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    Régionales : le FN au seuil du pouvoir ? C’est aux travailleur-e-s de prendre le pouvoir !

    Par Lakhdar Bouazizi ( 4 décembre 2015)
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    Les sondages de fin de semaine donnent le Front National en tête au premier tour des élections régionales (ce dimanche), nationalement et dans six régions1. Autrement dit, d'après les médias bourgeois, ce parti raciste et anti-ouvrier2, dirigé d'une main de fer par le clan Le Pen, serait aux portes du pouvoir. Malgré notre méfiance envers les sondages, aisément manipulables par leurs commanditaires, cette hypothèse est à prendre au sérieux, car chaque fois qu'il prend le pouvoir localement, le FN démontre son hostilité à toutes les organisations des exploité-e-s et des opprimé-e-s3.

    Certes le FN n'apparaît pas non plus aux yeux de la bourgeoisie comme un candidat acceptable pour la représenter à des échelons importants de l'appareil d'État. Et ce malgré un recentrage sur la voie électorale vers le pouvoir, effectué sous la houlette de Marine Le Pen contre la volonté de son père qui a toujours refusé cette stratégie. C'est ce que démontre notamment la déclaration de Pierre Gattaz, représentant du patronat (MEDEF), disant le 1er décembre que le programme économique du FN serait « exactement l’inverse de ce qu’il faut faire »4. Ce qui n'empêche pas le PS et l'UMP de reprendre à leur compte de nombreuses propositions dont le FN n'aurait pas à rougir – tout dernièrement, le renforcement de l'État policier et la militarisation de l'espace public sous prétexte d' « antiterrorisme ».

    C'est notamment sur le plan de la politique monétaire (rupture avec l'euro) et douanière (protectionnisme) que son programme entre en contradiction avec les intérêts de la bourgeoisie française, laquelle, en raison de son caractère impérialiste, souhaite majoritairement poursuivre la « construction » européenne et maintenir la libre circulation des biens et des services à ses frontières.

    Mais même si le FN ne représente pas aujourd'hui un danger fasciste, il sera certainement plus difficile de militer sous des régions FN, voire sous un gouvernement FN. L'ensemble du mouvement ouvrier ferait face à une répression accrue.

    Beaucoup de militant-e-s voudraient une union électorale de la « vraie gauche ». Mais nous ne pouvons pas nous unir aux élections au Front de Gauche qui vote l'état d'urgence et justifie la répression qui s'abat ici et maintenant sur nous.5

    Plus généralement, il est urgent de faire émerger une vraie alternative, frontalement opposée aux capitalistes et à leur monde. Alors que le FN surfe sur un profil « anti-système » mensonger, le FdG tourne le dos à ce sentiment, cautionner en permanence les institutions de « la République ».6

    Beaucoup de militant-e-s du FdG croient sincèrement à la voie réformiste pour défendre l'égalitarisme. Mais il n'y a aucune marge de manœuvre aujourd'hui pour une politique de réformes sociales en faveur des travailleur-se-s. A partir du moment où ils ne veulent pas rompre avec le capitalisme, les réformistes sont condamnés à mettre en place les mêmes politiques d'austérité que les autres.

    Et dans une situation révolutionnaire caractérisée par le contrôle des travailleur-e-s sur la production et par l'auto-organisation des masses, les dirigeants réformistes se rangeraient sans aucun doute du côté du Capital.

    C'est pourquoi le NPA, qui a décidé de ne pas se présenter aux élections régionales, appelle à voter pour les listes de Lutte Ouvrière qui « sont les seules à se situer clairement dans le camp du monde du travail et en totale indépendance vis-à-vis des partis au pouvoir nationalement ou localement » (communiqué du 2 décembre 2015)7.

    Mais n'oublions pas un autre aspect souvent négligé par les grands médias. Le premier parti de France, à ces élections comme à tant d'autres, sera l'abstention. En majorité, les travailleur-e-s ne croient pas aux promesses mensongères des politiciens professionnels – et rappelons que ceux du FN sont aussi corrompus que les autres8 ! Toutes les forces anticapitalistes ont la responsabilité de faire émerger une alternative à ce monde pourri, à cette société fondée sur l'exploitation, le sexisme et le racisme. Les élections sont une occasion parmi d'autres de faire connaître cette alternative. En s'appropriant le(s) programme(s) proposé(s) par leur(s) parti(s) pour réorganiser l'économie et la société, les travailleur-e-s auto-organisé-e-s pourront abolir le capitalisme et l'État bourgeois en élisant leurs délégué-e-s sur la base de mandats impératifs, tournants et révocables.

    • A bas tous les partis au service du capital : PS, UMP, FN et leurs satellites !
    • A bas l'état d'urgence qui ne sert qu'à étouffer nos luttes !
    • A bas la guerre décidée par le gouvernement bourgeois pour défendre les intérêts impérialistes !
    • A bas l'islamophobie et tous les racismes qui divisent les travailleur-e-s !
    • Convergence des luttes vers la grève générale !
    • Interdiction des licenciements, partage du temps de travail !
    • Collectivisation des moyens de production sous le contrôle des travailleur-e-s !
    • Vive la révolution socialiste internationale ! Socialisme ou barbarie !

    1http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/03/le-fn-en-tete-des-intentions-de-vote-dans-six-regions_4822959_4640869.html.

    2Sur le programme du FN, lire « Un “tournant social” du FN ? », http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=841.

    3Par exemple : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=15448.

    4 http://www.lesechos.fr/elections/regionales/regionales-2015/021523338327-gattaz-sen-prend-au-front-national-1180419.php.

    5Lire « La barricade aurait-elle trois côtés », http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=855.

    6http://www.liberation.fr/france/2015/12/04/le-fn-et-le-front-de-gauche-pas-du-tout-le-meme-combat_1418300

    7http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=15845

    8http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=1660

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