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    Secrétariat national jeunes des 14-15 novembre

    Par Jeunes de la TC (18 novembre 2015)
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    Notre bilan

    Ce Secrétariat national jeune devait acter des plateformes qui seront défendues lors de la Conférence nationale jeune de début 2016. Notre intention initiale était de favoriser un travail en commun des sensibilités de gauche, tout en exprimant les débats qui nous traversent. Notre intention initiale, en tant que minorité, était d'amender le texte de la majorité A&R / CCR auquel nous nous attendions tous. Les camarades du "Contre courant" avaient annoncé la même démarche, mais n'ont pas été les bienvenus. Ils ont donc écrit leur propre texte.

    Le SNJ s'est déroulé dans un contexte de balkanisation encore plus fort que celui du NPA en général. Les camarades d'A&R et du CCR se sont finalement séparés en deux plateformes. De leur côté, les camarades de la Fraction l'Etincelle ont fait leur propre texte, sans chercher de regroupement.

    Nous en arrivons à une situation absurde, de disproportion du nombre de textes par rapport au nombre de militant-e-s. A notre avis, la grande masse de ces textes aurait pu être écrite en commun. D’un côté le niveau de balkanisation est totalement exagéré par rapport au fond commun qui nous rassemble, de l’autre, les points en débat sont masqués. Où sont-ils ? Pour celleux qui sont hors du coup, il faut jouer au jeu des 7 différences…

    A notre avis, il aurait été utile d’avoir à présenter à la CNJ des amendements clairement formulés, qui n’auraient d’ailleurs pas forcément recoupé les mêmes sensibilités sur tous les votes (tant mieux, ça veut dire que nous ne sommes pas encore des sectes !).

    Enfin, d'autres camarades ont proposé des motions centrées sur l'intervention immédiate et les campagnes à mener. Dans cette situation de blocage, nous avons essayé de nous appuyer sur cette démarche pour aboutir à une démarche de discussion commune, pour que le SNJ ne se contente pas d'enregistrer un texte par tendance... Mais pour nous la démarche des motions ne veut pas dire qu’il ne faut parler que d’intervention immédiate. Notamment, nous trouvons important de dégager ensemble les réponses révolutionnaires que nous défendons face aux « nouveaux réformismes » (Syriza, Plan B, Podemos, Corbyn…). Il ne s’agit pas d’avoir «  la meilleure analyse sur la Grèce » mais d’être outillé-e-s pour répondre aux questions que se posent les jeunes qui se politisent.

    Nous avons proposé une motion dans ce sens, à ajouter aux autres motions :
    « Mettre en avant notre profil anticapitaliste et révolutionnaire dans la jeunesse ».

    Malheureusement ces camarades n'ont pas souhaité aller dans ce sens. Elles et ils ont expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un désaccord avec le contenu de la motion (effectivement, après discussion, elles et ils l'ont votée), mais dans leur idée le secteur jeune doit être avant tout un secteur d'intervention, et ne doit pas être centré sur ces débats généraux d'orientation qui sont déjà menés dans le NPA. Cela renvoie au débat sur la nécessité ou non d'une organisation autonome de jeunesse, que nous défendons pour notre part (voir par exemple cet ancien article).

    A défaut d'autre chose, nous avons écrit des amendements sur 3 textes :

    Nos amendements au texte du "contre-courant" ont été intégrés, et ce texte, que nous voterons nous semble très juste.

    Nos amendements aux textes d'A&R et du CCR ont été rejetés en bloc, sur la base du reproche qu'ils arrivaient trop tard. Nous tenons à préciser que nous ne sommes pas responsables du déroulement global et de l'éclatement au dernier moment en de multiples textes...

    Mais face à l'ensemble de plateformes s'auto-affirmant sur leur propre texte, nous avons souhaité dire que nous ne nous satisfaisons pas de la situation. Avec les camarades du "contre-courant", nous avons donc soumis au vote en tant que plateforme la motion suivante :

    Motion – Sortir le secteur jeunes de sa crise : une démarche inclusive et alternative pour la CNJ

    Un constat alarmant

    Le secteur jeunes est dans une situation de crise sans précédent. Depuis quatre ans, le nombre de militantEs s’est largement réduit, tout comme notre capacité à mener une politique commune à l’échelle nationale. Les discussions dans les instances ne permettent ni mutualisation d’expériences, ni de se fixer des priorités en fonction des préoccupations de la jeunesse. Elles n’ont donc aucune incidence dans l’activité des comités. Nos SNJ se résument souvent à des débats d’orientation généraux et ne permettent pas suffisamment de discuter de campagnes communes, d’interventions concrètes et de construction.

    La balkanisation en cours à l’occasion de cette CNJ (six plateformes pour environ 150 militantEs…) en est un nouveau symptôme. Au cours des discussions préparatoires de cette conférence nationale, aucun travail collectif n’a eu lieu dans la rédaction des textes entre les différentes sensibilités qui coexistent. Pourtant, beaucoup d’éléments avancés se recoupent, et une démarche collective aurait été possible, tout comme nous le montre les discussions communes autour de la motion en solidarité avec les réfugiés à l’occasion du SNJ de rentrée.

    Quels enjeux pour la CNJ ?

    La conférence nationale devrait permettre de discuter de la conscience des jeunes aujourd’hui dans le cadre de la situation politique, de notre profil politique et de notre orientation pour les deux années à venir et d’articuler une série de priorités. Ceci est important pour que l’ensemble des militantEs s’empare de ces débats et se forge une opinion.

