous secteurs confondus) représentaient 10% du PIB de l’Ukraine en 2012, dont 1,5% pour le seul secteur ferroviaire. Clairement, aucun pays d’Europe n’a besoin de voitures ou wagons ukrainiens, et l’industrie russe est plus que capable de remplacer ces importations.

RPL

Les habitants de Lougansk subissent toujours des coupures d’eau et d’électricité.

Les troupes de Kiev ont quitté Starobelsk et Novoaïdar. Kiev a bombardé les rebelles à Lomovatki, qui ont répondu en détruisant environ 9 “unité techniques” (artillerie, blindés…) et environ 40 soldats de Kiev. Aucun rebelles n’a été blessé lors de ce duel.

On signale que des corps de soldats de Kiev sont abandonnés à la faune, les habitants refusant d’enterrer leurs “libérateurs”. Les rebelles donnent aux soldats de Kiev la possibilité de récupérer leurs corps à chaque fois qu’ils en font la demande et ne comprennent donc pas pourquoi ces corps ne sont pas récupérés.

En Novorossie occupée

60%  voire deux tiers des armes lourdes de Kiev sont détruites, Kiev n’a plus de quoi acheter des tanks neufs (l’usine de tanks de Kharkov fait des tanks pour la Thaïlande), et donc plus aucun moyen de lancer une véritable attaque. En conséquence, Kiev prépare 2 lignes de défense, la première allant de Marioupol à Artemovsk, la seconde allant de Slaviansk à Berdyansk en région de Dnepopetrovsk (sur la côte). Porochenko a également affirmé qu’une grande partie de l’armement a été réparé, et quel’Ukraine est de nouveau en mesure de se défendre. Autrement dit, il admet que l’Ukraine était militairement vaincue lorsque le cessez-le-feu a été imposé aux novorusses.

À Marioupol, deux adolescents à vélo ont été visés par des tirs de l’armée de Kiev qui avait là trouvé des adversaires à la mesure de leur courage, l’un des adolescents a été touché à la tête. Un bureau de “volontaires” a été brûlé, sans faire de victime.

Explosion à Kharkov

Bureau de recrutement, à Kharkov, après une explosion

À Kharkov, des maquisards continuent de mener des opérations contre le pouvoir de Kiev. Deux explosions ont eu lieu le 26 septembre à 2h30, puis à 4h. Le premier objectif était le bureau de volontaires dans lequel se trouvaient des munitions et des casques, d’une valeur de 20 000 $, le second était un distributeur de billets de la banque Privatbank, de Kolomoïskiy. Il n’y a eu aucune victime.

De même à Odessa, des maquisards auraient tiré au lance-roquette sur un blindé de transport. Une autre version parle d’un accident, une photo ne montre qu’une petite partie du blindé, sans trace de brûlure, le reste est caché. La version officielle est qu’”il s’est passé quelque chose”.

Marche de la paix, mensonges toujours

En Russie, la 5e colonne a défilé à Moscou, à l’appel du parti Yabloko, de Solidarnost (Kasparov) et des Verts notamment. Leurs revendications sont les suivantes :

  1. Retrait des troupes russes d’Ukraine
  2. Enquêtes judiciaires sur les crimes des soldats russes
  3. Arrêt de la propagande sur les chaînes fédérales
  4. Arrêt et annulation des mesures anti-sanctions (contre les produits agricoles européens etc)
  5. Arrêt de la guerre économique et gazière contre l’Ukraine

Cela correspond très précisément à la propagande américano-kiévienne. Peu importe que Kiev doit plusieurs milliards d’euros à Gazprom pour du gaz déjà livré fin 2013 et début 2014, la marche de la paix affirme vouloir la paix, mais s’adresse pour cela à la Russie plutôt qu’à Kiev qui est en guerre contre le peuple du Donbass et se rend coupable de massacres de façon de plus en plus flagrante. Une dizaine de milliers de personnes ont pris part à cette marche (5000 selon la police, 26000 voire 50 000 selon les organisateurs), dont une part non négligeable de citoyens ukrainiens. Une marche pour le Donbass a eu lieu en même temps et la police a réussi à empêcher les affrontements. Le Monde a filmé la marche pour le Donbass pour illustrer la Marche pour la paix. Pas grave, les lecteurs français ne comprennent pas que les manifestants crient “Donbass, pardon pour la marche des traîtres” et “Donbass, la Russie est avec toi” pendant les ¾ du “reportage”. Les lecteurs du Monde sponsorisent ce genre de désinformation grossière.

Défilé pro-Donbass

Normalement, les drapeaux séparatistes auraient dû alerter le journaliste du Monde qu’il n’était pas à la bonne manifestation

Des défilés beaucoup moins importants ont eu lieu dans d’autres villes. Quelques centaines de personnes ont défilé à Saint-Petersbourg et des affrontements ont eu lieu avec le défilé pro-Donbass, la police a arrêté des manifestants des deux bords. Le défilé pro-Donbass a continué après la dispersion du défilé pro-ukrainien.

