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Pour une réorientation radicale du parti, seule façon de le sortir de sa crise
Tribune paru dans Tout est à nous! du 28 juin 2012
Ce CPN, réduit à la moitié de son effectif, avait pour but d’enregistrer les textes présentés pour la Réunion nationale. Le bilan de la campagne électorale a été assez rapide, la P1A l’estimant globalement réussie, la GA la jugeant nulle et la P2 ne disant presque rien. Pour notre part, nous avons souligné les aspects positifs autant que les limites : une voix ouvrière, anticapitaliste, écologiste et lutte de classe s’est fait entendre ; mais elle est restée floue sur le programme politique et le projet de société, nos « mesures d’urgence » sont apparues plus radicales que le FdG, mais sans se distinguer du réformisme faute de mettre en avant la nécessité d’un gouvernement des travailleurs, l’expropriation des grands groupes capitalistes, le projet socialiste.
Quant aux perspectives, la GA a confirmé sa demande que le NPA intègre le FdG. Elle sait bien sûr que cette proposition sera ultra-minoritaire, mais il s’agit pour elle de médiatiser son départ. La meilleure réponse serait donc que la CN vote vite sur ce point, puis qu’on passe aux débats de fond.
Or la P1A en profite pour dramatiser avec un chantage à l’unité : soit on vote sa plateforme (F), soit le parti va à la catastrophe... Pourtant, c’est ce genre de « méthodes » et d’« orientations » qui déboussole et démoralise les camarades ! Car ce texte est une fois de plus vide sur le programme comme sur les priorités d’implantation et d’activité, mais se focalise sur le FdG, entretenant le flou complet, notamment par l’idée d’un « front politique » avec lui. C’était en effet une condition pour un accord avec la partie de la GA qui veut rester. La majorité de la P2, elle aussi au nom de l’unité du parti, a passé tout le CPN à tenter d’obtenir encore une fois un accord au sommet avec la P1A. Or celle-ci a refusé un accord total puisqu’elle veut aussi « l’unité » avec sa propre droite... La P2 a donc finalement été poussée malgré elle à faire sa propre plateforme (I), mais sans même osé assumer un vrai texte, se contentant de deux amendements à celui de la P1A. La capitulation n’est certes pas
complète, mais cela n’a rien à voir avec une orientation alternative !
Nous rejetons pour notre part la « méthode » consistant à éluder les discussions politiques au moment même où l’on prétend donner la parole aux camarades et aux comités. Si le parti est en crise, ce n’est pas tant à cause des divergences que parce qu’elles ne sont pas débattues, en particulier les questions de programme et d’implantation. De plus, beaucoup de camarades se saisissent à juste titre de la CN pour dénoncer les problèmes de fonctionnement et de démocratie ; nous avons proposé que ce soit un point spécial de la CN, dont la préparation même est déplorable puisque les textes n’arrivent aux camarades que trois jours avant les premières AG.
Sur le fond, nous avions proposé à la P2 d’élaborer ensemble une plateforme, ce que sa direction a superbement ignoré au profit des tractations avec la P1A. Nous l’avons proposé aussi à la Fraction L’Étincelle, qui n’était pas pour ces tractations (bien qu’elle ait été jusque là partie prenante de la P2 et de ses accords avec la P1A). Mais elle a préféré présenter sa propre plateforme qui recoupe les deux amendements de la P2 en les développant d’une façon qui nous convient largement, mais cela ne suffit absolument pas à définir une orientation globale en termes de projet politique, de programme et d’internationalisme.
Dès lors, nous maintenons la plateforme (E) pour une réorientation radicale du NPA, seule à même de le sortir de sa crise : indépendance à l’égard du FdG ; défense d’un programme de transition qui ouvre sur notre projet de société socialiste ; tournant vers l’implantation dans le monde du travail et les luttes ; internationalisme.
Daniela, Ludivine, Ludovic, Marie, Vincent