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    Élections municipales et européennes : pour des listes anticapitalistes défendant un programme anticapitaliste !

    Par Tendance CLAIRE (21 mai 2013)
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    La direction du parti ne tire aucune leçon du passé. La motion qu’elle soumet au CPN propose de discuter de listes communes avec le Front de gauche aux municipales (mais pas aux européennes... comprenne qui pourra !) autour d’un « plan de mesures d’urgence sociale et démocratique ». Autrement dit, la porte est ouverte pour des alliances à géométrie variable et pour une campagne qui mettrait de côté l’axe fondamental de toute stratégie anticapitaliste : la rupture avec les institutions et la nécessité d’un gouvernement des travailleurs pour exproprier les grands groupes capitalistes. Cet axe devrait structurer l’ensemble de nos campagnes, même si bien sûr nous devrions l’articuler avec des revendications locales lors des élections municipales et la nécessité de rompre avec l’UE lors des élections européennes.

    Nous devrions utiliser les élections pour expliquer le sens de notre intervention dans les luttes (en opposition à la politique des bureaucraties syndicales, pour l’auto-organisation et le front unique dans l’action...) et pour promouvoir nos solutions. Chercher à se mettre d’accord, avec le Front de gauche autour de quelques mesures partielles, c’est nécessairement mettre sous le boisseau ce qui « fâche », c’est-à-dire l’essentiel.

    Le texte soumis au congrès parisien (qui a fait consensus entre toutes les sensibilités du parti) fixe une orientation claire qui devrait être majoritaire au sein du NPA : nous voulons aller aux élections avec un programme anticapitaliste : un programme de transition qui relie nos revendications à la nécessité du pouvoir des travailleurs pour les imposer. Nous nous adressons en conséquence uniquement aux forces anticapitalistes pour le défendre avec nous : cela exclut toute possibilité de liste commune avec les composantes du FdG, mais permet d’ouvrir des discussions avec Lutte ouvrière et Alternative libertaire. Nous proposons au CPN de suivre le même chemin : priorité aux discussions avec LO et AL pour des listes anticapitalistes indépendantes, pour explorer la possibilité de se présenter à la fois aux municipales et aux européennes.

    Le texte de la position Y refuse, au niveau national, tout accord avec le FdG. Nous sommes totalement d’accord. En revanche, il envisage la possibilité, au niveau local, de listes communes avec des composantes du FdG qui refuseraient tout soutien même critique au gouvernement ou aux municipalités de gauche. C’est une condition nécessaire, mais non suffisante : toute liste commune devrait se faire sur un contenu anticapitaliste conséquent.

    En outre, la position Y propose l’axe suivant pour les campagnes de 2014 : « Contre le gouvernement et l’austérité, contre la droite et l’extrême droite : Préparons la Riposte ». C’est insuffisant. Si nous devons marteler notre opposition frontale à ce gouvernement au service des capitalistes, nous devons aussi mettre l’accent sur nos solutions, qui doivent être radicalement différentes de celles du Front de gauche, en les articulant toutes à un objectif clair : «Tout le pouvoir aux travailleurs : exproprions les capitalistes pour satisfaire les besoins sociaux ! »

    Il faut s’adresser à tou-te-s les travailleurs/ses écoeuré-e-s par ces politiciens au service du système et mettre l’accent sur la bonne cible (la propriété privée des moyens de production) et le bon moyen pour l’atteindre (l’auto-organisation, et non le recours à l’homme providentiel). Décliner un catalogue de mesures d’urgences sans dire comment les imposer, ne convaincra personne et ne permettra pas de faire avancer la conscience anticapitaliste des travailleurs.

    Enfin, nous devons être clairs sur ce que nous ferons au 2e tour des municipales : nous sommes d’accord avec la PY pour ne pas appeler à voter PS face à l’UMP. Mais nous sommes en désaccord sur le fait d’appeler à voter PS face au FN (qui risque d’être présent dans beaucoup de municipalités au second tour). Le PS, comme l’UMP, est aujourd’hui un parti bourgeois qui sert les intérêts des capitalistes. On ne peut lui apporter aucun soutien électoral. L’union sacrée avec la bourgeoisie est tout sauf un moyen pour contrer le FN, qui aurait beau jeu de s’ériger en seul opposant à l’ensemble de la classe politique. Face au discrédit croissant de l’UMP et du PS, c’est notre capacité à incarner une alternative politique crédible et désirable, totalement indépendante des forces du système, qui sera le meilleur rempart contre la menace fasciste qui réapparaît avec l’approfondissement de la crise.

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