20 personnes ont défilé à Petrozavodsk et Saratov, 50 personnes à Perm, presque 100 personnes à Iekaterinbourg, 10 personnes à Novossibirsk, 15 personnes à Syktyvkar, et une personne à Barnaoul (632000 habitants), dont l’affiche a été détruite par des passants. À Omsk, ville de plus d’un million d’habitants, 4 personnes se sont rassemblées pour prendre des photos avant de se disperser. La 5e colonne a encore des problèmes d’implantation en province. Enfin, une cinquantaine de personnes ont défilé à Rostov s/ Don, mais se sont dispersées en voyant arriver des rebelles blessés qui se soignent dans la ville.

Arrestations de prisonniers politiques

Les échanges de prisonniers se font difficilement en raison de l’attitude de Kiev. Selon un journaliste du New-York Times, une grande partie des prisonniers échangés par Kiev contre leurs soldats sont des civils, arrêtés principalement pour leur activisme. Lors d’un échange “28 contre 28″, seuls 7 prisonniers étaient des rebelles. Cette pratique met en danger tout le processus d’échange de prisonnier. Un adolescent relâché lors d’un échange affirme avoir été arrêté dans une ville du front sous prétexte de participation à une bande de tueurs pro-russes, et battu deux jours avant d’être relâché. D’autres ont été arrêtés il y a plusieurs mois dans d’autres régions pour leur participation à des manifestations ou distribution de propagande.

Kiev

À Kiev, c’est tous les jours la fête du nationalisme et de la désinformation. Pour ceux qui ont raté ce billet, le ministre de la défense a récemment tout simplement affirmé que la Russie avait utilisé des bombes atomiques contre les troupes ukrainiennes. Plus récemment, les médias de Kiev ont repris une information diffusée par une activiste russe (Elena Vassileva) affirmant que les corps de 10 soldats russes d’Orenbourg ont été rapatriés. Les noms et années de naissance des soldats tués correspondent aux membres d’une équipe locale de football, “Gazovik” en 2008. Sur 11 joueurs qui ont pu jouer ensemble (en 3-5-2) pendant le championnat 2008, seul le gardien de but a survécu, probablement parce qu’il était resté à l’arrière. Elena Vassileva n’est pas essoufflée par l’énormité de ses mensonges et en a déjà rajouté une couche : l’aviation russe a selon elle tué 300 prisonniers de nationalité russe. Le fait qu’elle ait encore un public donne une idée de l’hystérie collective anti-russe dans l’opinion publique ukrainienne.

Porochenko est toujours aussi aveuglé par l’ambition et croit qu’il va rester dans l’histoire comme ungrand réformateur. Il ne doute vraiment de rien et a accordé un régime économique préférentiel à la Crimée. Rien n’a été fait pour la Crimée de 1991 à 2014, mais ça y est, ils ont commencé à y réfléchir. Si Porochenko pouvait déjà assurer la fourniture d’électricité à ses sujets, ce serait déjà un grand progrès. Entre autres informations récentes, les habitants de Kherson auront des coupures, en cas de nécessité, de 9h à 11h et de 20h à 22h. Face au problème inattendu des températures qui commencent à baisser (sûrement un complot russe), le gouvernement de Kiev s’est rendu compte qu’acheter du charbon à l’Afrique du Sud à 91$ la tonne quand les fournisseurs russes font payer 10% moins cher ne résoudra pas les problèmes du pays. Ils ont donc décidé d’acheter du charbon russe (quantité non spécifiée, de l’ordre de 2 millions de tonnes).

L’Ukraine, la Lituanie et la Pologne ont signé un accord militaire pour la création d’une brigade commune. On retrouve la même alliance qu’au temps de l’Union de Lublin (sauf que le Bélarus ne fait plus partie de la Lituanie).

En attendant, les soldats de Kiev sont enterrés sans être identifiés. Le 23 septembre, 21 soldats inconnus ont été enterrés d’un coup à Dnepropetrovsk. Les autorités ont promis qu’ils ont fait des prélèvements ADN et que les parents des soldats peuvent donner des échantillons pour la comparaison. On verra s’ils acceptent réellement de dépenser cet argent pour des soldats qu’ils n’ont ni formé, ni payé, ni équipés correctement.

