Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Quelles perspectives pour les Kurdes au Moyen-Orient ? (27/12)
- Cuba : le mouvement du social (27/12)
- Procès de Georges Ibrahim Abdallah : la victoire est-elle proche ? (26/12)
- Île Maurice : la volonté de changement (26/12)
- Le socialisme dans un seul pays (26/12)
- Quel avenir pour la France insoumise ? (26/12)
- Les changements tectoniques dans les relations mondiales provoquent des explosions volcaniques (26/12)
- Un nouveau château de cartes (26/12)
- Le syndicalisme de Charles Piaget (26/12)
- Nabil Salih, Retour à Bagdad (26/12)
- La Syrie est-elle entre les mains d’Erdoğan ? (26/12)
- L’UE encourage l’exploitation du lithium en Serbie avec un grand cynisme (26/12)
- Le contrôle territorial d’Israël s’étend-il vers la Syrie ? (26/12)
- Scrutin TPE – Très Petite Élection (26/12)
- Une étudiante ingénieure déchire son diplôme en pleine cérémonie en protestation contre l’industrie d’armement (26/12)
- Des étudiants en lutte pour la paix : blocage historique à Tolbiac Paris I (24/12)
- Aurélie Trouvé sur RTL ce lundi (23/12)
- RÉVÉLATIONS DE MARC ENDEWELD SUR MACRON ET SON ENTOURAGE (23/12)
- La Grèce sous Kyriakos Mitsotakis: de la frustration sociale à la crise politique (23/12)
- Syrie : “Entre discours réformiste et répression réelle : Comment HTS a géré les manifestations à Idlib” (23/12)
- Contre les GAFAM, redécouvrir Jacques Ellul (23/12)
- Dialogue avec Benjamin Lemoine: les fonds vautours à l’assaut de la dette mondiale (23/12)
- Le cyclone Chido et la responsabilité de l’impérialisme français (22/12)
- Aurélie Trouvé sur France Info (22/12)
- Entretien avec Aymeric Caron - Palestine, antispécisme et journalisme (22/12)
Chronique du Kurdistan [5] : L’infanticide en Turquie, une tradition
Point sur la semaine du 23/08/2015 au 05/09/2015
Précédente chronique : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=796
Pour mieux comprendre les sigles et acteurs, se référer au lexique :
http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=794
La photo du petit Aylan Kurdi a fait le tour du monde ; la famille Kurdi est originaire de Kobani et ce sont des Kurdes. Les obsèques de Aylan, de son frère et de sa mère se sont déroulées sur leur terre ancestrale en présence du père et du co-président du canton de Kobani. Mais en terre turque, c'est loin d'être un cas isolé. Au Kurdistan nord, des centaines d'enfants, kurdes pour la plupart, furent abattus par les forces de répression turques dans les années 1990 au nom de la lutte contre le « terrorisme ». « Tradition » avec laquelle l’État turc renoue avec zèle, la reprise des affrontements avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) depuis cet été a déjà eu raison de 18 enfants et adolescents de moins de dix-huit ans, victimes de la répression des soldats et de la police de l’État turc.
Sur la situation au Kurdistan Sud (en Irak)
« Si ce mois-ci j'ai besoin de 1 000 dollars, je les ai. Si le mois prochain j'en veux 10 000, je les aurai »
Dans un article paru le 24 août dans Le Figaro, il est décrit comment la jeunesse dorée d'Erbil, capitale du Kurdistan Sud, mène une vie faite de dollars et de tradition. Quand leur famille les laisse vaquer à leurs occupations, ils font comme beaucoup de jeunes, ils prennent la voiture : « Rappelle-toi la fois où tu étais bourré, on faisait des courses et, quand une voiture t'a doublé, tu lui as tiré dessus ! » dit un jeune à un autre. Et comme ils disent eux-mêmes : « si ce mois-ci j'ai besoin de 1 000 dollars, je les ai. Si le mois prochain j'en veux 10 000, je les aurai » dans un pays où le salaire moyen est de moins de 500 dollars.
