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    Lycée Bergson : pas une bavure, des violences orchestrées

    Par Pauline Meriot (27 mars 2016)
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    La vidéo du lycéen d'Henri Bergson qui s'est fait tabasser par des flics est maintenant très connue. Non, ce n'était pas une « bavure » comme le disent certains média. Ce lycéen qui a fait le tour du web a été le plus malmené, mais il n'est pas le seul, loin s'en faut. Sur place, les lycéen-ne-s racontaient ce vendredi matin comment s'était passée cette journée sanglante.

    Les lycéen-n-es se lançaient des œufs entre eux et elles, un œuf est tombé sur un policier. Les flics n'attendaient que ça pour commencer des interpellations. A partir de là les lycéen-ne-s ont dirigé leurs œufs sur la police. Qui a gazé. Chargé. Couru vers eux et elles, matraques en mains. Même des lycéen-ne-s qui étaient là en spectateur se sont retrouvés sous les coups.
    "là on te frappe pas, si tu veux on peut te frapper jusqu'à ce que t'arrives pas à te relever"

    M, 16 ans raconte :

    « J'ai jeté un œuf. 10 minutes plus tard ils m'ont mis à l'écart dans un coin. Ils m'ont mis des coups de matraque (dont un qui m'a laissé un bleu que j'ai pris en photo). Ils étaient deux : un CRS et une personne de la BAC en civil. Le « Baceux » m'a donné des coups de matraque et le CRS de casque avec sa visière. Je disais "arrêtez" je les poussais pour qu'ils arrêtent. Ils ont continué en me disant "là on te frappe pas, si tu veux on peut te frapper jusqu'à ce que t'arrives pas à te relever". Après un silence ils ont pris ma carte d'identité en photo en me disant que si je ne partais pas du lycée il viendraient le lendemain matin chez moi. »

    Il est resté malgré les menaces.

    En voyant une amie qui suffoquait à terre, S., 16 ans, est allé demander de l'aide aux policiers qui lui ont répondu en l'insultant. Ils étaient au volant de leur voiture et se sont mis à foncer sur les lycéen-ne-s. En voyant cela, S. a mis un coup de pied dans leur voiture, presque par réflexe. Cela a suffi à le faire embarquer au commissariat :
    « Ils m'ont plaqué au sol. Menotté. Dans la voiture la policière au volant a dit que j'étais "une sous-merde", que c'était vraiment "une génération de merde" qu'on n'était "pas éduqués". Le policier à côté de moi qui me tenait m'a dit que si je bougeais je me prendrais une claque. Le trajet a duré deux minutes pendant lesquelles la policière n'a cessé de m'insulter.
    Au commissariat, ils m'ont menotté à une chaise. il y avait autour de cinq flics qui se sont moqués de moi en m'insultant « ferme ta gueule » « t'as pas à parler », « espèce de pédé », « t'es un voyou » alors que je demandais à aller aux toilettes. Ils ne m'ont laissé y aller qu'au bout d'une heure et demie.
    Les insultes ont duré tout le temps ou je suis resté au commissariat (2 à 3h je pense). Ce qui m'a étonné, c'est qu'il n'y en avait vraiment pas un pour rattraper l'autre. Une flic est arrivée plus tard et a dit en me voyant « ah c'est lui le petit con. » »

    Ses copains témoignent que ce sont eux qui ont prévenu ses parents. Les flics l'ont gardé plusieurs heures au commissariat sans s'en donner la peine – T. est mineur. Pour finir, son ADN a été prélevée (salive, empruntes digitales). Il est convoqué pour 'outrage à agent » dans trois mois.

    V., la meilleure amie du jeune dont le tabassage a été filmé raconte aussi sous le choc comment il s'est retrouvé presque inconscient suite au gazage lacrymo. Et puis elle explique aussi sous l'émotion qu'il aurait dû partir aujourd'hui avec sa classe pour Londres, et qu'il espérait ce voyage depuis longtemps. À l'heure où nous écrivons, il ne serait plus au commissariat mais à l’hôpital.

    Au-delà de ces quelques témoignages, toutes et tous n'avaient que la journée d'hier à la bouche : « Ils ont tabassé tout ce qui bouge », « ils ont couru vers nous », « ils nous ont gazé à quelques centimètres ».

    La journée d'aujourd'hui a montré leur volonté de continuer à se mobiliser, à faire de la politique. Ils et elles ne se sont pas laissé impressionner par les excuses du préfet qui ne suffiront pas à panser leurs plaies. Ils et elles semblent plus que jamais déterminé-e-s à mener leur lutte jusqu'à la victoire.

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