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Les luttes féministes : toujours d’actualité !
Souvent l’actualité et les mobilisations féministes sont peu prises en considération quand elles ne sont pas purement éclipsées. L’agenda politique est chargé mais parfois ce constat révèle une politique, celle de considérer ces débats et luttes comme secondaires. L’objet de cette contribution est de souligner la nécessité des débats et combats féministes en relation avec la lutte contre le système capitaliste et raciste.
Le gouvernement a été remanié et Hollande d’instaurer le « ministère de la famille, de l’enfance et des droits des femmes ». Assimiler les droits des femmes à la famille et l’enfance renforce l’idée selon laquelle les droits, devoirs et tâches liées au soin des proches concernent au premier chef les femmes. Intitulé ministériel réactionnaire dans le prolongement d’une politique qui va à l’encontre de l’émancipation des femmes. Jacqueline Sauvage a beau avoir été graciée suite à un large soutien féministe contre une justice sexiste, qu’il s’agisse des violences faites aux femmes, des inégalités au travail ou du droit à disposer de son corps, des reculs importants sont déjà là ou à venir.
La politique austéritaire organisée par le gouvernement au service du patronat met sur la sellette le financement de nombreuses associations qui luttent au quotidien aux côtés des femmes, sans compter les nombreuses fermetures de centre d’IVG depuis la loi Bachelot qui mettent à mal le droit des femmes à disposer de leur corps. Cette politique profite au FN et permet la diffusion d’idées réactionnaires dans des milieux où jusqu’alors il avait une faible audience. A cet égard, suite à leur victoire sur les ABCD de l’égalité, les groupes proches de la « Manif pour tous » continue leur combat. Ainsi, leur collectif de parent « Vigigender » a envoyé à la majorité des écoles parisiennes un livret sur le genre dans la société et à l’école qui vise à détruire la prétendue « théorie du genre ». Ces mouvements réactionnaires sont l’expression d’une crise politique, sociale et économique profonde à l’échelle du pays mais aussi à l’échelle mondiale.
La crise migratoire, causée par les états impérialistes qui tirent profit de la guerre et du chaos, jette sur les routes et les flots de nombreuses personnes de la Françafrique et du Moyen-Orient. Au niveau planétaire, le flux migratoire est devenu majoritairement féminin ; en France la part des migrantes tend à s’équilibrer avec celle des hommes. C’est pourquoi, notre soutien aux luttes des migrant-e-s en France — à Calais notamment et dans toutes les villes où illes tentent de s’auto-organiser pour accéder aux droits à circuler et vivre dignement — est indissociable de la lutte féministe. Elle ne peut être occultée mais dans le même temps nous sommes opposé-e-s et conscient-e-s de l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes. Les agressions sexuelles du nouvel an à Cologne sont un exemple révélateur : la droite et l’extrême droite se sont découvertes féministes…le temps de vitupérer leur haine des migrants.
En outre, les luttes féministes doivent s’articuler à celle contre l’islamophobie qui a explosé depuis les attentats. Les victimes sont pour la plupart des femmes musulmanes donc se battre à leur côté est nécessaire pour faire vivre un féminisme inclusif conscient du croisement des oppressions.
Lutter pour un féminisme inclusif se mène aussi dans nos organisations, les syndicats, les différentes structures de luttes et notre propre parti. Nous promouvons les réunions non mixtes pour permettre aux personnes opprimées de se rencontrer, de prendre la parole, de discuter, d’élaborer et d’agir entre elles. Il est aussi important de soutenir et impulser des collectifs féministes dans nos boites, facs, lycées afin d’y développer conscience féministe et luttes autonomes des femmes. Nous intervenons pour que ces collectifs se construisent sur des bases de classe.