Ce ne sont que des jeunes hommes qui s'expriment dans l'article dans lequel il est rappelé que le Kurdistan Sud est une société ancrée dans les traditions : « la liberté octroyée par l'argent et les relations s'arrête là où commence le qu'en-dira-t-on, et les filles en sont globalement exclues. Dans une région où plus de 6 000 femmes ont été tuées dans des affaires de crimes d'honneur en 2014. ». Ces jeunes hommes bombardés de voitures de luxe, de boissons et de Rolex vivent dans des quartiers au nom évocateur de « Dream city » et « Dollarawa ». Mais ces jeunes se désolent de l'attaque de Daech. tout de même ! A cause de cet événement la région croule sous les réfugiés et les affaires tournent au ralenti. Après avoir expliqué la manière dont on peut corrompre un officier Peshmerga (force militaire du Kurdistan autonome d'Irak), l'un d'entre eux ajoute par la suite : « tu peux l'écrire, précise-t-il. J'ai de l'argent, des relations, personne ne me touchera ».
Répression et misère
Le gouvernement du Kurdistan Sud continue bien évidemment de réprimer. Après avoir maté les Yézidis (minorité religieuse païenne et opprimée) qui ont manifesté en mémoire du génocide qu'ils ont subi, c'est le tour de Shivan Azad qui a été arrêté à Erbil pour avoir publié sur Facebook une vidéo où il dénonce le fait que dans sa région il n'y avait plus de lait, plus d'électricité et plus d'eau. Plus grave encore le Kurdistan Sud a rétabli la peine de mort après sept ans de moratoire.
La misère gagne jusqu'à l'armée ; beaucoup de Peshmergas sont poussés à avoir un deuxième boulot, leur premier comme combattant ne leur suffisant plus à joindre les deux bouts. Ces Peshmergas sont d'autant plus épuisés qu'il font des heures supplémentaires sur le front quand on leur demande au lieu de partir en permission. Cela en dit long sur l'état d'une armée en première ligne contre l’État Islamique.
Le satrape joue la montre
Comme mes lecteurs assidus le savent, le Kurdistan Sud traverse une crise de grande ampleur. Barzani, maître du gouvernement régional du Kurdistan et du PDK, arrivé à la fin de son mandat, refuse de partir du pouvoir. Ce dernier a choisi une tactique de course contre la montre. Contrôlant entre ses mains la majorité des leviers du pouvoir, ce dernier s'y maintient sans même l'accord du parlement. Par conséquent la crise politique se poursuit et le reste des partis politiques ne voulant plus le voir à la tête du Kurdistan se retrouvent bloqués. Ainsi en toute illégalité constitutionnelle, il continue de fait à contrôler le Kurdistan Sud face à la majorité des députés du parlement complètement ébahis. Il mise sur les appels à l'union nationale contre Daech et l'exaspération institutionnelle que la situation qu'il a déclenchée suscite pour qu'un vote prolonge une fois de plus son mandat de deux ans. Il semblerait qu'il pense de plus en plus à un vote de la population du Kurdistan autonome sur sa personne.
Massoud Barzani
Dans cette situation littéralement explosive, Barzani est rattrapé par ses actions passées. Le gouvernement central a lancé une enquête suite à la signature de 76 députés pour questionner la responsabilité de Barzani dans la chute du Shengal qui avait entraîné le génocide des Yézidis et la mise en esclavage sexuelle de milliers de femmes. Les Peshmergas s'étaient repliés, après de petites escarmouches de Daech, en retirant les armes restantes des mains des Yézidis et en les abandonnant à leur sort sur ordre de l’État major.
Sur la situation du Rojava (en Syrie)
Retour à à la terre ancestrale pour Aylan
Alayn Kurdi fut enterré le 4 septembre à Kobani avec son frère et sa mère. La cérémonie s'est déroulée en présence du père, du co-président du conseil du canton de Kobani et de nombreux habitants et proches. Le co-président du conseil a appelé les habitants à revenir sur la terre qui est la leur. Il a expliqué que la zone est à présent sûre et que fuir en Europe n'était pas la solution à leur problème. Le Rojava aura besoin de tous ses habitants d'origine pour se reconstruire et lutter après et pendant la guerre.
