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Sur la situation dans les télécoms

Depuis plus de deux ans tous les acteurs du secteur des Télécoms ont engagé un "plan de licenciement" d'envergure que ce soit explicite (Numéricable), en sous main (Bouygues) ou "naturel" par la pyramide des âges (Orange). Chez Iliad il y a déjà très peu d'emplois en interne, la sous-traitance (souvent à l'étranger) est la norme et le modèle que les autres acteurs voudraient atteindre. La loi travail arrive à point pour que les patrons du secteur puissent maintenir leur taux de profit dans une branche ultra-concurrentielle (les tarifs pratiqués sont parmi les plus bas des pays occidentaux).
Numéricable / SFR
Patrick Drahi a annoncé un plan social chez Numéricable/SFR, avec plus de 5000 emplois supprimés à terme (un tiers des effectifs), ceci après le "plan d'économie" drastique suite au rachat qui a déjà vu des suppressions de postes chez les prestataires. La grève du 6 septembre a été peu suivie malgré tout.
Bouygues Télécom
Un accord a été signé par FO et CFE-CGC (ou CFTC?) qui supprime les RTT en échange d'une augmentation de salaire (négligeable). Ce sera sur la base du volontariat mais les nouveaux embauchés n'auront pas le choix. Evidemment l'accord s'imposera au fur et à mesure ou permettra de "convaincre" de nombreux salariés de démissionner d'eux-mêmes
Orange
A Orange entre 15 et 20000 postes seront supprimés d'ici 2020 par non remplacement des départs en retraite. Comme les autres, la direction invoque la réorganisation des méthodes de travail autour de la "digitalisation" pour justifier cette drastique réduction des effectifs.
Sous-traitants
Ce sont pour le moment surtout les travailleur-se-s salarié-e-s par les sous-traitants des quatre donneurs d'ordre qui subissent le plus les conséquences de cette situation. Les licenciements dans les centres d'appel en France sont difficilement chiffrables. L'exemple de Téléperformance à Blagnac est un modèle du genre : 200 salarié-e-s en CDI travaillant pour le compte de SFR voient leurs emplois menacés. Pourtant un nouveau client, Apple, est arrivé pour ce site, mais la direction de Téléperformance préfère embaucher des CDD et intérimaires pour ces 200 nouveaux postes, le tout sous prétexte que les besoins de ce client sont différents ; en fait le patronat préfère une main d'oeuvre précarisée à payer les formations nécessaires...
Seule une mobilisation d'ampleur et solidaire des travailleur-se-s du secteur pourra faire plier les patrons qui ne cherchent pas comme ils l'affirment à "innover" ou "investir pour l'avenir" mais bien à tirer le plus de profits possible.