[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Non à l’intervention impérialiste en Syrie !

    Elle ne vise nullement à aider le peuple syrien à se libérer : les impérialistes occidentaux veulent uniquement reprendre le contrôle de la région déstabilisée par les processus révolutionnaires

    Une nouvelle fois, les impérialistes français et états-unien ont décidé de bombarder un pays arabe. L’accusation d’utilisation d’armes chimiques par Bachar El Assad n’est qu’un prétexte : les impérialistes recevaient en grande pompe ce dictateur monstrueux quand il leur vendait à vil prix l’économie syrienne et ils sont les premiers à utiliser des armes atroces contre les peuples, des mines anti-personnel aux bombes à uranium, en Irak, en Afghanistan, en Afrique… Qui peut croire que ces pires va-t-en-guerre du monde, qui ont massacré ces dernières années des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, puissent vouloir aider le peuple syrien à réaliser ses aspirations démocratiques et sociales ? Qui peut se faire la moindre illusion sur les prétendues visées humanitaires des impérialistes américains qui torturent dans les prisons de Guantanamo et de la CIA, et des impérialistes français qui ont défendu Ben Ali jusqu’à son renversement en janvier 2011 et qui continuent plus que jamais de soutenir des dictateurs sanguinaires en Afrique ?

    En réalité, les impérialistes et leurs alliés de l’État sioniste veulent reprendre la main dans la région dite « arabo-musulmane » parce qu’elle est profondément déstabilisée depuis le début des processus révolutionnaires en 2011. Le régime pourri de Bachar El Assad, soutenu par les capitalistes russes et chinois, a provoqué la guerre civile contre son peuple qui s’était soulevé au printemps 2011, au prix de 100 000 morts déjà et de destructions terribles. Aujourd’hui, l’impasse politique est d’autant plus grande qu’on trouve parmi les insurgés non seulement des révolutionnaires, des démocrates indépendants authentiques, qui manquent cruellement d’armes, des Kurdes luttant pour leur libération nationale, mais aussi des agents directs de l’impérialisme équipés par la France, les États-Unis et Israël et des islamistes de différentes obédiences, les uns armés en abondance par les réactionnaires d’Arabie saoudite et du Qatar, les autres au service des terroristes d’Al Qaida. C’est maintenant une course de vitesse entre les différents secteurs de la lutte armée contre Al-Assad, l’enjeu étant de savoir qui dirigera la Syrie après la chute du dictateur. Il est probable d’ailleurs que, dans ce but, les agents directs de l’impérialisme et une partie des islamistes s’allient, l’essentiel étant surtout d’empêcher les révolutionnaires et les démocrates indépendants, arabes et kurdes, de prendre en main leur propre destin. C’est exactement ce qu’ils ont tenté avec le gouvernement de Morsi en Égypte ou avec le pouvoir Ennahda en Tunisie, mais leur échec les oblige à de nouvelles interventions dans la région.

    Car l’enjeu dépasse largement le cadre de la Syrie : il concerne l’ordre régional et par là même mondial. La Syrie est un terrain d’affrontement lourd de dangers entre les impérialistes occidentaux d’un côté, la Russie et la Chine de l’autre. Le chaos syrien déborde au Liban, ainsi que dans le Kurdistan de Turquie. En Égypte, une mobilisation populaire impressionnante contre les Frères musulmans, qui avaient le soutien des impérialistes parce qu’ils étaient, à un moment donné, les seuls à pouvoir enrayer le processus révolutionnaire, a débouché sur un coup d’État de l’armée ; la faiblesse du mouvement ouvrier organisé a permis à l’armée d’imposer pour le moment sa solution, en opérant massacre atroce des Frères musulmans pour terroriser toute la population. En Tunisie, le gouvernement Ennahda, soutenu par les impérialistes, est lui aussi menacé d’être renversé par la mobilisation populaire — et là encore des forces hostiles au peuple, autour de la droite libérale de Nida Tounès, issue du régime de Ben Ali, essaie de récupérer la colère pour revenir au pouvoir — en réussissant malheureusement à instrumentaliser les partis de gauche réunis dans le Front populaire, avec le piège du « Front du salut ». De plus, l’Iran, malgré le récent changement de gouvernement, continue de renforcer ses capacités militaires et notamment atomiques : l’opération en Syrie vise aussi à l’affaiblir et à le menacer. Et ce ne sont pas les soi-disant négociations ouvertes par Israël et ses collaborateurs du Fatah pour continuer de fouler aux pieds les intérêts du peuple de Palestine qui suffiront à empêcher l’éventualité d’un nouveau soulèvement palestinien que tous redoutent tant.

