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    Le sursaut du 22 mars face à la surenchère islamophobe

    Alors que la popularité de Macron s’était redressée en raison de son discours sur la « menace existentielle » qui justifierait le passage à une « économie de guerre », sa popularité est à nouveau en baisse. Le rejet du macronisme est profond dans le pays. La popularité de Bayrou est également au plus bas, et une nette majorité de la population (57 %) se prononce désormais pour la censure de Bayrou. Une majorité de l’électorat de gauche (y compris du PS) et du RN veut la censure. Les dirigeants du PS et du RN sont obligés de hausser le ton pour ne pas se couper de leur électorat, même si leurs intentions de censure restent floues à ce stade.

    Dans ce contexte, le gouvernement et l’extrême-droite occupent le terrain en menant une horrible campagne islamophobe tous azimuts relayée par tous les médias mainstream : attaques contre l’Algérie avec menaces de représailles contre les Algériens en France, projets d’interdiction du voile dans les compétitions sportives, agitation obsessionnelle autour de la « menace islamiste », et instrumentalisation du combat contre l’antisémitisme pour stigmatiser les Arabes.

    Le 26 mars, une soirée organisée « contre l’islamisme » par le lobby pro-israélien Elnet et des cercles proches du milliardaire d’extrême-droite Stérin a réuni la fine fleur du gouvernement, comme Retailleau ou Valls. Au cours de meeting abject de bout en bout, l’ex-ambassadeur de France en Israël Éric Danon a fait huer le secrétaire général de l’ONU António Guterres, et a osé déclarer : « l’UNRWA [l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens – ndlr] a vocation à disparaître car elle fait perdurer le statut de réfugiés des Palestiniens et donc leur capacité d’émancipation ». La haine des Palestiniens, et derrière elle la haine des Arabes, a imbibé ce meeting.

    Le 22 mars, à l’initiative du collectif « Nous vivrons », une large tribune rassemblant LR, macronistes et membres éminents du PS (comme Hollande ou Hidalgo), intitulée « Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme », a été publiée dans Le Monde. Cette tribune vantait le sionisme comme « un idéal d’émancipation » et associait l’antisionisme à l’antisémitisme.

    Toute cette campagne menace les Juifs de France, en cherchant à les associer au gouvernement israélien et à l’islamophobie. C’est une catastrophe totale. Elle vise à faire passer les Arabes et tous ceux qui combattent le génocide à Gaza pour des antisémites. De façon sidérante, l’ensemble des médias mainstream a cherché à faire croire que des slogans hostiles aux Juifs avaient été prononcés au cours de la manifestation antiraciste du 22 mai. Un journaliste éminent de France Info a même affirmé que le slogan « Mort aux Juifs » avait été scandé par des manifestants, mais pas par l’ensemble des manifestants (trop gentil ! ), avant de faire piteusement machine arrière.

    Dans ce climat nauséabond qui prépare, consciemment ou non, l’accession au pouvoir du Rassemblement national, les manifestations du 22 mars ont été un succès. Elles ont regroupé plus de 90.000 personnes selon la police (c’est-à-dire davantage que ne le ,prévoyait le Renseignement territorial) et environ 300.000 selon LFI. Même si des organisations de l’antiracisme domestiqué comme SOS Racisme ont passé leur temps à cracher sur LFI (suite à la polémique sur l’affiche représentant Hanouna), c’est LFI qui a assuré principalement le succès de ces manifestations en diffusant près d’un million de tracts dans le pays. Les cortèges du PS et des Écologistes étaient ridicules. En revanche, les cortèges de solidarité avec les Palestiniens ont été très importants.

    La jeunesse étudiante se mobilise également contre l’austérité budgétaire (notamment), avec des AG importantes dans certaines universités (comme Bordeaux).

    Même si LFI est l’ennemi à abattre pour tous les chiens de garde du système (gauche bourgeoise incluse), LFI reste la principale force de gauche dans le pays, sur le plan militant et électoral. Dans un sondage publié ce dimanche, Mélenchon serait toujours largement en tête de la gauche lors d’un premier tour à l’élection présidentielle, même en cas de candidature Glucksmann. Il serait certes bien plus bas qu’en 2022, autour de 12-13 %, mais plus haut qu’avant le lancement de la campagne de 2022, dans un climat visant à faire passer tous les partisans de LFI pour des antisémites pro-Hamas.

    Alors que la macronie en décomposition pave la voie au Rassemblement national, seule LFI peut mobiliser une base sociale jeune et populaire pour battre l’extrême-droite. C’est pourquoi il est important de construire LFI, renforcer ses groupes d’action, son institut de formation (Institut la Boétie) pour mener la bataille culturelle et idéologique, et toutes ses commissions thématiques. Il est aussi important que LFI se transforme en grand parti démocratique, faisant vivre le débat interne et donnant aux militants de décider de la ligne politique dans l’organisation. C’est l’enjeu des semaines et mois à venir pour être prêt à affronter les échéances décisives qui arriveront très vite.

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