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La Tendance CLAIRE confirme sa participation au « NPA de gauche » (légitimé par le Ve congrès)
Lors de la dernière Assemblée générale de la Tendance CLAIRE, la majorité des camarades ont confirmé leur décision de rester au « NPA de gauche », légitime car issu du Ve congrès tenu en décembre.
À l’automne, nous avions « refusé de participer à un congrès dont l’enjeu principal n’est pas l’intervention dans la situation politique, mais la crise d’un NPA autocentré et la polarisation par des menaces de bâillonnement ou d’exclusion » (https://tendanceclaire.org/article.php?id=1841).
Au lendemain de la scission, nous avions dénoncé le coup de force de la direction sortante, qui a fait le choix de faire éclater le NPA quand elle a vu qu’elle n’avait finalement pas la majorité pour faire voter l’exclusion des tendances d’opposition (Fraction L’Étincelle, courant Anticapitalisme et révolution et courant Démocratie révolutionnaire). Par ce comportement bureaucratique et sur la base des statuts, cette ancienne direction n’a plus aucune légitimité démocratique. Par ailleurs, depuis le début du NPA nous avions toujours combattu son orientation confusionniste et droitière, à laquelle nous avons toujours opposé le projet d’une refondation révolutionnaire du NPA [1].
Vu que, pour réaliser leur coup de force, les délégué-e-s de la direction sortante avaient quitté le Ve congrès, le NPA légitime est celui qui a respecté jusqu’au bout le processus de congrès décidé collectivement dans le cadre des statuts. Nous l’appelons le NPA de gauche, puisqu’il est dirigé par les trois courants qui étaient nommés traditionnellement la gauche du NPA – même si de nombreux/se-s camarades non membres de ces courants ont également choisi de rester dans ce parti (certain-e-s font par ailleurs le choix de participer aux deux NPA, notamment pour éviter l’éclatement de comités locaux, dont la plupart n’ont jamais voulu la scission).
De plus, les camarades qui dirigent le NPA de gauche ont réussi, depuis décembre, à le faire fonctionner malgré les conditions extrêmement difficiles provoquées par la scission, à commencer par la privation (jusqu’à présent) des moyens financiers du NPA. Les comités ont été réorganisés, des tracts ont été rédigés, tirés et diffusés massivement, des meetings ont été organisés avec un indéniable succès (notamment celui de la Bellevilloise à Paris, qui a rassemblé 500 personnes), tout comme des cortèges dynamiques dans les manifestations. La possibilité que soit relancée la construction de ce parti est donc réelle.
Sur le fond, nous partageons la combativité des camarades, la ligne de l’auto-organisation, la centralité de la classe ouvrière, le souci de la radicalité, notamment la mise en avant de l’identité communiste révolutionnaire... C’est déjà sur ces bases que des textes communs et même des plateformes communes avaient pu être élaborés dans le passé et que nous avions défendu la ligne d’une grande tendance révolutionnaire, pluraliste, pour la refondation révolutionnaire du NPA. Les autres courants de gauche n’en avaient pas voulu, mais la scission imposée par la direction sortante et le rebond du NPA de gauche ouvrent de nouvelles possibilités.
Après comme avant le congrès, des membres de la Tendance CLAIRE continuent donc d’adhérer au NPA, et certain-e-s qui ne le voulaient plus, à cause de la politique droitière de l’ancienne direction, décident d’y revenir. Nous allons poursuivre bien sûr la défense de nos idées, notamment d’une refondation révolutionnaire (qui passe par un bilan du NPA et son échec et surtout par l’élaboration d’un programme communiste révolutionnaire, qui devra remplacer les « principes fondateurs » flous et centristes du NPA de 2009), d’une stratégie (dont l’axe doit être selon nous le combat pour un gouvernement révolutionnaire des travailleur/se-s), d’une méthode (l’auto-organisation fondée sur la démocratie ouvrière la plus complète), d’une tactique pour la mobilisation des masses (tout particulièrement celle du front uni non seulement à la base, mais de la base au sommet des organisations ouvrières comme des mouvements progressistes) et d’une formation marxiste des militant-e-s (qui doit être inclusive pour tou-te-s, fondée sur une recherche et une réflexion vivantes et non le ressassement de dogmes).
Enfin, des camarades de la Tendance CLAIRE restent investi-e-s dans les groupes d’action de la France insoumise (l’appartenance au NPA n’y pose aucun problème) car il est important que les idées révolutionnaires se confrontent de façon concrète et vivante à celles du réformisme et que, potentiellement, les dizaines de milliers de travailleur/se-s et de jeunes qui sont membres ou proches de la FI, puissent se les approprier, en saisir les enjeux et les choisir en connaissance de cause.
Notes
[1] C’est de ce projet qu’ose encore se revendiquer les Pieds nickelé-e-s du « nouveau trotskysme » qui constituent la prétendue « ARC », alors que leur majorité a, par opportunisme (et comme nous l’avions prédit), décidé de rejoindre le NPA de l’ancienne direction. Après avoir exclu au printemps 2021 la plupart des camarades issu-e-s de la Tendance CLAIRE (https://tendanceclaire.org/article.php?id=1602), la majorité de l’« ARC » communie avec l’ex-majorité du NPA qu’elle prétendait naguère combattre. Et il est significatif que, au-delà des divergences de fond qui sont affichées, leur principal point commun soit le recours aux méthodes antidémocratiques pour exclure ceux et celles qui osent être en désaccord. Heureusement, une minorité de l’ARC a refusé de suivre cette dérive (qui est pour nous un aboutissement) en rejoignant le NPA légitime, issu du Ve congrès.