La famille avait fui dans un premier temps Damas où elle s'était installée, pour Alep. La situation à Alep dégénérant à son tour, la famille Kurdi était retournée sur sa terre natale à Kobani. Une fois de plus, la famille Kurdi avait dû fuir l'assaut sur Kobani de Daech en septembre 2014 comme des dizaines de milliers de civils. Elle y était retournée suite à la victoire des YPG/YPJ (unités de défense du peuple/unités de défense des femmes) pour ensuite décider de partir suite au massacre de juin. On peut comprendre l'aspiration des familles kurdes de Kobani à fuir la guerre et ses horreurs bien que la lutte sur place soit une priorité.
La lutte et la guerre de l'info continuent
Dans l'actualité du Rojava, certains médias turcs ont essayé de faire passer un combattant étranger des YPG pour mort dans les combats entre l'armée turque et les HPG (force de défense du peuple, guérilla du PKK). L'opération visait bien sûr à faire l'amalgame entre les YPG et les HPG dans le but de les mettre sur le même plan et ainsi les réprimer plus durement.
Événement symboliquement important : les forces spéciales des YPG ont traversé l'Euphrate dans le cadre d'une opération spéciale où ils ont éliminé 12 membres de Daech à Jarabulus. Daech a déplacé son QG de la ville en urgence de peur d'une attaque de plus grande ampleur. Les forces spéciales des YPG ont pu rentrer sain et sauf.
Un rapport des organisations des droits de l'homme dénonce des violations graves sur la frontière du canton d'Efrin et la Turquie. Le rapport dénote que 9 Rojaviens ont été tués et 114 ont été torturés par les autorités turques en un an. Dans le même temps les Turcs auraient brûlé 130 hectares de terre cultivable à la frontière d'Efrin.
Dans la campagne de Kobani, Daech a kidnappé 19 Rojaviens d'origine arabe. C'est un fait nouveau car l'organisation avait plutôt l'habitude de s'en prendre d'abord aux minorités religieuses et ethniques. Ce tournant est probablement du au soutien de plus en plus fort que les populations arabes du nord syrien apportent à la révolution du Rojava.
D'un point de vue administratif, l'assemblée populaire de Tall Abyad, ville conquise par les YPG/YPJ et leurs alliés, a voté à la majorité son rattachement au canton de Kobani. Cette ville est habitée à la fois par des Kurdes, des Turkmènes, des Arabes et des Arméniens. La FSA/ASL (Armé Syrienne Libre, force d'opposition syrienne contre le régime) a protesté contre ce rattachement de la commune de Tall Abyad au canton de Kobani, cette ville étant rattachée historiquement à la région administrative de Raqqa, l'actuelle capitale syrienne de Daech. Cette protestation est liée au nationalisme arabe et au sentiment du morcellement du territoire national syrien. Bien entendu, les rebelles, pour la plupart islamistes et liés à des puissances étrangères, n'en manquent pas une pour critiquer les autorités du Rojava qui n'ont fait qu'approuver un rattachement visiblement souhaité par la population.
Les YPG organisent une conférence avec 215 délégué(e)s
Les milices de défense du peuple ont organisé une conférence (entre le 23 août et le 1er septembre) dans le but de redéfinir leur objectif militaire et politique. L'intitulé était : « Let’s re-organise on the basis of Kobanê resistance and lead the building of democratic Syria »(Réorganisons nous sur les bases de la résistance de Kobane et dirigeons la construction de la démocratie syrienne). Alors que jusqu'à présent les YPG/YPJ n'avaient que des prétentions sur les zones à majorité kurde, ceux-ci déclarent être prêts à faire des alliances plus larges pour « une fédération syrienne démocratique, libre et égale contre le nationalisme, le racisme, le sectarisme ». C'est un tournant dans le discours des YPG/YPJ dans le sens où ceux-ci ne veulent plus se cantonner au Rojava sur le long terme mais visent toute la Syrie. Par ailleurs, en filigrane, on comprend qu'a long terme ils visent maintenant le Moyen-Orient tout entier avec le projet du confédéralisme démocratique.