Nationalisme

Porochenko a affirmé lors d’une conférence de presse :

«Autrefois la question des guerriers de l’OUN-UPA divisait le pays, c’est pourquoi on ne la mettait pas à l’ordre du jour. Maintenant c’est un très bon moment… maintenant c’est le moment de discuter cette question… Je me souviens des guerriers de l’UPA en tant que héros»

Ça y est, on y est, les guerriers de l’UPA, branche armée de l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens) sont désormais des héros. C’est ça, les nouvelles valeurs européennes, soutenues militairement, économiquement et politiquement par le Bloc Américano-Occidental. Pour ceux qui ne se souviennent pas de la série de billets sur le sort des Juifs de Galicie, il faut lire ou relire celui sur le massacre de Babi Yar, qui est d’actualité. Des dizaines de milliers de Juifs ont été massacrés par balles, dans un trou, près de Kiev. Les bourreaux étaient 300 soldats allemands et 1200 nationalistes ukrainiens. C’était l’épisode le plus important de la “Shoah par balles”.

Une habitante de Kiev écrivait dans son journal, le 2 octobre 1941 :

Une jeune fille russe a accompagné son amie au cimetière et s’est glissée de l’autre côté de la clôture : elle a vu comment des gens nus ont été poussés vers Babi Yar et a entendu les rafales d’une mitrailleuse. Il y a de plus en plus de rumeurs et de nouvelles. Trop monstrueuses pour y croire. Mais nous sommes obligés d’y donner foi, car le massacre des Juifs est une réalité. Une réalité qui nous rend fous. […] Mes cheveux se dressent sur ma tête. […] Il est impossible de vivre en sachant cela.

Monument aux victimes de Babi Yar

Monument aux victimes de Babi Yar

En 2014, Biletskiy, néonazi notoire auquel se sont associés entre autres Tourtchinov et Avakov dans le Front Populaire (Cf. billet du 12 septembre) dit dans une interview :

Notre credo : détruire tout ce qui détruit notre nation.

Comme vous le savez, vous pouvez restaurer presque tout: l’économie, l’ordre dans les rues, la démographie, une armée et marine forte, les armes nucléaires, mais la seule chose qui ne peut pas être restaurée – est la pureté du sang.

Si nous nous trouvons en 30 ans dans la minorité absolue dans leur propre pays, nous ne sommes absolument pas intéressés à qui obtient notre économie, notre pays, notre armée.

La première tâche – pour garder tout cela pour nos propres enfants.

Oleg Odnorozhenko, un référent intellectuel du mouvement néonazi ukrainien écrit :

Les mariages et les relations raciales mélangées sont interdits. L’hygiène raciale, l’éducation nationale et les soins de santé pour tous les Ukrainiens sont sous la garde complète et appropriée de l’État.

L’Ukraine doit mener une politique étrangère active, visant à créer l’Empire ukrainien. … Ensuite, l’Ukraine, en tant que noyau superpuissance de l’Empire, réunira  autour de lui, sur une base égalitaire et équitable, les États indépendants des peuples aryens blancs dans une confédération.

Le monument commémoratif a été profané cette semaine, à l’occasion du nouvel an juif…

Monument aux victimes de Babi Yar en septembre 2014

Monument aux victimes de Babi Yar, en septembre 2014

Torture et massacres

Les prisonniers libérés lors de cet échange de prisonniers ont apparemment eu de la chance, ils étaient enchaînés sur le béton sans possibilité de se coucher pour dormir, mais n’ont apparemment pas été torturé. Une responsable du fond humanitaire récemment relâchée n’a pas eu cette chance. Les témoignages de tortures sur les prisonniers militaires comme civils se multiplient, ainsi que lesdécouvertes de charniers, de civils torturés et abattus, de femmes violées et abattus. On parle maintenant de plusieurs dizaines de charniers. 3 ont été découvertes en une seule journée, dont l’une contenait plus de 30 corps. Des prisonniers libérés parlent de la torture, et d’un grand charnier(“20 mètres par 30″) à Kramatorsk. Stanislav Stankevitch, un rebelle libéré sur lequel les soldats de Kiev ont brûlé une svastika avec une chaîne brûlante raconte la torture à Kramatorsk et affirme que de nombreux civils sont prisonniers dans une vingtaine de trous, enchaînés et régulièrement torturés. Un médecin volontaire parle de sa détention, et de la torture.

Stanislav Stankevitch

Stanislav Stankevitch a eu une svastika brûlée sur la dos et le mot séparatiste sur la poitrine, pendant sa détention.

En plus de la torture et des meurtres, certains organes internes manquent dans les corps de certaines victimes découvertes dans les charniers, ce qui relance les rumeurs concernant un trafic d’organes. Ce genre de rumeur est “trop monstrueux pour y croire”, mais en 2010, 4 médecins ukrainiens avaient été arrêtés pour trafic d’organes. L’enquête sur le trafic d’organes de Serbes tués au kosovo est toujours en cours.

Il y a de plus en plus de rumeurs et de nouvelles. Trop monstrueuses pour y croire. Mais nous sommes obligés d’y donner foi, car le massacre est une réalité.