    La CNJ doit être l’occasion, à partir du bilan des activités menées par les comités depuis deux ans, des difficultés que nous rencontrons et des bonnes expériences à mutualiser, de dégager des éléments communs et des priorités d’intervention et de mettre en place dans le secteur jeune les cadres appropriés pour aider les camarades à intervenir.

    Nous pensons qu’il devrait être possible de partir des préoccupations qui traversent la jeunesse et proposer une politique sur les différentes questions qui la politisent en tentant de mettre en action les jeunes et de convaincre de nos solutions anticapitalistes. La jeunesse est en effet une couche sociale particulière, qui a ses propres modes et rythme de politisation et mobilisation.

    Nous pensons qu'aujourd'hui de réelles bases existent pour travailler dans ce sens-là avec une majorité de camarades qui sont encore convaincus de construire le NPA et son secteur jeunes comme outil politique incontournable dans la prochaine période pour donner une perspective aux exploités et aux opprimés, celle d’une société sans classe et sans Etat.

    Dans cette optique, nous pensons que le fait qu’il existe une série de textes généraux et motions soumis aux votes des militants des AGs locales à la conférence nationale doit nous permettre de mener des discussions nécessaires sur la situation de la jeunesse aujourd’hui et notre profil politique général.

    Une situation politique contradictoire, des possibilités pour les révolutionnaires

    Pour nous, la situation en France reste marquée par l’incapacité du mouvement ouvrier, de notre classe sociale et de la jeunesse à faire face aux attaques sans précédent des capitalistes et des gouvernements à leur service. La crise et les attaques que subissent les jeunes ont des répercussions sur leur conscience. Nous sommes face à une jeunesse hétérogène, dans son ensemble touchée par la précarité, et qui n’a pas connu les grandes mobilisations de la fin des années 2000. La colère sociale existe, mais elle ne s’exprime pas ou très peu sur le terrain des luttes sociales pour le moment.

    La résignation sur la possibilité de changer la situation par nos luttes domine, y compris dans la jeunesse. Une partie de notre camp social peut être sensible aux solutions réactionnaires et à l’extrême-droite. Le poids de l’offensive idéologique, et en premier chef la guerre contre le « terrorisme » et « l’islamisme » menée par le gouvernement qui est l’axe central de celle-ci, nécessite également une réaction urgente, car cela affaiblit nos capacités de résistance.

    La violence des attaques et des injustices du système provoque néanmoins des convulsions dans la conscience d’une frange de nos milieux. Des jeunes peuvent être sensibles à nos idées et se politiser sur une série de questions : pour le mariage pour toutes et tous, dans la solidarité avec les migrantEs, la solidarité avec la Palestine, contre l’extrême-droite, contre les projets d’infrastructures capitalistes…

    Des possibilités existent donc pour le secteur jeune du NPA dans la situation présente pour convaincre et être utiles à la construction de mobilisations, à condition d’être attentifs aux rythmes et aux modes de politisation dans la jeunesse, qui ne sont pas identiques à ceux du reste de la société. A condition également d’être capables de proposer une politique pour mettre en action les jeunes, car c’est par l’action que la conscience progresse à une échelle large. En ciblant ce qui semble légitime à notre camp à travers un programme, nous devons faire comprendre que pour obtenir des victoires il faudra non seulement se battre mais aussi rompre avec les institutions et le capitalisme.

    Regrouper autour de priorités politiques, sans exclusive !

    Dans la situation de blocage actuelle, nous proposons de mettre l’accent sur les éléments d’intervention concrets afin de dégager certaines priorités, pour regrouper tous ceux et celles qui souhaitent avancer :

    • mettre en action nos milieux autour des problèmes qui les politisent et les touchent directement (conditions de vie et d’étude, de travail…) en tenant de reconstruire des capacités de résistance et des équipes syndicales, et en défendant la nécessité de construire un mouvement d’ensemble des jeunes et des travailleurs face à ce gouvernement de combat contre notre classe.
    • construire une réaction de masse face au racisme et à l’islamophobie, pierre angulaire de l’offensive réactionnaire et sécuritaire à l’œuvre et qui va s’accentuer suites aux attaques meurtrières qui viennent d’avoir lieu ;
    • reconstruire une intervention et des mobilisations en net recul vis-à-vis des oppressions spécifiques que subissent les femmes et les LGBT, dans la démarche d’être partie prenante des mouvements autonomes, sans instrumentalisation, tout en exprimant nos idées
    • développer l’intervention du NPA dans la jeunesse en partant de ses préoccupations diverses tout en avançant la nécessité de renverser le capitalisme pour construire une autre société débarrassée de l’exploitation et des oppressions, une société viable écologiquement. Cela en direction des jeunes scolarisés, mais également des jeunes travailleurs, secteur de la jeunesse que nous avons délaissé depuis plusieurs années. Cela nécessite de faire évoluer notre structuration pour permettre l’élaboration régulière de matériels pour convaincre de nos idées, poursuivre les efforts sur les échéances de construction, etc.

    Ces éléments peuvent se retrouver à des degrés divers dans certaines parties des textes et motions soumises au vote, mais nous regrettons que la discussion n’ait pas pu avoir lieu.

    Nous sommes convaincus qu’il serait possible à l’issue des AGs locales et de la conférence nationale de définir une orientation majoritaire dans le secteur jeunes autour de cette politique. Nous proposons de porter cette démarche des AGs locales à la conférence nationale, en constituant une plateforme autour de cette motion.

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