Dans la déclaration finale, les milices réaffirment leurs positions anti-fascistes (en référence à Daech) et féministes. La déclaration finale explique également que les YPG/YPJ vont être réorganisés et renforcés sur la base de l'expérience acquise depuis le début de la révolution du Rojava, dont la date d'anniversaire est le 19 juillet.
Bilan d'un an de guerre, principalement contre Daech, d'après les YPG/YPJ
La résolution finale de la conférence a également fourni un bilan de la guerre pour la période entre le 15 septembre 2014 (début de l'attaque de Daech sur Kobani) au 15 juillet 2015 :
861 combattants des YPG/YPJ ont été martyrisés et 2 192 ont été blessés.
4 896 membres des forces de l'ennemi ont été tués, les corps de 2 008 ennemis ont été saisis.
151 véhicules, 15 chars, 5 panzers et 14 mitrailleuses lourdes ont été endommagés.
63 véhicules chargés de bombes ont été explosés
1 086 fusils Kalachnikov, 177 BKC, 176 B-7, 43 fusils d'assaut, 33 DShK mitrailleuses lourdes, 35 mortiers ont été saisis
750 mines ont été désamorcées, 8 762 ont été détruites
Des centaines de milliers de balles, des milliers de roquettes, une grande quantité de matériel technique et de munitions ont été saisis.
Sur la situation au Kurdistan Nord ( En Turquie)
Violence et répression sans limite : au moins 78 civils tués depuis le 7 juin.
On a beaucoup parlé des journalistes de Vice retenus en Turquie pour leurs liens supposés avec « une organisation terroriste ». On a moins parlé d'un lieutenant turc qui a pointé du doigt la responsabilité de l'AKP dans la reprise des affrontements lors de l'enterrement de son frère. Par la suite il a été démis de ses fonctions pour avoir parlé « dans la mentalité du HDP ». On a aussi peu parlé de l'attaque raciste du MHP (mouvement d'action nationaliste, ultra-nationnaliste) contre le siège du HDP à Alyana où les flics ont aidé ces derniers à remplacer le drapeau du HDP par celui de la Turquie après que les militants ultra-nationalistes aient encerclé le bâtiment.
Pendant ce temps, des villages continuent d'être rasés comme je l'expliquais dans mes précédentes chroniques. La police exerce des violences encore plus grandes contre les femmes. Lors d'une arrestation à Adana une plainte a été déposée pour abus sexuel et torture par une femme qui a subi des sévices de la part des forces de l'ordre lors de sa garde à vue.
Depuis les élections du 7 juin, ce sont au moins 78 civils qui ont été tués par les interventions violentes de l’État turc. Et une fois de plus un cran à été franchi dans la violence. En moins de 24 heures, 11 civils ont été tués et 24 blessés dans les affrontements du 28 et 29 août. Parmi les victimes trois gamins : A Cizre, Baran Cagli avait 7 ans, mort sous l’effondrement d'un mur ; un autre enfant, Emin Yanas 10 ans, a été tué lors d'un assaut des forces turques. A Sirnak, Adem Irtegun est mort d'une balle tirée dans sa gorge par la police.
L'infanticide et la Turquie, une habitude qui ne se perd pas
Dans mes chroniques, je fais souvent des retours en arrière sur les événements des années 1990 au Kurdistan nord. Le meurtre d'enfants est hélas une réalité horrible de cette période ; rien qu'en 1992 ce sont 117 enfants et mineurs qui ont été tués ; en 1993 ce sont 79 autres qui sont morts, en 1994 ce sont 99 encore qui succombèrent pour ceux dont nous pouvons avoir connaissance. Au vu du nombre de disparus que connaît le Kurdistan Nord, c'est sans doute beaucoup plus. Ces crimes impunis de l’État turc, souvent le fait de snipers, sont souvent maquillés par les forces de l'ordre et transforment des enfants de 7 ans en « terroristes » porteurs de bombes et d'armes imaginaires quand celles-ci n'ont pas directement été déposées sur la scène de crime.
J'en reviens à la famille Kurdi et à la photo de cet enfant de 3 ans rejeté par la mer sur les plages d'une station balnéaire turque de luxe, Bodrum. Car la famille de Aylan ne fuyait pas que la guerre en Syrie mais elle fuyait aussi la Turquie et ses violences racistes. Les médias mainstream se lamentent sur la mort de cet enfant et sur la guerre en Syrie mais faut-il encore le rappeler : Daech a grossi avec la complicité totale de l’État turc pour mettre fin à la révolution du Rojava. Ce même État qui a tué des femmes kurdes sur le sol français en 2013, ce même État qui participe activement aux meurtres d'enfants dans le Kurdistan Nord dans le silence total des médias mainstream, car en réalité il y a presque tous les jours des Aylan qui meurent sous les balles turques. Combien faudra-t-il encore voir d'enfants kurdes mourir sur des plages comme dans des montagnes pour que les médias occidentaux s'émeuvent de leur sort en Turquie ?
Riposte des forces pro-kurdes
Les HPG ont publié leur bilan. Alors que l’État turc revendique d'avoir tué plus de 1 000 « terroristes », ceux-ci revendiquent d'avoir tué plus de 400 membres des forces de l'ordre turques dont la plupart des soldats tandis que les HPG déclarent avoir perdu 42 des leurs. Bien que ce bilan soit difficile à vérifier au vu du manque d'informations sur le terrain, les HPG ont largement relayé dans la presse kurde le détail de leurs opérations avec les dates et lieux d'intervention ainsi que les pertes subies dans chaque camp.
Les failles commencent à apparaître dans l'appareil d’État turc. Comme dit plus haut un officier a protesté contre le déferlement de violences et tient pour responsable l'AKP. Mais une nouvelle faille s'est ouverte, les gardes de village commencent à démissionner en nombre. A Beytüssebab, 71 d'entre eux ont démissionné pour protester contre la violence de l’État turc. Les gardes de villages sont l'équivalent des Harkis, supplétifs algériens de l'armée française, lors de la guerre d’Algérie. Ceux-ci sont des Kurdes recrutés dans les villages pour les garder et lutter contre le PKK. Leur démission signifie la fin de la présence d'alliés de terrain précieux pour la Turquie déjà très affaiblie au Kurdistan Nord.
Dans cette escalade de violence 600 femmes ont lancé un appel pour la fin des combats et redémarrer le processus de paix. Le chef d’État major du PKK lui-même, Kalkan, a lancé des appels au calme et à la reprise du processus de paix. Malgré ces multiples mains tendues, Erdogan s'enfonce dans une logique de fuite en avant.
L'assemblée populaire de Cizre appelle la population à rejoindre les milices d'auto-défense
Dans la situation dramatique dans laquelle s'enfonce le Kurdistan Nord, où la guerre fait rage, de plus en plus d'assemblées populaires déclarent leur autonomie dans des régions entières. L'une d'entre elle, dans l'esprit des déclaration du KCK (l'Union des communautés du Kurdistan, proche du PKK), a lancé un appel à la résistance totale et appelle la population à rejoindre les milices d'auto-défenses populaire pour défendre leur droit à l'autonomie et à la dignité.
Personne ne peut encore prédire le résultat des affrontements mais politiquement parlant Erdogan semble extrêmement affaibli entre son acharnement à rester au pouvoir et sa réforme présidentielle. Les élections législative anticipées du 1er novembre prochain s'annoncent comme un enjeu majeur dans cette région où une question simple nous vient à l'esprit : pourront-elles se tenir dans des conditions acceptables dans un pays en État de guerre ? Et si oui, si le résultat est de nouveau défavorable à l'AKP, que fera-il ? Il semble que d'ici là, la violence ne va qu'empirer mais pour la première fois les Kurdes de Turquie ont probablement l'occasion d'imposer un vrai contre-pouvoir en leur nom propre chassant les troupes turques de leur région. Ces troupes discréditées croient d'ailleurs de moins en moins à une victoire militaire dans cette guerre effroyable.
