[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Non Mélenchon, tou-te-s les candidat-e-s n’aiment pas la patrie

    https://www.youtube.com/watch?v=MwvuVvToLdQ

    Lors du journal télévisé de France 2 du 07/04/2017, Jean-Luc Mélenchon a répondu à la question : pourquoi se présenter ? Il a dans un premier temps parlé de l’acte d’un citoyen républicain et démocrate qui agit dans la Cité, et puis qui aspire à jouer un rôle par ses propositions. Il rappelle qu’il a passé sa vie à ça. Il a parlé de son amour pour la patrie et de l’histoire de France, dans laquelle il choisit ses héros, tout en disant que tous les candidat-e-s à cette présidentielle sont animé-e-s d’un amour de la patrie.

    Quelle histoire de France ?

    Son amour de l’histoire de France n’est pas le nôtre. Mélenchon n’a pas cette analyse1 qui met au centre de l’histoire la classe des travailleur/ses, et plus particulièrement la lutte de classe.

    Mélenchon en parlant de l’histoire de France fait l’impasse sur qui la raconte, de quel point de vue. L’histoire de la France officielle c’est celle de nos manuels scolaires, celle racontée par les classes dirigeantes, qui tait la Commune de Paris, qui diminue les atrocités du colonialisme, qui tait le néo-colonialisme, l’impérialisme français, c’est celle qui fait confondre les partisan-e-s de Lénine et les partisan-e-s de Staline…

    L’histoire qui nous intéresse, c’est l’histoire des exploité-e-s, des opprimé-e-s de France, mais aussi de tout pays, de toutes régions, qu’elles soient nationales ou non2. Ce qui nous intéresse, ce sont les mouvements sociaux qui font que les exploité-e-s, les opprimé-e-s, prennent conscience de la force qu’ils et elles ont, de la centralité de leur position dans la société, prennent conscience que tout ce monde repose sur elles et eux.

    Nous ne choisissons pas quelques héros (héroïnes aussi?) dans l’histoire des exploiteurs. Les seuls héros et héroïnes, ce sont les travailleur/ses, les exploité-e-s, les opprimé-e-s qui s’organisent, et qui elles et aux aussi monsieur Mélenchon, en plus de leur travail, font de la vraie politique.

    La patrie, un amour ?

    Comment est-il possible que Mélenchon, qui connaît pourtant les positions du NPA et de Philippe Poutou, comme celle de LO et de Nathalie Artaud, puisse dire que tous les candidat-e-s sont animé-e-s d’un amour de la patrie ?

    Même si Mélenchon ou les militant-e-s de la France Insoumise peuvent rappeler facilement que ce terme de « patrie » a été réapproprié par la propagande révolutionnaire de 1789 (« amour sacré de la patrie » dit la Marseillaise), depuis au moins la politique impérialistes et chauvine de la Troisième République, qui a contribué préparer la boucherie de 1914, il a pris un sens nationaliste. Et même dans le sens dit révolutionnaire, il efface là encore, au même titre que le terme « citoyen-ne »3, la notion fondamentale de classe, et des intérêts antagonistes entre deux classes centrales : la classe des travailleur/ses et la classe des grands patrons.

    Ne pas mettre ceci en perspective est révélateur du fait que le programme de la France Insoumise ne permettra pas de changer la société fondamentalement. L’exploitation capitaliste, tant qu’elle est faite par de « bons » patrons respectueux de la France, n’est pas un problème

    Dans le programme de Mélenchon, cela conduit à substituer à l’antagonisme des classes fondamentales l’idée selon laquelle il serait possible de distinguer de « bons » patrons, qui seraient d’accord pour respecter les lois de la future VIe République et pour bien investir par l’incitation fiscale, et les mauvais patrons soumis à la « Finance ».4

    Ni patrie, ni patron

    Pour nous, ce n’est pas en donnant carte blanche à un bon tribun au service de « la France » que nous pourrons changer la société et en construire une nouvelle, sans exploitation, sans oppressions. Il n’y a pas photo, deux travaileur/se-s de Roumanie et de France ont mille fois plus d’intérêts communs que les travailleur/se-s de France et les patrons français. C’est en ces termes que nous analysons notre rapport à la nation, cadre qui nous est imposé par l’histoire des dominants, mais dont nous voulons nous débarrasser en luttant dans une perspective internationaliste :

    « Il va absolument de soi que, pour pouvoir ne serait-ce que lutter, la classe ouvrière doit s’organiser chez elle en tant que classe, et que le territoire immédiat du combat est son pays. C’est dans cette mesure que la lutte de classes est nationale, non dans son contenu, mais, comme le dit le Manifeste communiste, dans sa forme. »5

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !


    1. Il parle d’ailleurs dans l’interview de Mitterrand qui se moquait de son « catéchisme » lorsqu’il expliquait pourquoi les gens font de la politique. Ce « catéchisme » du jeune Mélenchon fait référence au courant trotskiste auquel il appartenait avant de rejoindre le PS et qui, même s’il est défendu parfois de façon dogmatique par des courants ou partis politiques, met au centre de l’histoire la classe des travailleur/ses.

    2. Le livre Une Histoire populaire des États-Unis de 1492 a nos jours (2003) de Howard Zinn, ou le livre Une histoire populaire de l’humanité (2015) de Chris Harman, sont de bons exemples de l’histoire qui nous intéresse.

    3. Voir l’article de la Tendance CLAIRE : http://tendanceclaire.org/article.php?id=1157.

    4.Voir la brochure de la Tendance CLAIRE sur le programme de la France Insoumise : http://tendanceclaire.org/article.php?id=1175.

    5. Critique du programme de Gotha, Karl Marx.

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    France

    Analyse critique du programme du « Nouveau front populaire », deuxième partie

    La Tendance CLAIRE appelle à voter pour tou-te-s les candidat-e-s du Nouveau Front populaire, alliance imposée par les circonstances, auquel elle apporte un soutien critique. Nous avons publié dimanche une analyse critique de la première partie de son programme, consacrée aux mesures de « la rupture » des « 15 premiers jours ». Nous poursuivons aujourd’hui avec l’examen des mesures annoncées pour la suite, celles des « 100 premiers jours » ou « l’été des bifurcations ». Contrairement aux premières mesures, qui seraient prises par décret dès la nomination du nouveau gouvernement, celles-ci, tout en relevant également de l’urgence sociale et écologique, seraient plus substantielles. Elles passeraient par des lois discutées et votées à l’Assemblée nationale lors d’une session extraordinaire début août et une seconde session en septembre.

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Soutien critique au Nouveau Front populaire

    La Tendance CLAIRE appelle à empêcher l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir par la mobilisation dans la rue des travailleurs/se-s et des jeunes comme par le vote pour les candidat-e-s de la gauche unie.

    Le programme du « Nouveau Front populaire » (NFP) a été publié vendredi. Comme on s’y attendait, ce n’est évidemment pas un programme communiste révolutionnaire, ni même révolutionnaire tout court !

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Élections européennes : votons et faisons voter pour l’Union populaire !

    La campagne de la France insoumise pour les européennes a confirmé une nouvelle fois sa capacité de mobilisation militante, bien au-delà de toutes les autres forces politiques, avec des meetings et des réunions publiques très fournis, une omniprésence des diffusions, des affichages, des porte-à-porte sur tout le territoire. De ce point de vue, la campagne est en elle-même un succès pour la FI. De plus, par son engagement sans faille pour un cessez-le-feu à Gaza et pour le soutien à la lutte du peuple palestinien, la France Insoumise a réussi le double exploit de s’adresser à de larges segments de la population non-blanche et de la jeunesse tout en étant la cible permanente des médias bourgeois et de la quasi-totalité du champ politique bourgeois, lui-même segmenté par différentes forces politiques opposées les unes aux autres.
     

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook