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Déchets nucléaires à Bure: Le gouvernement tombe sur un os
Article publié dans la Revue Tout est à nous ! n°45 (juillet 2013)
Pour faire accepter leurs politiques dévastatrices au service des possédants, nos dirigeants ont à leur disposition toute une panoplie de petits rouages bien huilés : des tables rondes, des réunions publiques, des instances de concertation, des espaces de dialogue social, on en passe et des meilleures. Par exemple, ils décident d’augmenter l’âge de départ en retraite et convoquent les syndicats à leur « conférence sociale » pour essayer, au travers d’un jeu de dupes savamment orchestré, de présenter ce recul social comme le résultat d’une concertation entre toutes les parties concernées. « Nous sommes tous dans le même camp, réfléchissons ensemble ! » Et d’ordinaire, ça fonctionne à merveille.
Mais cette fois, le gouvernement et le lobby nucléaire sont tombés sur un os à Bure, en Meuse à la limite de la Haute-Marne, où la lutte contre l’enfouissement des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue se poursuit depuis 1993. Les opposants locaux, qu’il devient difficile de berner, ont refusé de marcher dans la combine. Et pourtant, le dernier rouage en date inventé par les pouvoirs publics n’est pas le moins habile : il s’agit de la « commission nationale du débat public ». Un organisme réputé neutre et indépendant, chargé d’organiser des débats sur des grands projets lorsque... ceux-ci sont déjà décidés ou sur les rails. Alors que la majorité de la population rejette l’enfouissement comme étant la pire des solutions, on nous prie de bien vouloir participer à cette mascarade de consultation : « on a déjà décidé d’enfouir, venez donner votre avis sur la profondeur du trou et la largeur des alvéoles.» Le Monde raconte, le lendemain : « «Dégage !» ... Les opposants au projet de site de stockage de déchets radioactifs envisagé à Bure (Meuse) ont à nouveau empêché la tenue d’un débat public qui devait avoir lieu lundi 17 juin à Bar-le-Duc. Le premier débat, le 23 mai, avait connu un sort similaire.» Des centaines de participants ont en effet renvoyé à leurs bureaux les doctes personnages cravatés qui venaient nous expliquer comment il faut penser la démocratie.
Bien sûr, ces blocages n’arrêteront pas à eux seuls le projet et le processus institutionnel n’a aucune chance d’être invalidé, mais ces actions redonnent confiance dans les possibilités de lutter localement et, qui sait, peuvent contribuer à l’amplification de la résistance, seule à même de faire vaciller ce sinistre projet. D’autre part, elles gênent vraiment les pouvoirs publics qui se trouvent confrontés à une dénonciation claire et nette de leur manipulation et de leur enfumage démocratique. De telles réactions peuvent faire boule de neige dans toute sorte de domaines et c’est bien ce qui les préoccupe.
Pour nous, c’est donc une première bataille gagnée pour la sauvegarde des générations futures, mais ce n’est pas encore la victoire. C’est pourquoi le NPA local, très investi dans le mouvement, appelle à le poursuivre et à l’amplifier, tout en faisant des propositions anticapitalistes que s’approprient progressivement bien des militants locaux:
- Arrêt immédiat de Bure. Pour les déchets existants, maintien en surface près des lieux de production, seule solution d’attente raisonnable à l’inverse de l’abandon en sous-sol.
- Sortie du nucléaire en moins de 10 ans avec un plan chiffré et argumenté.
- Passage à une production exclusivement renouvelable.
- Et pour y arriver: expropriation sans indemnité ni rachat des industriels privés de l’énergie. Socialisation intégrale de la production et de la distribution énergétique avec gestion la plus locale possible par les travailleurs et la population.