    C’est pourquoi les révolutionnaires du monde doivent s’opposer de toutes leurs forces aux bombardements en Syrie et œuvrer à l’échec de l’intervention impérialiste. En France, nous devons être aux premiers rangs des opposants au gouvernement, organiser des manifestations et rassemblements avec toutes celles et ceux qui s’opposent à l’intervention en la dénonçant comme impérialiste, en y défendant évidemment nos propres mots d’ordre. C’est d’autant plus crucial que Hollande-Ayrault-Fabius tentent aussi de réaliser par là une union nationale pour mieux désamorcer les mobilisations contre leur contre-réforme des retraites, tout en poursuivant leur odieuse politique anti-ouvrière et anti-immigrés, en s’en prenant tout particulièrement aux jeunes des quartiers populaires et aux musulman-e-s.

    Cela ne signifie aucun soutien à Bachar El-Assad et nous condamnons sans ambiguïté les prétendus partis révolutionnaires ou de gauche, issus généralement du stalinisme, qui soutiennent le dictateur au moment où il massacre son peuple en osant le présenter comme anti-impérialiste ou progressiste. Mais il est crucial que son renversement soit réalisé par le peuple syrien lui-même, qui poursuit sa lutte héroïque malgré les manipulations dans ses propres rangs et la confusion extrême. Quand bien même les impérialistes renverseraient Al Assad, ce serait uniquement pour transformer la Syrie en un nouvel Irak, pour mettre en place un régime entièrement à leur botte qui empêche toute solution favorable aux aspirations démocratiques et sociales du peuple, et disposer d’une nouvelle place forte afin de mâter et terroriser les peuples de la région qui cherchent à poursuivre le processus révolutionnaire dans les conditions les plus difficiles qui soient. Au prix terrible du sang, l’émancipation démocratique et sociale des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    International

    La chute de Bachar al-Assad, après les succès militaires d’Israël, ouvre la voie à une reconfiguration du Moyen-Orient favorable aux impérialistes occidentaux

    La chute surprise et rapide de Bachar al Assad est une victoire différée du soulèvement populaire syrien de 2011, qui s'est poursuivi en partie sous les formes de la guerre civile. Si ce sont des islamistes radicaux qui l'ont emporté militairement, avec le soutien de la Turquie, cela est arrivé avec le soutien massif de la population syrienne, qui voulait avant tout la chute du dictateur sanguinaire. Cela donne une situation contradictoire : le pouvoir est aux mains d'islamistes radicaux sur lesquels on ne peut se faire aucune illusion, d'autant qu'ils essaient de montrer patte blanche aux impérialistes occidentaux, mais le peuple syrien aspire plus que jamais à la démocratie, aux droits humains et sociaux, et n'acceptera certainement pas la mise en place d'un nouveau régime oppressif et réactionnaire.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    International

    L’effondrement de la dictature de Bachar al-Assad est une immense victoire pour le peuple syrien, mais la prise de pouvoir des islamistes radicaux empêche la possibilité d’établir un régime progressiste et démocratique.

    L’effondrement du régime de Damas et la fuite de Bachar al-Assad à Moscou marquent la fin du règne de terreur qui s’abat sur la population syrienne depuis 50 ans, dont le point culminant a commencé avec la répression du soulèvement populaire syrien à partir de 2011. Les treize dernières années ont été celles du recours à la violence de masse et à la torture généralisée pour assurer le maintien du régime de Bachar al-Assad. Cette chute est une immense victoire pour le peuple syrien, dont plus de 13 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur ou en dehors de la Syrie

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    International

    Référendum à Berlin : une majorité pour la socialisation des grands groupes immobiliers !

    Ce dimanche 26 septembre à Berlin, capitale de l’Allemagne, une large majorité (56%) a voté en faveur de la socialisation des grands groupes immobiliers, lors d'un référendum d’initiative populaire. Ce référendum faisait suite à une campagne démocratique et auto-organisée qui dure déjà depuis plusieurs années (« Deutsche Wohnen und Co enteignen »). Il concerne les groupes immobiliers propriétaires de plus de 3000 logements chacun, c’est-à-dire un total estimé à environ 240 000 logements. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Colombie

    Colombie : La Révolte de la Dignité

    La Colombie, pays de 50,34 millions d’habitant-e-s et 1,143 millions de km2, est gouvernée par Alvaro URIBE et son ventriloque, Ivan DUQUE, actuel président. La Colombie est aussi gérée de façon officieuse par Luis-Horacio ESCOBAR, cousin de URIBE et personnalité de l’ombre du monde de la drogue. Récemment, Riano BOTIA, ex-agent du CTI, services secrets colombiens, actuellement exilé au Canada, a déclaré devant la Cour Pénale Internationale que URIBE et son cousin ESCOBAR sont à l’origine de l’exportation de 10 tonnes de cocaïne vers les États-Unis et le Mexique et responsables d’au moins une centaine d'assassinats. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook