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    Transport routier : c’est dans la rue qu’on gagne

    Par Damien Lanchron (16 décembre 2013)
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    Article paru dans L"anticapitaliste n°221 (12/12/2013)

    Environ 600 salariés du transport routier ont manifesté le mardi 3 décembre. À l’appel de 5 syndicats, ils défendaient le congé de fin d’activité (CFA), réclamaient une hausse générale des salaires de 5 %, et ont obtenu une première victoire.

    Le CFA est un régime de pré-retraite commun à tout le transport routier (marchandises, voyageurs) soit 618 000 personnes. C’est un acquis d’une lutte, le conflit massif de 1996, qui permet aux salariés de partir à 55 ans (57 depuis la réforme Fillon) pour compenser la pénibilité et la dangerosité des métiers concernés. De plus, il entraîne le remplacement des partants par l’embauche en CDI de jeunes qui, sans cela, seraient aujourd’hui sans emploi.

    La mobilisation a payé car le patronat a dû passer les cotisations aux collecteurs du CFA de 2 % à 2, 8 %, une revendication commune des syndicats CFDT-CGT-FO-CFTC-CGC. Cette cotisation est financée à 60 % par les employeurs et 40 % par les salariés, ce qui va permettre de compenser le déficit de 16 millions. Pour la CGT, « c’est une belle victoire acquise dans l’unité », mais « le combat n’est pas pour autant terminé » car l’État annoncera en 2014 son désengagement sur les subventions. C’est donc une victoire à très court terme !

    Le salaire de la peur
    Les salariés revendiquent une augmentation de 5 %, mais les négociations piétinent. Le patronat propose une hausse indécente de 0, 5 %, ce qui fait qu’avec celle du Smic (1, 4 % en janvier), le début de la grille des salaires sera en dessous de celui-ci…

    Dans le transport, le plus haut coefficient culmine à peine à 36 centimes au dessus du Smic et c’est le nombre d’heures travaillées qui fait la paye. C’est une branche où les salariés peuvent encore atteindre 250 heures mensuelles !
    Pour les prochains rendez-vous les 16 et 18 décembre, « ces dossiers pourraient être bouillants, pour ne pas dire bloquants », avertit l’intersyndicale.

    Trop d’heures, trop pénible, trop dangereux, trop polluant : absolument capitaliste ! Alors, une grève dure et massive, comme en 84, 92, 94 ou 96, pour tout bloquer, pour la nationalisation et la rationalisation sous contrôle ouvrier du transport et de la logistique ? Chiche !

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