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Pour contrer l’orientation électoraliste et opportuniste de la direction, il faut construire une grande Tendance révolutionnaire unifiée !
Les concessions faites aux réformistes par la direction de notre parti pour tenter de parvenir coûte que coûte à un accord électoraliste ne sont pas une simple erreur ponctuelle. Elles ne font qu’aggraver une orientation opportuniste dont témoigne plus généralement le bilan de la direction depuis le congrès de fondation. En donnant la priorité aux élections, en multipliant les renoncements programmatiques, en se révélant incapable de faire progresser le parti, la direction mène le NPA à l’échec.
C’est pourquoi il n’est pas possible de lui faire confiance pour avancer vers une orientation réellement anticapitaliste et révolutionnaire, pour construire sérieusement le parti dans la lutte de classe. Il est nécessaire que s’ouvre enfin le débat stratégique qui n’a pas pu avoir lieu au congrès. Les militants ouvriers et révolutionnaires du NPA, les courants qui réalisent aujourd’hui une unité de fait contre la politique de la direction (notamment les 24 camarades du CPN signataires de la résolution « Dans les luttes comme dans les élections : une politique de rupture avec le capitalisme », que nous soutenons), ont la responsabilité de se regrouper et de débattre s’ils veulent progresser et peser de manière importante dans le parti.
À moins de se faire des illusions et de ne pas prendre la mesure des dégâts déjà causés par la politique de la direction, il serait faux d’attendre le prochain congrès. Il ne s’agit certes pas de proclamer en deux jours une tendance unifiée, comme s’il n’y avait aucun désaccord. Mais il s’agit précisément d’acter les nombreux points d’accord et de discuter des divergences, sans préjugés ni tabous, pour commencer à les surmonter et à les tester :
• Discutons par exemple de la différence entre un programme de transition révolutionnaire, tel que l’ont conçu l’Internationale communiste, puis Trotsky et la IVe Internationale, et un programme de « mesures d’urgence » : celui proposé par les 24 camarades de la « gauche » du CPN est très juste par ses revendications, mais il reste à mi-chemin en n’étant pas articulé à l’objectif d’un gouvernement des travailleurs eux-mêmes — comme s’il suffisait de « virer Sarkozy et le gouvernement » pour l’imposer.
• Discutons aussi de la nature du PS actuel, qui n’est plus selon nous un parti ouvrier réformiste même très dégénéré, mais un parti purement bourgeois, analogue au Parti démocrate américain ; nous ne pouvons donc pas appeler les travailleurs à voter pour lui même pour « battre la droite », car cela revient à semer des illusions, comme si la gauche bourgeoise était moins éloignée des intérêts des travailleurs que la droite, alors qu’il s’agit en fait de nuances entre deux politiques dictées par le capital.
• Discutons également du fait d’avoir approuvé dans un premier temps (lors du CPN de juin) l’ouverture de négociations en vue d’une alliance électorale, donc programmatique, avec les dirigeants du PCF et du PG, malgré leur nature et notamment leur rôle dans le blocage de la montée vers la grève générale au premier semestre.
• Discutons enfin de la logique politique qui a conduit la direction à l’électoralisme et à ses concessions aux réformistes : selon nous, elle était déjà présente dans les résolutions adoptées par le congrès de fondation, auxquelles nous sommes les seuls à avoir opposé à l’époque des résolutions alternatives — au prix d’une scandaleuse répression anti-démocratique et anti-statutaire de la part de la direction du NPA, dont nous subissons toujours les conséquences.
Les militants ouvriers et révolutionnaires sont capables à la fois de soumettre leurs positions au débat démocratique et de les assumer jusqu’au bout, même si cela implique un affrontement politique avec la direction de notre propre parti. C’est pourquoi nous participons non seulement au « bloc des gauches » qui s’est constitué de fait dans notre parti, mais aussi aux discussions programmatiques et stratégiques qui ont commencé à s’ouvrir, avec divers échanges et une première rencontre. Nous y défendons pour notre part la proposition d’avancer vers une grande Tendance révolutionnaire unifiée, capable de peser sur le présent et l’avenir du NPA pour en faire le parti de lutte anticapitaliste et révolutionnaire dont notre classe a besoin.