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    Chroniques de la blanchisserie III : Réorganisation du service transport

    Scoop dans la BIH : la direction veut réorganiser le travail ! C'est l'occasion de faire un point sur la combativité, mais aussi sur les difficultés de la lutte.

    Comment le linge nettoyé à la blanchisserie est-il acheminé aujourd'hui jusqu'aux hôpitaux de la région ?

    L'acheminement se fait par camions. La BIH a son propre service de transport et elle sous traite une partie du transport à une boîte privée. Les établissements passent commande du linge par service (pédiatrie, cardiologie, urgences etc.). Chaque service est traité par le service distribution de la BIH qui, 16h/jour traite les demandes en remplissant des navettes (gros chariots métalliques à roulettes) avec tous les articles demandés (draps, serviettes, torchons, vêtements de travail du personnel hospitalier, couvertures etc.). Cela demande un énorme travail de manutention, très physique et une organisation très contraignante. Même si l'informatisation est omniprésente, le travail physique est prépondérant. Les chauffeurs remplissent leurs camions manuellement aussi. Les chauffeurs de la BIH ont toujours été habitués à le faire. Ceux de la boîte privée, beaucoup moins. Très peu de chauffeurs privés postulent pour assurer les livraisons de la BIH tant le boulot est difficile, plus difficile que la moyenne des entreprises pour lesquelles ils travaillent habituellement.

    Si j'ai bien compris, les patron-ne-s veulent faire un grand chambardement ?

    La direction de la BIH prévoit de supprimer la partie transport en interne qui représente une petite dizaine de chauffeurs et quelques petits camions pour la confier à une entreprise privée basée à 20 km. Cette entreprise travaille déjà en sous traitance pour la BIH et petit à petit se voit attribuer de plus en plus de tournées.

    En gros, ils veulent « externaliser » la partie transport...

    La BIH paie la prestation de service à l'entreprise sous-traitante. Celle-ci paie le salaire de ses chauffeurs. Les chauffeurs font beaucoup d'heures sup pour pouvoir assurer ces tournées. Apparemment, ils galèrent bien même s'ils ont une paie correcte qui, au prorata des heures effectuées n'est pas du tout si intéressante (j'imagine que tu connais bien ce principe). L'argument de la direction de la BIH pour sous-traiter le transport à une boîte privée est économique bien sûr : cela coûtera moins cher. Le problème, c'est qu'elle ne fournit aucun chiffre.

    Et tes collègues en pensent quoi ?

    Les chauffeurs de la BIH font confiance à la direction et ne lui demandent aucun compte. Pourtant, il paraît évident que l'entreprise privée va se voir attribuer un marché sûr et juteux, sinon, pourquoi le prendrait-elle ? Ce type de transfert est à l'image de ce qui se passe depuis 15 ans au sein de La Poste par exemple.

    À ton avis, est-ce que les chauffeurs vont finir par ouvrir les yeux ?

    Cette semaine, la direction va donner une nouvelle tournée à l'entreprise privée, une de plus... Les chauffeurs de l'entreprise privée ne savent même pas comment ils vont devoir s'organiser. Ils sont, eux aussi, mis devant le fait accompli. Il ya quinze jours, lors d'une réunion, le président de la BIH a clairement fait savoir que l'avenir de la BIH était menacé et notamment celui des chauffeurs (qui seront en fait les premiers à sauter). Tout cela est fait sans aucune concertation avec les chauffeurs qui apprennent au coup par coup les changements, sans qu'ils aient leur mot à dire.

    Ça ressemble à un passage en force...

    Un autre élément vient noircir le tableau. En 2016, les FCO (formations continues obligatoires), renouvelables obligatoirement tous les 5 ans, doivent être repassées. Il se pourrait donc que la BIH précipite les choses. Ces formations coûtent 700€ hors taxes environ et, multipliées par autant de chauffeurs, on imagine très bien que cela pourrait inciter la direction de la BIH à se dépêcher, surtout qu'il y a les 5 jours de salaires et les frais de déplacement nécessaires pour suivre la formation qui s'ajoutent au coût... 5 jours à ne rien produire en plus...
     

    Face à cette menace, est-ce que les salarié-e-s envisagent de s'organiser pour lutter ?

    Il faut le répéter : il n'y a pas d'organisation syndicale à la BIH. Il est donc impératif que les chauffeurs s'auto-organisent et demandent des comptes à la direction. Mais les chauffeurs de la BIH ne sont pas réellement motivés dans la mesure où ils ne perdront sans doute pas leur emploi. En effet, leur contrat de travail n'indique pas qu'ils sont chauffeurs, ils sont juste employés de la BIH et seront reclassés dans les ateliers quand la sous traitance du transport sera effective. Ils deviendront des ouvriers de production comme les autres. Même s'ils sont tous chauffeurs à l'origine, certains venant du transport privé même.

    La sécurité de l'emploi primera peut-être sur la volonté de se bagarrer... Mais, il y a peut-être une lutte à mener, pour la dignité d'abord, et puis parce que travailler pour un sous-traitant risque d'amener la dégradation des conditions de travail des chauffeur-e-s. Quand on bosse pour un sous-traitant, c'est encore plus dur de se mobiliser contre ses chefs, parce que si jamais tu l'ouvres, le sous-traitant peut te muter sur un autre lieu de travail.

    Souvent les routier-e-s sont très attaché-e-s à leur métier... Ce serait peut-être une bonne idée de faire appel à un syndicat de routier-e-s combatif ? Et aussi, bien sûr, de préparer le terrain dans ta boîte en discutant avec tes collègues sur l'importance d'être tou-te-s solidaires avec les chauffeur-e-s si jamais ils/elles se mettent en grève ?


    Oui, d'autant que les chauffeurs de la BIH vont se retrouver à travailler dans les ateliers alors qu'ils sont habitués à rouler. Je pense qu'il serait bon de sensibiliser un syndicat de routiers sur ce problème. Sensibiliser également les routiers de la boite privée au fait qu'ils vont « prendre » le boulot de collègues, alors qu'eux mêmes sont mis devant le fait accompli par leur direction. Celle-ci leur ajoute du travail sans les avoir consultés. Je me plaîts à croire qu'il pourrait y avoir une prise de conscience des routiers, d'une certaine solidarité entre eux.

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