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    Le soulèvement des Gilets Jaunes ne s’essouffle pas : il s’enracine !

    Par Nastrit Daul (30 décembre 2018)
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    Comme d’habitude, tous les médias rabâchent que le mouvement s’essouffle, et s’empressent de donner des chiffres plus improbables les uns que les autres. Castaner n’a même pas donné de chiffres officiels en fin de journée, se montrant à la fois incapable de donner une estimation tout en souhaitant lui aussi ne pas y consacrer trop d’importance. Mieux, BFM-TV, devant les locaux de qui un rassemblement a regroupé plusieurs centaines de Gilets a réussi à ne presque pas l’évoquer !

    Après le mépris, la calomnie et la haine, voilà maintenant une nouvelle stratégie de communication : l’invisibilisation.

    Quoi qu’il en soit, il est toujours aussi difficile de donner des chiffres sur le mouvement, mais il est certain que des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées ce samedi. Dans des villes comme Rouen, Nantes, Dijon, Toulouse, Bordeaux, des cortèges imposants ont défilé dans la rue. Ici et là, des barricades ont été érigées, des affrontements contre la police ont eu lieu. A Paris, un jeu du chat et de la souris a conduit les Gilets depuis BFM-TV jusque sur les Champs-Élysées.

    Partout, la police s’est montrée très violente, comme à son habitude : plusieurs blessé.e.s graves sont à déplorer, dont un jeune manifestant à Nantes, transporté en urgence au CHU après avoir reçu un tir de flash-ball dans la tête. A Dijon, les flics ont même gazé le marché de Noël, qui comptait autant de Gilets Jaunes que de familles profitant du week-end ! C’est un véritable scandale, et Macron et son gouvernement devront rendre des comptes !

    Il y a effectivement eu moins de monde dans la rue et sur les ronds-points que lors des samedis précédents. Et alors ? Comment pourrait-il en être autrement face à la répression et au matraquage médiatique ? Comment pourrait-il en être autrement vu l’absence des relais des organisations syndicales, qui plutôt que de mobiliser largement, attendent encore patiemment, sans prendre la réelle mesure de ce soulèvement populaire ? Mais aussi, comment pourrait-il en être autrement en cette période de vacances bien méritées ? Jamais des manifestations d’une telle ampleur n’ont lieu dans cette période. Il ne faut pas pour autant s’arrêter au nombre de manifestant.e.s. Les Gilets Jaunes sont dans tous les esprits, et il y a fort à parier que cela a largement occupé les discussions familiales lors des fêtes. Ce soulèvement est au cœur de toutes les discussions, attire chaque jour de nouveaux/elles manifestant.e.s, embrasse de plus en plus de revendications.

    Certes, l’extrême-droite reste toujours en embuscade et c’est d’ailleurs ce que préfèrent montrer les médias, entre ceux qui font référence à Dieudonné et ceux qui donnent la parole à Philippot. Il ne faut certainement pas le nier mais au contraire combattre l’extrême-droite ! Nous le savons depuis le début, il y a un rapport de forces interne à ce mouvement, qui met en lumière les contradictions du prolétariat. Ne rien faire est criminel est et laisserait un boulevard à l’extrême-droite, alors que c’est un boulevard ouvert pour mettre en avant des revendications sociales fortes, pour mettre à terre Macron et pour avancer la nécessité et la possibilité d’une autre société. Les attaques de Macron ne vont pas s’arrêter, et le fait qu’il équipe de plus en plus la police montre qu’il souhaite diriger ses réformes de casse sociale par le dialogue social et par la manière forte, à savoir à coups de flash-ball, de gaz lacrymogènes et de peines de prison. La répression n’est aujourd’hui possible, avec cette intensité, que parce qu’elle est acceptée par les dirigeants du mouvement ouvrier. C’est pourquoi il faut mener la bataille, dans les organisations syndicales, pour exiger la condamnation des atteintes aux libertés fondamentales et la répression policière sans précédent depuis 1968. Condamnation qui doit aller de pair avec la rupture du dialogue social avec ce gouvernement et la mise en avant d’un plan de mobilisation pour vaincre Macron et sa politique.

    Nous refusons cette politique et le monde qu’elle représente, et nous nous tiendrons face à elle, dignement et fermement.

    Les Gilets Jaunes montrent la voie, suivons-la !

    Crédit Photo : Martin Noda

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