Sur la situation à l’international
En Allemagne, un Kurde a été condamné à 3 ans de prison pour appartenance au PKK alors que celui-ci est en premier ligne contre Daech en Syrie et en Irak. Cela en dit long sur la complicité des gouvernements occidentaux avec la Turquie. Dans le même temps une campagne de financement participatif pour acheter des pièces pour redémarrer des générateurs électriques a récolté 26 000 dollars, 3 000 de plus que prévu ! En France, un rendez-vous important a lieu à Sarcelles, en région parisienne, le vendredi 18 septembre à 18h30 où la co-présidente du HDP sera présente ! Les amis des Kurdes sont bien sûr les bienvenus ; pour plus de précision cliquez ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=14577. Et n'oubliez pas de partager la chronique pour informer de la situation au Kurdistan !
Pour en savoir plus
Quand la presse turque cherche à faire croire que les combattants étrangers des YPG se battent en Turquie :
http://anfenglish.com/kurdistan/ypg-condemns-fabricated-news-by-turkish-press-on-kevin-jochim
Sur les cas de violation des droits de l'homme à la frontière turque :
Sur la crise du Kurdistan Sud :
http://ekurd.net/iraqi-kurdistan-news-in-brief-august-24-2015-2015-08-24
Sur la répression de Shivan azad au Kurdistan d'Irak :
http://ekurd.net/shivan-azad-criticized-krg-released-bail-2015-08-24
Attaque raciste du siège du HDP :
http://anfenglish.com/news/fascist-attack-on-hdp-building-in-alanya
Quand Daech kidnappe des Arabes dans les environs de Kobanie :
http://anfenglish.com/kurdistan/isis-kidnaps-19-arab-citizens-from-a-village-in-kobane
Viol policier en Turquie :
http://anfenglish.com/women/sexual-abuse-against-woman-detained-by-police-in-adana
Multiplication des attaques contre les milices d'auto-défense kurdes :
http://anfenglish.com/kurdistan/police-and-military-forces-attack-neighborhoods-in-yuksekova
http://anfenglish.com/kurdistan/curfew-and-operation-in-silvan
600 femmes appellent à la fin du conflit et à redémarrer les négociations :
http://anfenglish.com/women/women-call-for-the-recommencement-of-negotiations
Sur les Peshmerga sous payés, qui doivent faire deux boulots pour joindre les deux bouts :
http://ekurd.net/peshmergas-struggle-to-pay-bills-2015-08-25
Officier visé pour une enquête pour avoir protesté contre la guerre + journaliste déchue pour avoir parlé dans la mentalité du HDP :
http://anfenglish.com/news/probe-against-the-turkish-lieutenant-objecting-to-the-war-of-akp
Première exécution au Kurdistan autonome d'Irak depuis 7 ans :
http://ekurd.net/un-condemns-executions-in-iraqi-kurdistan-2015-08-25
Une campagne de financement participatif qui se termine bien :
https://www.indiegogo.com/projects/the-rojava-electricity-project-23k-in-23-days#/story
Kalkan, chef d’État major du PKK, appelle à calmer le jeu :
http://anfenglish.com/features/pkk-s-duran-kalkan-do-not-join-the-akp-s-game-of-war
Prisonnier politique exécuté en Iran :
http://ekurd.net/iran-executes-kurdish-political-prisoner-2015-08-26
Nouvelle offensive des Peshmergas du coté de Kirkouk :
http://ekurd.net/peshmerga-launches-assault-islamists-in-kirkuk-2015-08-26
PYD en position de force en Syrie en partie en raison des frappes aériennes :
http://ekurd.net/the-kurdish-pyd-the-challenge-of-rebuilding-a-syrian-state-2015-08-26
Bilan HPG sur le mois :
http://anfenglish.com/kurdistan/hpg-releases-balance-sheet-of-war-for-one-month
Déclaration du PJAK pour continuer la lutte contre le régime iranien :
http://anfenglish.com/kurdistan/pjak-calls-upon-kurds-to-step-up-struggle-against-iranian-regime
Déclaration de Kalkan pour dire que le PKK ne rentrera pas dans le jeu de la guerre :
http://anfenglish.com/features/pkk-s-duran-kalkan-do-not-join-the-akp-s-game-of-war
Des ZAD version turque :
http://kedistan.fr/2015/08/26/proteger-la-nature-cest-trahir-la-patrie/
Sur la stratégie politique de Barzani :
http://ekurd.net/crisis-over-kurdistan-presidency-favors-barzani-2015-08-27
Barzani accusé par le gouvernement central de la chute du Shengal.
