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Pour une campagne anticapitaliste et révolutionnaire,donnant aux luttes une expression politique indépendante (tribune dans TEAN)
Contrairement à ce que pourraient croire les lecteurs des deux derniers Tout est à nous !, il n’y a pas deux, mais bien trois textes pour la Conférence nationale. C’est la première fois que s’expriment ici les partisans du « Texte C ».
La crise du capitalisme touche de plein fouet les exploités et les opprimés. Mais elle aiguise aussi leur résistance à l’austérité, au chômage et à la précarité. Les processus révolutionnaires dans les pays arabes, l’intervention impérialiste visant à les stopper, la mobilisation en Espagne, les luttes déterminées quoique dispersées en France créent une situation qui justifie pleinement la proposition de construire un NPA révolutionnaire, internationaliste et anti- impérialiste.
C’est pourquoi la discussion sur la campagne présidentielle engage davantage que la stratégie électorale. La Conférence nationale doit être l’occasion d’un débat pour surmonter la crise de notre parti, clarifier les ambiguïtés permanentes qui nous paralysent et mieux définir le NPA que nous voulons.
Notre parti, pour être conséquent, doit affirmer son projet de rupture révolutionnaire avec ce système. Ce faisant, il démontrera ce qui le distingue radicalement des organisations réformistes qui ne prétendent, comme le Front de gauche, qu’humaniser le capitalisme... et en fait le cogèrent avec le PS. Il faut au contraire le renverser et s’en donner les moyens, qui n’ont rien à voir avec la « révolution par les urnes ». C’est dans et par les luttes, par l’auto- organisation, le front unique dans l’action et la démocratie ouvrière, que pourra se mener l’affrontement décisif avec les exploiteurs, tout en contrant les directions syndicales et leur collaboration de classe. Ni baguette magique ni recette schématique, la grève générale, dont le spectre a hanté cet automne, sera nécessaire pour créer un rapport de force qui puisse contester frontalement le droit des capitalistes à sacrifier nos vies pour leurs profits.
Il s’agit donc d’avancer un programme de transition partant des revendications formulées dans les luttes, en développer la logique jusqu’à poser la question du pouvoir : seul un gouvernement des travailleurs fondé sur leurs organes démocratiques d’auto-organisation, liquidant les institutions bourgeoises, pourra satisfaire ces revendications, atteignant directement le pouvoir de la classe dominante pour changer radicalement la société, vers le communisme, sans classes et sans État.
Nous n’attendons rien de ces élections qu’une occasion de populariser les luttes et d’exposer notre programme à une large échelle, d’expliquer en quoi, bien loin d’être « utopique » ou « archaïque », c’est la seule perspective réaliste à mettre en œuvre si l’on veut défendre jusqu’au bout les intérêts des travailleurs. Nous pouvons mener cette campagne en œuvrant au regroupement des anticapitalistes et révolutionnaires, à la fois avec les militants de l’avant- garde des luttes, des syndicalistes lutte de classe, et en ouvrant la discussion avec LO, tout en assumant nos réelles divergences. Sinon, le NPA se présentera seul à la présidentielle. Mais l’essentiel est de concevoir notre campagne comme un moyen de construire le parti dont l’activité principale doit se centrer dans les luttes, les entreprises, les quartiers, la jeunesse.
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