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    Bilan de la mobilisation étudiante : la politique du NPA Jeune vis à vis des forces autonomes

    Après la mobilisation contre les récentes réformes du gouvernement au sein des facs et des lycées,  il est nécessaire que le NPA Jeune tire le bilan de sa politique vis à vis des forces se revendiquant de l’autonomie politique. Celles-ci ont été les premières en nombre dans la jeunesse mobilisée cette année. Leurs participations parfois massive aux cortèges de tête, aux occupations, la diffusion de leurs mots d’ordre et stratégies même au sein de syndicats sont autant de signes de cette présence, qu’il est en premier lieu nécessaire de caractériser grossièrement:

    -Ces camarades ont porté massivement et durant tout le mouvement la nécessité de l’occupation, au sein des lieux d’études ou en soutien aux ZADs. Ce n’était pas une simple question tactique (occuper pour se libérer du temps, organiser la lutte et la convergence...) mais presque une fin en soi : réappropriation d’un lieu de vie, transformation des facs en zones à défendre, modèle d’autogestion répandu à la manière d’une “tâche d’huile”

    -Illes se sont aussi opposéEs à nos cadres de coordination représentatifs, mettant en place des CNL contre productives puisque ne permettant aucune structuration nationale démocratique.

    -Enfin illes se sont partiellement construits sur une critique des organisations politiques qui pesaient traditionnellement au sein des luttes étudiantes, syndicats (UNEF en tête) et partis, et ceci sur la base légitime mais déformée des trahisons répétées des directions syndicales (attaquant souvent le syndicat en bloc)

    Nous pensons que le NPA Jeune a une responsabilité dans le développement de ces forces.

    En premier lieu, le NPA Jeune ne s’est pas opposé assez clairement aux directions syndicales. Et la plupart de ses courants se sont opposés à toute critique claire de leur orientation mais aussi à toute interpellation pouvant les mettre en contradiction avec nos camarades à leur base. Laissant ainsi un boulevard aux autonomes.

    Nous n’avons pas su adopter de politique commune et apparaître comme une alternative crédible, que ce soit à un niveau national, régional (CRE) ou même local. Dans une aussi forte période de mobilisation, les réunions du NPA Jeune auraient dû, dans les endroits où nous disposions de beaucoup de forces, être régulières.

    Il y avait nécessité de ne pas se couper des occupations malgré nos francs désaccords avec leur utilisation autonome: y investir du temps en tentant de polémiquer au sein des espaces de discussion possibles (AG, débats...) était important pour convaincre les étudiantEs influencéEs par les politiques autonomes de notre stratégie. En les délaissant, nous laissions le champ libre aux militantEs en désaccord avec le NPA pour alimenter une méfiance envers nous et, évidemment, pour se construire là où nous laissions un espace vide.

    Par ailleurs, bouder systématiquement les autonomes et leurs initiatives revient à dire qu’il n’est pas possible de travailler avec elleux, alors que loin d’être des ennemis politiques, ils sont souvent des camarades de lutte qu’il convient de défendre face à la répression, et avec qui nous travaillons déjà au sein de nos sections syndicales ou comités de mobilisation.

    Une des bases sur lesquelles se sont développés les autonomes et notamment leur structuration nationale a été les manquements démocratiques de nos cadres, apportés notamment par la bureaucratie de l'UNEF. Nous aurions dû rapidement dénoncer ces pratiques (et bien sûr ne pas y prendre part...) afin d’assainir les cadres de coordination que nous défendions et convaincre de leur utilité pour l’auto-organisation des étudiantEs à un niveau national (ex : dénonciation des ag fantômes)

    Par ailleurs, et malgré toutes nos réserves et désaccords, il fallait investir la CNL pour convaincre la base de ce cadre de rejoindre la CNE. Et si nos CNE avaient été plus rapidement structurées grâce à des portes paroles nous aurions pu prouver l'efficacité de ce cadre.

    Enfin, les autonomes ont su convaincre car ils étaient les seuls à apporter une alternative au modèle capitaliste. Les occupations étaient une démonstration de ce pourquoi iels luttaient. Face à cela, il était nécessaire d’apporter une alternative en positif à la société capitaliste en avançant un programme, de faire rêver en somme. C'est ce que nous avons tenté de faire pour le mouvement sur Toulouse avec le manifeste portée lors de la dernière CNE, mais cela aurait dut être fait plus tôt par l'ensemble du NPA Jeune. Plus largement il est nécessaire que nous élaborions un programme complet pour la jeunesse, et cette CNJ est l'occasion d'avancer vers cela.

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