http://ekurd.net/iraqi-parl-to-question-barzani-for-sinjar-fall-2015-08-27
Sur l'isolement d'Erdogan :
Les gardes villages commencent à démissionner en grand nombre :
http://anfenglish.com/kurdistan/71-village-guards-resign-from-duty-in-beytussebap
Sur les crimes policiers en Turquie :
http://anfenglish.com/kurdistan/police-murder-16-year-old-youth-in-sirnak
Interview du DAF(l'action révolutionnaire anarchiste) :
http://ekurd.net/interview-revolutionary-anarchist-action-daf-2015-08-28
11 personnes assassinées par la police dont trois enfants en moins de 24h :
http://anfenglish.com/kurdistan/11-people-killed-24-wounded-by-state-forces-in-one-day
Exécutions de prisonniers politiques en Iran :
http://blogs.mediapart.fr/blog/henayat/270815/iran-un-prisonnier-politique-kurde-execute
Appel à rejoindre les milices par les assemblées populaires :
http://anfenglish.com/kurdistan/cizre-people-s-assembly-calls-people-to-the-fronts-of-self-defense
Sur le casse tête de la zone tampon en Syrie :
http://www.lepoint.fr/monde/turquie-comment-erdogan-a-roule-obama-29-07-2015-1953242_24.php
Israël achèterait son pétrole aux Kurdes d'Irak :
78 civils morts depuis le 7 juin 2015 en Turquie :
http://anfenglish.com/news/78-civilians-died-298-jailed-since-after-june-7-elections
Journalistes étrangers en Turquie arrêtés :
http://ekurd.net/two-british-journalists-arrested-in-turkey-2015-08-28
Sur la jeunesse dorée d'Erbil :
Le HDP rentre au gouvernement :
Les Yézidis du Sinjar changent d'alphabet pour passer de l'arabe au latin :
http://ekurd.net/kurdish-yazidis-abandon-arabic-script-2015-08-29
Kurde d'Allemagne condamné à 3 ans de prison pour appartenance au PKK :
http://anfenglish.com/news/german-court-sentences-kurdish-politician-to-three-years-in-prison
Le conseil de la charia adopte la lire turque.
Les meurtres d'enfants une spécialité de l'armée turque :
http://anfenglish.com/kurdistan/the-land-of-murdered-children-on-world-peace-day
Enterrements de la famille Kurdi à Kobani, appel à rester et lutter à Kobani :
http://anfenglish.com/kurdistan/alan-galip-and-their-mother-laid-to-rest-in-kobane
Comment les enfants survivent avec les capsules lacrymo :
http://kedistan.fr/2015/08/25/combien-de-capsules-lacrymo-pour-une-glace/
Attaque sur Dersim de la guerilla :
http://anfenglish.com/kurdistan/co-mayor-of-dersim-tension-very-high-in-the-city
Sur la conférence des 215 délégués des YPG :
http://anfenglish.com/kurdistan/final-resolution-of-ypg-conference-on-kobane-resistance-released
Article de Mediapart sur Bodrum (plage où a été retrouvé Aylan) et la situation sur place
http://www.mediapart.fr/journal/international/070915/bodrum-turquie-le-cauchemar-des-refugies
Les sites et blogs à suivre pour avoir une information en continu :
Le site de la tendance CLAIRE pour ses brèves et articles :
http://tendanceclaire.npa.free.fr/index.php
Le blog de laterreur (moi-même) sur Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/blog/laterreur
Le blog de Peter Clifford, militant des droits de l'homme (Syrie et Irak) :
http://www.petercliffordonline.com/syria-iraq-news-5/
Le site de l'ANF, principale agence de presse kurde :
Sur la Turquie et le Moyen-Orient, site anarchiste d'information :